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Foot féminin, un plan sur le comex

Par Nicolas Kssis-Martov

La FFF, soucieuse de tourner la page de la séquence « Le Graët », vient de rendre public son plan de développement du foot féminin. Sera-t-il suffisant pour rattraper un retard français dont la fédération, et sa direction, portent largement la responsabilité ?

Foot féminin, un plan sur le comex

La crise qu’a traversée le foot féminin, réglée provisoirement par l’éviction de la sélectionneuse Corinne Diacre (qui réclame 6 millions d’euros en compensation), ne se limite pas à la fronde de quelques joueuses et à de piètres résultats sur le terrain. Le mal est plus profond. À sa façon, à peine arrivé en poste, Hervé Renard l’a souligné, aussi bien sur le fond que la forme, éclairant en retour un certain mépris subi par les femmes en crampons. Sa volonté de permettre enfin aux jeunes mères d’amener leur enfant avec elles lors des rassemblements ou sa prise de parole sur le choix des dates des matchs, ici en concurrence avec la C1 masculine, qui n’aide pas à mettre en valeur les Bleues, ont illustré l’ampleur du chantier. Plus largement, depuis la Coupe du monde à domicile en 2019, le sentiment d’une occasion ratée s’impose, jusque dans la bouche de l’internationale norvégienne et Ballon d’or Ada Hegerberg, évoluant à l’OL : « Changer les mentalités, c’est long, et cela demande du travail. Organiser une compétition et ne pas faire le suivi, ce n’est pas faire le travail. » Le constat était assez similaire à l’échelon amateur quant à la démocratisation de la pratique auprès des filles, certes en progrès malgré tout (la FFF revendique un peu moins de 180 000 pratiquantes sur 2,2 millions de licenciés, soit autant qu’en Suède.)

Un Jean-Michel Aulas omniprésent

Le plan, présenté le 13 avril, était donc attendu. Attendu déjà comme la preuve que la fameuse gouvernance du foot, dont son président par intérim Philippe Diallo annonce qu’elle est de nouveau en ordre de bataille, se concentre sur des objectifs structurants et ici quasi sociétaux, accompagné de Jean-Michel Aulas, membre du comité exécutif (COMEX), dont on sait l’attention qu’il porte au foot féminin. Il survient après deux belles victoires tricolores, et sonne comme une réorientation de la com fédérale post Le Graët, moins tapageuse ou sujette à polémique. Toutefois, les vieux réflexes demeurent, et notamment l’art subtil du déni. « Le panorama est positif sur le plan sportif et sur l’implication des femmes dans le football », a pu ainsi affirmer Philippe Dialo. De fait, le gros du projet vise à repenser les grandes compétitions féminines afin de les rendre plus attractives, en particulier auprès des sponsors et diffuseurs. Aux yeux des dirigeants – pas de dirigeante à l’horizon -, la problématique prioritaire reste celle de la visibilité, baguette magique censée par exemple permettre de remplir les caisses, principalement via les droits télé.

Pour commencer, et en guise de bonne volonté, la FFF met la main, avec des doigts légers, à la poche, en augmentant de 5 millions la dotation du foot féminin. « C’est un engagement absolument exceptionnel et historique pour faire de ce plan quelque chose de cohérent et efficace », assure Philippe Diallo. Au regard d’un budget à hauteur de 270 millions, l’effort reste plutôt raisonnable. Comment une telle charité sera-t-elle fléchée ? On parle de 400 000 par club, en particulier pour les aider à accompagner les réformes structurelles, singulièrement dans la formation. Ces centres de formation – six demandes d’agréments en cours à Fleury, Paris FC, OL, PSG, Montpellier et Bordeaux – pourront solliciter les subventions des collectivités territoriales (si ces dernières en ont encore les moyens). Pour obtenir la nouvelle formule de la licence club, il faudra de toute manière en disposer d’un dans son organigramme.

Des play-off en D1 Arkema

Toutefois, le point central demeure la refonte des compétitions sportives, une des préoccupations centrales du président de l’OL, chargé de piloter la Commission du football féminin de haut niveau, avec pour ambition de faire progresser tous les échelons : « Notre ambition est de faire en sorte que la FFF, les clubs et les sélections nationales travaillent ensemble. Avec une triple ambition : une ambition mondiale avec l’équipe de France, une ambition européenne avec les clubs, pour maintenir, voire amplifier ce qui a déjà été réalisé en matière de performances, et une ambition nationale pour permettre à la D1 Arkema de retrouver une légitimité, au travers des audiences, des affluences et d’une image de marque et encore plus attractive. Ce que nous présentons aujourd’hui concourt à cette triple ambition. » Concrètement, la D1 Arkema va s’ouvrir au système des play-off dès la saison prochaine (bien qu’il soit difficile de mesurer la plus-value de cette formule). En outre, chaque équipe aura l’obligation de jouer au minimum trois de leurs matchs de D1 Arkema dans ses stades dit « premium ».

Un des aspects les plus intéressants s’avère le souci de privilégier la diffusion en clair pour attirer l’audience (10 matchs au minimum par saison). Le calendrier, souvent contesté, a été aussi remanié afin de mieux vendre les droits télé dont l’appel d’offres vient d’être lancé. Enfin, pour encadrer cette évolution, la création d’une ligue féminine, grand projet de Jean-Michel Aulas, sera validée lors de l’Assemblée fédérale du 10 juin prochain, avec une installation au 1er juillet 2024. Certaines dimensions n’ont cependant pas véritablement été abordées. L’affaire Hamraoui-Diallo a démontré que le foot féminin était exposé aux mêmes dangers que son homologue masculin. Où sont les garde-fous ou les dispositifs de protection des joueuses ? De régulation des agents ? Enfin, la situation de la base, cet Hexagone quadrillé de ligues et districts, où les sections peinent à décrocher des créneaux d’entraînement ou pour leurs rencontres, sans parler de l’enjeu de la formation des encadrant-es, bénévoles ou non, demeure toujours aussi loin des yeux de la direction fédérale… Loin des yeux, loin du cœur.

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Par Nicolas Kssis-Martov

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