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Fiorentina, Purple Rain

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Fiorentina, Purple Rain

Florence, c'est la ville de l'art. Si la sensibilité des Florentins pour les Arts est raffinée, celle pour l'art du football s'exprime avec vigueur, fougue et passion. N'en déplaise à Donatello et Léonard de Vinci. A Florence, les supporters aiment le beau jeu et aiment le beau tout court. Cette saison, ils ne sont guère servis. La Fiorentina gagne peu, et quand elle gagne, c'est en jouant mal. A qui la faute ?

Après le règne de l’artiste Gabriel Batistuta, la Fiorentina s’éteint lors de l’été 2002. Endettée jusqu’au cou, elle doit déclarer banqueroute. Elle renaît alors en Serie C2, sous le nom de Florentia Viola. Commence alors un parcours incroyable pour retrouver les sommets au plus vite. Rachetée par l’industriel Diego Della Valle, la Florentia reprend des couleurs, un peu aidée par la Fédé qui la fait passer directement de C2 à Serie B au terme de la saison 2002-03. La peur bleue de disparaître dans l’oubli se transforme petit à petit en espoir. Un espoir violet, bien entendu. Pour la petite histoire, le violet est une couleur inventée au cours du XIVème siècle par des peintres florentins. En signe d’appartenance à la ville, le fondateur du club, Luigi Ridolfi, décide d’opter pour cette couleur, depuis toujours associée à la noblesse. Tout un programme.

A son retour en Serie A lors de la saison 2004-05, la Fiorentina (qui entre-temps, a réussi à récupérer son vrai nom : Florentia Viola, ça ne faisait pas très sérieux) se pose un objectif : redevenir européen et revivre les folles soirées de Ligue des Champions des années Trapattoni. Sitôt dit, sitôt fait. Bien que trempée dans l’affaire Calciopoli, la Fiorentina, guidée par le sculpteur de rêves Cesare Prandelli, réussit à se qualifier pour l’UEFA dès la saison 2006-07. Elle décroche une place en Ligue des Champions les deux années suivantes. Des soirées magiques comme la victoire face à Liverpool (2-0) laissent entrevoir le meilleur pour la suite.
Mais lors de l’été 2010, Prandelli, « en fin de cycle », quitte la cité des Medicis pour s’en aller épouser la Squadra Azzurra. Tromper du violet pour du bleu ? Une bonne optique. Il laisse ses pinceaux à Sinisa Mhajlovic, qui, au cours de sa carrière, a surtout fait preuve d’une grande habileté pour tracer des trajectoires de coup-francs. Sauf que là, le bon Sinisa débarque dans la ville de Michel-Ange : aucune rature ne lui sera pardonnée. Manque de bol, Mihajlovic oublie sa trousse et ses crayons à Catane (où il avait plutôt été bon élève), et du coup, le début de championnat de sa Fiorentina est une cata. Les mauvais choix pendant l’été du directeur sportif Corvino (départ du prometteur Keirrison, aucune arrivée notable hormis celle de D’Agostino) n’aident pas l’ancien tireur de missiles de la Lazio. Successivement battue par Lecce, la Lazio, Palerme et la Sampdoria, c’est une Viola incolore qui se retrouve lanterne rouge du classement au terme de la septième journée. Encore une histoire de couleurs : un comble à Florence. Les ombres de Dunga et de Leonardo planent alors sur le Stadio Artemio Franchi. Comme si cela ne suffisait pas, l’entraîneur serbe doit croquer une équipe frappée par une malédiction de blessures. Stevan Jovetic est le premier à en faire les frais : les croisés du genou en plein mois d’août. Out six mois. La semaine dernière, Sébastien Frey, gardien du coffre-fort florentin, se fait la même à l’entraînement. Six mois aussi. Et finalement, c’est le capitaine Riccardo Montolivo qui décide de passer sur le billard à cause d’une douleur tenace à la cheville. Out deux mois. Heureusement, Gilardino, lui, est là. Mais tout seul, il peine un peu.

Alors, pour retrouver la victoire et la confiance, Mihajlovic invoque les forces divines et prie Saint Sava de Serbie. Celui-ci lui rend son buteur Mutu, en lui pardonnant au passage ses péchés (cocaïne, bagarres et insultes). Du coup, avec une équipe plus vaillante que brillante, la Fiorentina réussit à aligner trois matches sans défaite, dont deux victoires, et se replace dans le milieu de tableau. Mieux encore, ce sont trois matches sans encaisser de but : ça n’était pas arrivé depuis mai 2009. A l’époque, qui semble aussi lointaine que celle des Habsbourg, la Viola arrachait sa qualification pour la Ligue des Champions. Ce soir, Mihajlovic et les siens se rendront au Stadio Olimpico pour y défier une AS Roma galvanisée par la victoire dans le derby. Un match rempli de souvenirs pour le coach : c’est sous le maillot giallorosso qu’il a fait ses premières esquisses italiennes, en 1992. Il a demandé à ses joueurs de le jouer comme une finale. Gageons que cette fois-ci, le tableau sera parfait et que la saison de la Fiorentina pourra enfin se dessiner sur une nouvelle page blanche. Avec un crayon violet, bien sûr.

Eric Maggiori

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