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Fin de parcours pour le Brésil lors de ce Mondial 2022

Par Andrea Chazy, à Doha
3 minutes
Fin de parcours pour le Brésil lors de ce Mondial 2022

Pourtant considéré comme l’un des grands favoris de cette édition 2022, le Brésil a mis les voiles dès les quarts de finale à la suite de son élimination face à la Croatie aux tirs au but (1-1, 4-2 TAB). Un véritable échec et la fin des espoirs de sacre pour une génération maudite.

Dehors, les supporters de la Seleção pleurent encore. Dedans, une journaliste d’un grand média national brésilien laisse son dos glisser contre la rambarde de la zone de rencontre entre les joueurs et la presse. Elle fixe son téléphone, laisse échapper quelques larmes et affronte la réalité : le Brésil est éliminé. Comme si cela ne suffisait déjà pas, il lui aura fallu attendre plus de deux heures après le coup de sifflet final pour finir sa journée. En voyant une partie de la bande de Neymar traverser le labyrinthe médiatique sans dire un mot d’abord, les yeux rouges de Dani Alves ou d’Ederson parlant pour eux. Puis en tendant le bras à Alisson, Neymar et Thiago Silva, les trois seuls patrons du groupe à avoir eu le courage d’affronter les micros après avoir vu les rêves de tout un peuple s’envoler au bout d’une séance de tirs au but remportée par Livaković et la Croatie.

Le mal de l’Europe

C’est peu dire qu’au terme du premier chapitre de la prolongation, le Brésil s’y voyait déjà. Au bout de 106 intenses minutes à chercher, à contenir aussi parfois, les Auriverdes trouvaient la faille grâce à l’homme qui depuis des mois s’était préparé à briller : Neymar. Une belle action, un record de Pelé égalé, un pion déterminant, nul ne savait encore que l’homme au numéro 10 voyait face à lui un mirage créé pour donner l’illusion que les ombres s’étaient dispersées. Peut-être qu’à ce moment-là, dans les têtes, on pensait déjà à voir Tite redanser comme un pigeon dans un quart d’heure aux vestiaires. Que certains s’attendaient déjà à couper leurs téléphones pour se préserver de milliers de messages, de nudes ou de gros titres de presse les voyant déjà sur le toit du monde.

Évidemment, tout a fini par valdinguer. À cause d’un moment d’égarement, ce Brésil si solide a été fissuré sur un contre concédé à la 117e minute ! Inexplicable et inacceptable pour une sélection de ce calibre peut-être un peu trop sûre de sa force. « On avait le ballon pendant cette phase-là, mais je dois avouer que ce n’est pas clair, là, dans ma tête, balbutiait Thiago Silva. Il faut que je revoie les images pour comprendre ce qu’il s’est passé sur ce contre. » Ce qu’il s’est passé, c’est finalement la routine qui a repris le dessus : depuis sa victoire en finale du Mondial 2002 face à l’Allemagne, le Brésil n’a plus battu d’équipe du Vieux Continent en match à élimination directe au cours d’une Coupe de monde.

Le spectre argentin

Vingt ans après avoir posé pour la dernière fois la couronne sur sa tête, le bilan est décevant. Primo, le Brésil s’arrête en quarts (comme en 2006, 2010 et en 2018) et son sélectionneur Tite, qui devait l’emmener au sommet, a quitté le navire après le naufrage. Secondo, toute une génération de champions en club (Thiago Silva, Dani Alves ou même encore Neymar) restera comme celle incapable d’offrir au Brésil sa fameuse sixième étoile.

Depuis 1958 et son premier sacre, le géant sud-américain va connaître sa deuxième plus longue disette en Coupe du monde. Pire : elle pourrait voir son rival argentin la soulever à la télé, un an après lui avoir laissé brandir la Copa América. Sur les coups d’une heure et demie du matin heure de Doha, les aficionados encore sonnés de la Seleção baissaient la tête sous les « Olé » des premiers fans argentins sortis du stade de Lusail avec leurs tickets pour la demi-finale. Preuve qu’au Qatar plus qu’ailleurs, il est résolument facile de se retrouver à traverser un désert.

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Par Andrea Chazy, à Doha

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