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Fiasco Mediapro : Didier Quillot pointe la responsabilité de Canal+

Par Pierre Rondeau
Fiasco Mediapro : Didier Quillot pointe la responsabilité de Canal+

L’ancien directeur général de la LFP, Didier Quillot, a été auditionné jeudi matin par la commission parlementaire chargée de faire la lumière sur l’échec de Téléfoot la Chaine et de son opérateur, le groupe espagnol Mediapro. Pendant plus de deux heures, il est revenu sur cette affaire, et un nom a tourné en boucle : Canal+.

Il ne s’était pas exprimé officiellement depuis quasiment un an. Après son départ de la Ligue, en septembre 2020, Didier Quillot avait été désigné comme le principal responsable de la crise du football français, après avoir été à l’origine de l’arrivée de Mediapro, en mai 2018. Et face aux députés Cédric Roussel et Régis Juanico, l’ancien dirigeant d’Orange a eu l’occasion de se défendre et de rétablir plusieurs vérités. Tout d’abord, Didier Quillot a répété qu’il n’avait été qu’un porte-parole, qu’un représentant, et que toutes les décisions et les choix ont été faits par le comité de pilotage de la LFP, constitué de présidents de club de Ligue 1 et de Ligue 2. « Le comité de pilotage[…]a validé tous les points de règlement et tous les changements, y compris le découpage en 7 lots, le calendrier et la programmation des matchs. »

Ensuite, selon lui, l’organisation a été parfaitement respectée, et il n’y a eu aucun aveuglement ni aucun amateurisme. L’appel d’offres de 2018 a été supervisé et validé par l’autorité de la concurrence, et le groupe Mediapro, nouveau candidat à l’époque, a présenté une certaine crédibilité économique et financière. Pour lui, la cause du retrait de l’opérateur espagnol est le changement de stratégie de son actionnaire principal, le fonds chinois Orient Hontai Capital. En effet, dès 2019, le gouvernement chinois a interdit les investissements de capitaux vers le football européen et, au moment où il fallait payer, Hontai Capital, bien qu’il se soit porté garant du groupe Mediapro, s’est retrouvé aux abonnés absents.

Canal+ coupable ?

D’après Didier Quillot, le principal responsable de la situation actuelle, au-delà de la Covid-19, de la crise sanitaire et du piratage, c’est Canal+. En mai 2018, lors de l’appel d’offres, Maxime Saada « a souhaité faire échouer l’appel d’offres ». Dès l’instant où, lors de la vente du lot 1, Mediapro remporte l’enchère, « Canal a fait en sorte que le prix de réserve ne soit jamais atteint ». « À chaque fois, sur tous les lots suivants, Canal n’a pas surenchéri et a laissé faire, dans le but précis de faire échouer l’appel d’offres et la procédure.[…] Avec cette stratégie, nous sommes obligés d’attribuer les lots à Mediapro, puisqu’ils remportent les enchères, et nous devons respecter le règlement. Le conseil d’administration de la ligue valide ces choix et l’ensemble des résultats. »

Et cette guéguerre a ensuite perduré jusqu’à l’été 2020. Aucun accord de diffusion n’est trouvé entre Mediapro et Canal, aucun accord de sous-licenciement, alors même que, selon Quillot, « c’était une demande initiale de Maxime Saada.[…]Je pensais, à l’époque, que Canal voulait tout rafler pour ensuite sous-licencier à beIN et/ou RMC Sport. » Malgré des alertes envoyées dès le dernier semestre 2018, directement aux équipes de Jaume Roures, malgré les réunions et les rencontres entre les dirigeants de Canal et de Mediapro, aucun accord n’est conclu, et Téléfoot est lancé difficilement, sur peu de box. Finalement, c’est un échec, et le business plan, 25€ par mois pour une chaîne monothématique, n’y serait pas pour quelque chose. « Le business plan de Mediapro était particulièrement compliqué, à 25€ par mois. Mais nous pensions qu’au bout de 2 ou 3 années, l’équilibre aurait pu être atteint. Nous pensions que Mediapro, avec son actionnaire chinois, allait se positionner dans la durée. »

Pas de garanties financières

Concernant la question des garanties financières, Quillot botte en touche. Bien qu’il considère que oui, il aurait fallu demander un dépôt de garantie, cela n’était pas courant, n’avait jamais été fait depuis plus de 25 ans et n’était pas inscrit dans le règlement de l’appel d’offres, validé par l’autorité de la concurrence. « Est-ce qu’il y a eu, de la part du comité de pilotage, une erreur de ne pas demander une garantie financière ? La réponse est bien évidemment oui. La LFP n’a jamais demandé de garantie depuis 25 ans, c’est ce qui a toujours été fait précédemment. »

Globalement, on ressort de cette audition plutôt interloqué et sceptique. À écouter Didier Quillot, si Canal n’avait pas joué petit bras et s’il n’y avait pas eu une accumulation malheureuse de déboires imprévisibles, tout aurait pu fonctionner. Selon lui, si le football français connaît aujourd’hui l’une des plus grandes crises de son histoire, c’est presque la faute à pas de chance.

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