S’abonner au mag

Fiorentina : Musique douce…

Par
Fiorentina : Musique douce…

Dans l'ombre des trois riches du Nord, de la beauté romaine ou encore de la folie napolitaine, la Fiorentina se la coule douce : mercato minimal, entraineur humaniste, et objectifs raisonnables. De toute façon, elle n'a pas trop le choix. "The sad song", comme le chante Fredo Viola.

La Fiorentina pratique peut-être le plus beau jeu de la péninsule et véhicule sans conteste la plus belle philosophie. Comme le dit sa tête (bien) pensante, Cesare Prandelli : « Un club de football, aujourd’hui, n’est pas là uniquement pour accumuler les points » . Ça tombe bien. Oui, ça tombe bien. Puisque quoi qu’il fasse, qu’il accumule ou non les points, le club de la famille Della Valle est condamné à finir premier classé d’Italie, c’est à dire quatrième, derrière le trio rayé du Nord de la Péninsule. Éternellement. Prandelli pourrait l’assumer tranquille, personne ne lui en voudrait, il se cache pourtant quelque peu derrière des raisons économiques. Selon lui, la Fio ne pourra jouer le titre qu’à partir de la saison 2010-11, avec la redistribution des droits TV, et quand elle aura son propre stade. D’ici là, en attendant une éventuelle renaissance, elle vit sa vie, tout en douceur, sensibilité, tempérance et discours d’esthète. « Gagner sans bien jouer, ça n’a pas de sens » comme le raconte Cesare.

Quatrième, donc, du dernier exercice, la Viola prépare actuellement sa confrontation contre le Sporting Portugal dans le cadre du tour préliminaire de la Champion’s. Entre-temps, Felipe Melo, au nom de Dieu et de l’argent, est parti exercer ses talents à la Juventus Turin. Sont arrivés en sens inverse, pour la beauté du geste et sans doute au prix d’une réduction salariale, Marco Marchionni et Christiano Zanetti. Le premier pour occuper le flanc droit, le second pour apporter son savoir-faire à la récupération. La Fiorentina jouera cette année encore en 4231, module favori de son Mister, comme il l’explique lui-même : « Cette tactique permet de faire des doublons sur les côtés, d’avoir une bonne assise axiale en défense et au milieu, et à mon avis, de servir l’attaquant dans les meilleures conditions, et de toutes les positions » . Soit Gilardino en pointe, peut-être l’attaquant le plus talentueux d’Italie ; soit Mutu en dix ou neuf et demi, ou comme ça lui chante, car le Roumain n’en fait qu’à sa tête, et il a bien raison, lui qui a trouvé une certaine forme de bon vivre et de sérénité à Florence alors qu’il pourrait jouer où il le voudrait les doigts dans le nez.

Sans parler du reste : soit Vargas et Marchionni sur les flancs, deux joueurs aussi souples que sous-estimés ; soit Montolivo, à la relance aussi soyeuse que son patronyme, épaulé à la récupération de Kuzmanovic, gros potentiel comme son nom l’indique ; soit Pasqual, quoiqu’entouré de rumeurs de départ, Gamberini, international italien, ça vous classe un défenseur, Natali, en provenance du Toro, et Comotto en défense ; soit Sébastien Frey dans les cages, encore et toujours le meilleur gardien français ; soit un banc avec entre autres Papa Waigo, de retour de prêt, Jorgensen, conte danois, ou encore Jovetic, jeune teckos monténégrin auteur d’une fin de saison remarquable. Soit une équipe qui devrait franchir l’obstacle lusitanien avec grâce, effectuer un bon parcours en poule de Champion’s League et accrocher un huitièmes, si affinités. Soit. Mais là n’est pas l’essentiel.

Non, là n’est pas l’essentiel. Comme toujours, il se joue ailleurs : il ne s’agit pas d’accumuler des points nous a dit Cesare. Il ne s’agit ni de gagner ou de perdre. Au fond, ça l’arrange sans doute un peu, mais qu’importe. Il s’agit d’autre chose. La Fiorentina, c’est avant tout un état d’esprit qui ne fait que passer sur les terrains de la botte, tout en douceur et mélancolie, donc tout de violet vêtu. Violet, ou la couleur de l’équilibre parfait entre le bleu et le rouge, le ciel et la terre, l’esprit et les sens, l’intelligence et la passion, comme l’explique si bien papanguild.org, grimoire de sorcellerie. Ce serait donc ça donc ça la Fiorentina ? Peut-être. Le violet est aussi la couleur de l’obéissance et de la soumission. Voire du deuil. Alors autant se la couler douce en attendant. Sergio Leone, quand on lui demandait pourquoi ses films étaient aussi longs, répondait : « Mes héros savent qu’ils vont mourir à la fin, donc ils prennent tout leur temps » . Cette saison encore, la Fio sera quatrième. La Renaissance peut bien attendre.

Walid Acherchour, dans la cour d’écran

Par

À lire aussi
Articles en tendances
Logo de l'équipe Belgique
Les notes des Bleus
  • Ligue des nations
  • J2
  • France-Belgique (2-0)
Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Les notes des Bleus
20
Revivez France-Belgique (2-0)
  • Ligue des Nations
  • GR. 2
  • France-Belgique
Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine