- France
- Ligue 2
- 14e journée
Fin de série pour Nantes
Bousculés par des Castelroussins qui ont frappé la barre et offert quelques jolis contres, les Nantais ne prennent pas le large en concédant le nul (1-1). Une bonne opération que n'a pas laissé passer Istres, vainqueur du Mans en fin de match pour se hisser sur le podium. En bas, Le Havre et Arles-Avignon semblent de plus en plus en rade.
Michel Der Zakarian avait donc raison. En conférence de presse, le coach des Canaris concédait la veille du match que ce deuxième match de suite à domicile serait autrement plus dur que la victoire obtenue face à Angers. Une analyse juste tant les Nantais, malgré une certaine maîtrise dans le jeu, ont frôlé l’accident face au bloc mis en place par Didier Tholot (1-1). Pourtant, en regardant ça de plus près, on se demandait comment avant la rencontre. Des Nantais invaincus à domicile, La Beaujoire qui comptait plus de 20 000 âmes dans ses travées et une équipe de Chateauroux toujours pas dépucelée à l’extérieur et passablement énervée après une arrivée à la bourre à cause des bouchons. Mais dès l’entame, Châteauroux est opportuniste. Après une première claquette de Riou en début de match, Tainmont ouvrait le score au quart d’heure en coupant au deuxième poteau un centre rasant de Nestor. Une résultante logique tant le déchet technique pollue le jeu des ouailles de MDZ.
La première occasion nantaise n’intervenait qu’à la trentième, sur un centre-tir impossible des trente mètres de Bessat. Et pourtant, le club phare de l’Indre tendait le bâton pour se faire battre, en ne sachant dégager un centre de ce dernier trois minutes plus tard. Eudeline en profitait, poussait le ballon récupéré au point de pénalty et croisait sa frappe du gauche dans le petit filet droit d’un Millieras trop court pour l’égalisation. Et puis ? Et puis c’est tout. Il y aura bien un but refusé ou une tête de Djordjevic pour faire croire à la quatrième victoire de suite du leader. Mais la plus belle opportunité de cette deuxième mi-temps est sans contexte castelroussine, avec une barre à quelques minutes des trois coups de sifflet sur un ballon lobbé. Il était moins une.
Chez les prétendants, Istres prend les devants
Trois équipes en embuscade recevaient lors de cette treizième journée pour tenter de se rapprocher des premiers rôles. Un trio où Guingamp et Angers ont failli contre plus faibles qu’eux, à l’inverse d’Istres. Après un coup de gueule de José Pasqualetti à l’entraînement jeudi, les Provençaux ont parfaitement répondu aux attentes de leur coach face au Mans (1-0). Non sans mal, le coup de casque gagnant d’un Yahia-Chris marqué à trois mètres près par son défenseur sur un corner n’intervenant qu’à six minutes du terme. Au classement, Nassim Akrour et ses partenaires reprennent le gain de la deuxième place, avant les deux dernières rencontres de cette treizième journée, Monaco-Auxerre dès demain et Lens-Caen ce lundi soir.
De leur côté, Guingampais et Angevins ont fait dans l’imbuvable, avec des matchs d’une tristesse digne d’un Nancy-Évian un soir de décembre face à des concurrents au maintien. Dans la foulée de son très bon nul contre Monaco, Niort a bien fermé la boutique à Angers (0-0). Une stat’ illustrant bien la teneur de cette rencontre : une seule frappe cadrée dans la première demi-heure. Quant aux habitués du Roudourou, qui attendaient une quatrième victoire de rang de l’En Avant, ils se consolaient largement du nul obtenu face à Tours (0-0) tant les joueurs de Bernard Blaquart ont manqué de l’emporter. À aucun moment ou presque, la doublette Yatabaré-Giresse n’a été en mesure de déstabiliser le bloc défensif des Tourangeaux.
