- Ligue 1
- J24
- Marseille-Metz (6-3)
Florian et ses copains
Avec un triplé et une passe décisive, Florian Thauvin s’est régalé contre Metz. Comme ses potes, aussi généreux que lui. D’où l’ambiance de partage qui règne dans le collectif offensif marseillais.
En ce moment, rien ne sert de parler dans l’effectif olympien. Les sourires font le taf. Celui, malicieux, de Florian Thauvin à l’intention de Valère Germain à la pause du Marseille-Metz comptant pour la 24e journée de Ligue 1 était consciemment chambreur. Le natif d’Orléans venait en effet de « piquer » le but de l’ancien Monégasque – il y était obligé pour que le 3-0 se confirme. Juste après la mi-temps, le smile revanchard de Valère Germain à l’intention de Florian Thauvin était sa meilleure réponse. Le natif d’Orléans venait d’adresser un caviar à l’ancien Monégasque pour le 4-0, et les excuses tacites étaient formulées. Voilà dans quel genre d’ambiance l’OM joue actuellement au football.
Payet, le modèle
Le score fleuve obtenu contre la lanterne rouge de Ligue 1 (6-3) aide évidemment à la spontanéité de ces scènes cocasses et de ce sympathique climat. Il n’empêche : depuis quelques mois, l’OM est agréable à voir jouer, et ses joueurs semblent véritablement heureux de jouer ensemble. Si Thauvin est en train d’exploser ses statistiques personnelles (treize buts et dix passes décisives en 24 rencontres, seuls Neymar et Edinson Cavani font mieux à l’intérieur de nos frontières), pas de jalousie. Même pas Dimitri Payet, capitaine qui concentre les critiques alors qu’il est le premier à dicter la définition du mot générosité.
Outre son ouverture fabuleuse pour Germain sur le troisième pion et son assist ajustée pour Thauvin en seconde période, l’international français s’est également distingué pour avoir littéralement donné un caramel au tristounet Konstantínos Mítroglou (troisième réalisation en L1) au lieu de s’offrir un petit tremblement de filet personnel. Pourquoi ? Parce que Payet aime faire plaisir, déjà. Parce qu’il sait qu’un collectif qui fonctionne bien peut être perturbé par une seule âme en peine, ensuite. Et parce que comme tout le monde sur la Canebière, il se prend au jeu de l’esprit de camaraderie olympien, enfin.
Un peu de tenue, bon sang
Morgan Sanson n’a, lui non plus, pas attendu 2018 pour se faire une réputation d’homme altruiste. Mais cette qualité est davantage mise en lumière au sein de ce Marseille-là. Il se la joue solo pour l’ouverture du score ? Il se plie en quatre quelques minutes plus tard pour construire une offrande parfaite à son poto « Flotov » . Sans parler des besogneux Bouna Sarr, Luiz Gustavo et André-Frank Zambo Anguissa, hommes de l’ombre dont le ratio litres de sueur/ballon récupéré défie les lois de l’arithmétique.
Un point négatif, tout de même : cette douce atmosphère de rigolade et de jovialité prend parfois le dessus sur le pragmatisme, et la concentration s’en retrouve réduite à néant. En témoignent ces trois pions encaissés devant une défense apathique qui ont fait rager, à juste titre, Steve Mandanda. Les rires, oui, mais pas au détriment de la discipline et des responsabilités. Le sergent Garcia saura sûrement le rappeler. Et il pourra certainement prendre Thauvin en (bon) exemple.
Par Florian Cadu