- Coupe des confédérations
- Nigeria/Uruguay (1-2)
Forlán sort l’Uruguay du piège nigérian
En danger face au Nigeria, l'Uruguay s'en est remis à ses cadres, Lugano et surtout Forlán, pour se défaire du champion d'Afrique (2-1), intéressant mais trop brouillon et peu expérimenté. Les demi-finales se rapprochent pour la Celeste.
Nigeria 1-2 UruguayButs : Obi Mikel (36e) pour le Nigeria ; Lugano (19e) et Forlán (51e) pour l’Uruguay
Les génies ne meurent jamais, paraît-il. Mieux, ils apparaissent toujours quand on a besoin d’eux, quand leur équipe est dos au mur, voire au bord du gouffre. Bousculée par les jeunes Nigérians, la Celeste s’en est donc remise à Diego Forlán. Le jour de sa 100e cape, le numéro 10 uruguayen a ressuscité, envoyé un missile sous la barre et offert les trois points (et sans aucun doute la qualification pour les demies) à son pays. C’était la finale de ce groupe B, et l’Uruguay l’a emportée, non sans peine. Dans l’Arena Fonte Nova de Salvador, les deux prétendants à la deuxième place s’affrontaient pour la première fois, dans deux styles opposés. D’un côté, un Nigeria trop vert. De l’autre, un Uruguay trop mûr. Finalement, c’est l’expérience qui a parlé. Besogneuse, la Celeste a un bon pied en demi-finale.
Lugano dans tous les coups
Positionnée en 3-5-2, la Celeste entame mieux que son adversaire cette première confrontation de l’histoire. Une minute de jeu, et déjà une frappe dangereuse de Cristian « l’Oignon » Rodriguez. Le trio Forlán-Suárez-Cavani combine bien, mais le Napolitain est beaucoup trop hors-jeu pour être dangereux. Trop timorés, les Nigérians finissent par entrer dans leur match grâce à Ideye, l’ancienne terreur du Doubs. Muslera dégage comme il peut. L’Uruguay est plus entreprenant, Forlán enchaîne les coups de pied arrêtés, et sur l’un deux, c’est capitaine Lugano, du tibia, qui ouvre la marque (19e). Bon, le reste du temps, l’éphémère Parisien fait des fautes et reprend son souffle. Toujours en retard, il se fait effacer comme un plot par Obi Mikel, qui crucifie Muslera et relance complètement les siens (36e). Les Verts sont brouillons, mais trop vifs pour les Uruguayens, à l’image du jeune Ahmed Musa, intenable sur son aile gauche. Le Nigeria a pris le contrôle des débats, passe à une claquette de Muslera de prendre l’avantage sur corner, mais doit finir le match sans son triple buteur Oduamadi, blessé à la cheville. C’est la mi-temps, les hommes de Tabárez filent tête baissée au vestiaire, ceux de Keshi se réunissent en cercle au milieu du terrain.
L’éclair de Forlán
Cette fois-ci, ce sont les Africains qui débutent tambour battant, mais il manque 10 centimètres à Ogu pour pousser la balle au fond. C’est derrière que le Nigeria est plus en difficulté, surtout face au trio offensif uruguayen qui, d’un contre foudroyant, va redonner l’avantage à la Celeste. Luis Suárez fait la différence, fonce et décale Cavani, qui sert à son tour Forlán, et boum (51e). Un missile du gauche sous la barre d’Enyeama, comme à ses plus belles heures. Après cinq minutes de flottement, les champions d’Afrique repartent à l’attaque, mais l’adversaire a resserré les rangs. L’Uruguay attend très bas les Super Eagles et se projette très vite en contre. Forlán ouvre magnifiquement pour Cavani qui, seul face à Enyeama, envoie la balle à l’autre bout du pays. Sympa, le meilleur joueur du dernier Mondial redonne une chance à son attaquant, avec un coup franc déposé sur sa tronche. Le hors-jeu est très mal joué par la défense nigériane, le Napolitain est seul au monde, mais il ne cadre pas. Il y a des soirs comme ça. Tabárez verrouille derrière en lançant Coates à la place de Suárez, Musa fait encore du grabuge, mais ce Nigeria manque cruellement d’organisation. Cette défaite condamne a priori les ouailles de Keshi, qui auront toutefois montré de belles choses. Avec Moses, Uche, Emenike et Onazi, ils auront d’autres arguments à faire valoir. L’Uruguay, lui, n’est jamais mort.
par Léo Ruiz