- Copa Libertadores
Fluminense conquérant, Flamengo décevant
La phase de poule de Libertadores a donné son verdict définitif jeudi soir. Le Flamengo de Ronaldinho fait figure de grand éliminé, tandis que le Fluminense de Deco la termine en tête. Enfin, les Colombiens de l'Atletico Nacional veulent renouer avec leur glorieux passé.
Deux passes décisives de Ronnie et une large victoire face à Lanus (3-0) paraissaient rendre son honneur à Flamengo. Menacés d’être le seul représentant auriverde à échouer dès la phase de poules, les Rouge et Noir se trouvaient d’ailleurs qualifiés au coup de sifflet final. On avait toutefois pris un peu de retard à Asuncion, où il restait encore quelques minutes à jouer entre Olimpia et Emelec, ses rivaux pour accrocher une très disputée deuxième place du groupe 2, derrière un Lanus déjà assuré de conserver son siège de leader. Le nul en cours (1-1) convenait totalement aux Cariocas, mais pas à Emelec, qui inscrivait à la 88e minute un but qui semblait être celui de la victoire.
Stupeur à Rio, avant de remercier Dieu quand l’Olimpia égalisait dans les arrêts de jeu (91e), puis de retourner en enfer, quand les Équatoriens repassaient devant à la minute de M.Kostadinov (93e). Grand éliminé de la phase de poules, Flamengo est accompagné dans son malheur par Peñarol, vice-champion en titre. Les Aurinegros se sont fait plaisir lors de la dernière journée en s’amusant face à Godoy Cruz (4-2), mais ils étaient déjà condamnés à la lanterne rouge du groupe 8 avant le coup d’envoi. C’est d’ailleurs un zéro pointé qui vient sanctionner la participation celeste. Les têtes du Nacional et du Defensor avaient elles aussi déjà roulé par terre avant même le couperet de la dernière journée. Triste bilan pour le pays vainqueur de la Copa America.
Deco veut échanger sa Ligue des champions
Arrivé au stade des huitièmes, quels sont les favoris pour remporter l’édition 2012 de la coupe des libérateurs ? Fluminense fait figure de candidat le plus convaincant. Deco a même assuré qu’il serait prêt à rendre une de ses deux Ligues des champions (2003 avec Porto et 2006 avec le Barça) pour obtenir une Libertadores. Avec un total de quinze points glanés sur dix-huit en jeu, les Cariocas affichent le meilleur bilan de la phase de poules. Ce statut semblait les protéger, puisqu’il les envoyait rencontrer le plus faible des qualifiés, tout du moins au niveau comptable. Au bout du compte, Fluminense tombe sur un os nommé Internacional Porto Alegre. Un adversaire redoutable, vainqueur de l’épreuve en 2006 et 2010. Heureux, les Colorados n’ont dû leur qualification qu’à la bonne volonté de leurs compatriotes de Santos.
Défait par les Péruviens de Juan Aurich (1-0), l’Internacional aurait trépassé en cas de revers du Peixe. Mais Neymar et consorts l’ont jouée fair-play. Alors que le tableau d’affichage était resté immobile depuis le coup d’envoi, les hommes de Muricy Ramalho ont inscrit deux buts en fin de match (86e, 88e) pour mater les derniers espoirs de The Strongest. Premier de son groupe, Santos tient à rééditer l’exploit de la bande à Pelé, vainqueur de deux Copa Libertadores de rang (1962, 1963). Dans la case favoris, on pourrait aussi placer Corinthians, le champion du Brésil en titre, Boca Juniors, la seule équipe à avoir fait chuter Fluminense, voire Vélez Sarsfield.
Le Nacional, comme en 1989 ?
Dans le camp des outsiders, on s’attardera sur le cas de l’Atletico Nacional, qui devra justement ferrailler face à Vélez en huitièmes. Dans la tourmente en Liga Postpobon (le championnat colombien), le club de Medellin brille en Libertadores. Les Vert et Blanc ont investi massivement en début de saison, recrutant pas moins de quinze joueurs pour former un ensemble capable d’aspirer au meilleur dans l’ensemble des compétitions. En Libertadores, la politique de relance fonctionne parfaitement, puisqu’avant la dernière journée, le Nacional pointait en tête de son groupe. Une position qu’il s’est finalement fait subtiliser en s’inclinant (2-1) sur le terrain de la U de Chile, autre grand outsider. Sur le plan national, en revanche, l’ex-club d’Higuita, Asprilla et autres Escobar, se trouve en crise.
Il pointe à une médiocre douzième place, conséquence de quatorze petits points glanés en douze journées, pour onze amassés en six matches de Libertadores… Pour la presse et les supporters, le diagnostic est clair : les joueurs vert et blanc choisissent leurs matches. Une analyse dont sort toutefois indemne Dorlan Pabon. Meilleur buteur de la Libertadores (sept buts), l’explosif attaquant, qui serait convoité par l’OM, fait aussi valoir sa frappe de mule en championnat (huit réalisations). Face à la U, Pabon, 24 ans, a encore frappé. Désormais, l’équipe entraînée par Santiago Escobar, frère du défunt Andrès, ambitionne de réaliser une épopée latino-américaine qui rappellerait cette Copa caféinée de 1989, remportée par la bande de l’immense Pacho Maturana.
U de Chile – Atletico Nacional (2-1)
Les huitièmes de finale : Fluminese-Internacional, Corinthians-Emelec, Santos-Bolivar, U de Chile-Deportivo Quito, Libertad-Cruz Azul, Vélez-Atletico Nacional, Lanus-Vasco de Gama, Union Española-Boca Juniors.
Par Thomas Goubin