Dijon respire, Jean-Pierre Louvel transpire
S’il y a deux clubs où ça pue la peur, c’est bel et bien Dijon et Le Havre. Respectivement septième et quatorzième, les deux anciens pensionnaires de L1 ne gagnent plus depuis des lustres et glissent tout doucement vers le bas. Les Bourguignons l’ont bien compris et se sont enfin libérés face à des Nîmois (2-1) qui restaient sur presqu’un mois d’invincibilité. Comme à la parade, c’est une nouvelle fois la recrue venue de Bourg-Péronnas, Julio Tavares, qui a libéré les siens d’un numéro de soliste pas mal du tout, la défense de Victor Zvunka étant passée en revue en long, en large et en travers. Avec son cinquième but, l’attaquant de 23 ans est une des trouvailles dont les Dijonnais ont le secret. Un quart d’heure plus tard, Cáceres s’y prenait à deux fois pour conclure un pénalty, la réduction du score nîmoise par Thibault dans le temps additionnel ne changeant pas le cours du match.
Un bon bol d’air qu’aurait aimé s’offrir Jean-Pierre Louvel. Vendredi, le président du Havre recevait sur son bureau un communiqué ressemblant plus à un réquisitoire à charge qu’à une invitation au resto. Une lettre bien sympa adressée par les Barbarians, groupe de supporter havrais qui en a marre de voir son club mourir à petit feu dans son nouveau Stade Océane. Un Stade Océane qui n’aura pas manqué d’égratigner ses protégés après la nouvelle déculottée offerte par Clermont (1-3). Menant dès la vingt-troisième grâce à Armand, les Auvergnats de Régis Brouard ont plié le match en deux minutes, après l’heure de jeu, sur des contres applaudis par un public chambreur et conclus par Videmont et Dembelé. Et quand Koïta ramène les Normands à deux longueurs à cinq minutes du terme sur corner, l’assistance ne se prive pas pour salement huer la bande à Cédric Daury, lui-même de plus en plus la cible des quolibets descendants des tribunes.
Pas d’électrochoc à Arles-Avignon
Thierry Lauret mis dehors par Marcel Salerno après six défaites de rang, Arles-Avignon espérait se relancer à domicile contre un autre passager de la barque des mal classés, Laval. C’était sans compter sur Ludovic Gamboa qui a retourné à lui seul la défense des Sudistes pour une victoire les doigts dans le nez (0-3). Après deux centres décisifs en première période suite à des débordements gagnants sur son côté gauche, l’ancien Rémois signait à l’heure de jeu le but de la soirée, avec un lob croisé des vingt-cinq mètres et après avoir éliminé trois défenseurs, non sans réussite. Un geste presque aussi pur que le coup de sécateur de Lindsay Rose. Visiblement en contradiction avec son blase coloré et efféminé, le défenseur pisté par Lorient cet été s’est distingué par un élan de virilité et une monumentale cartouche les pieds levés, synonyme de rouge dès la vingt-sixième. De son côté, le nouvel entraîneur avignonnais Pierre Mosca commence idéalement son bail en L2.
En tout cas moins bien que le Stade Ange-Casanova du Gazélec Ajaccio. Avec son style architectural bien à elle, l’enceinte du Gaz’ débutait son ère en L2 après travaux ce vendredi. Des débuts face à Sedan et des Sangliers bien embourbés dans la merde au classement comme sur la pelouse, digne d’un patelin de troisième série de district. Malgré l’absence d’Ulrich Ramé dans les bois, les Ardennais croyaient s’offrir une bonne bouffée d’air pur grâce à Diaby et Maury, le gardien corse pas franchement exempt de tout reproche sur la volée mollassonne des vingt mètres du jeunot de 21 ans en milieu de première période. Mais à cinq minutes du terme, Colloredo baptise le stade d’une frappe croisée imparable et évite aux siens de jouer au jeu des chaises musicales pour échanger leur place avec leurs adversaires du jour. L’honneur est sauf, pas la situation comptable des Ajacciens.
Par Arnaud Clement