S’abonner au mag
  • France
  • Ligue 1
  • 12e journée
  • Lille/Monaco

Ferreira Carrasco, la bonne blague belge

Par Mathieu Faure
4 minutes
Ferreira Carrasco, la bonne blague belge

En début de saison, le jeune Belge ne devait être qu’un joueur de complément. Au mieux, un joker de luxe derrière les onéreux Lucas Ocampos et James Rodríguez. Sauf que les performances du milieu de terrain offensif ont obligé Claudio Ranieri à changer son fusil d’épaule. Tellement logique quand on se penche sur le parcours de ce jeune homme ultra déterminé.

Yannick Ferreira Carrasco a une dégaine d’adolescent amoureux des sports de glisse. Un énième jeune élevé avec des posters de Tony Hawk sur les murs de sa piaule et SSX dans sa console. Pourtant, derrière cette allure de brindille (1,80m, 66 kilos) se cache un garçon qui a déjà emmagasiné un certain vécu. Loin des montagnes. Âgé seulement de 20 ans – génération 1993 – le numéro 17 de l’AS Monaco a un bagage de vieux briscard. À 11 ans, le minot quitte le cocon familial pour s’inviter au centre de formation de Genk. Histoire de compliquer la chose, le môme ne parle pas flamand et doit se débrouiller tout seul au sein de sa famille d’accueil. Mais le choix est judicieux, car Genk est un véritable accélérateur de talents quand il s’agit de sortir des pépites (on pense notamment à Christian Benteke et Kevin De Bruyne, dernièrement). À 16 ans, le garçon prend son envol pour Monaco. Loin de la Belgique et des siens. C’est déjà son second déracinement alors qu’il n’est pas encore majeur. Pourtant, rien ne semble l’effrayer. « YFC » reste droit dans ses bottes et découvre un autre univers. « Quand tu veux avoir quelque chose, il faut tout faire pour. À Monaco, j’étais juste seul pour dormir, je n’avais pas à me faire à manger, j’allais à la cafétéria midi et soir. Même s’il y a eu quelques petits coups de moins bien, j’étais très bien entouré par les animateurs » , confiait-il au quotidien belge La dernière heure en mars dernier. Au centre de formation, le Belge se lie d’amitié avec la génération 1992. Celle de Mendy, Kurzawa et Eysseric. Ensemble, ils vont gravir les échelons un par un, jusqu’à la finale de la Gambardella 2011 que les jeunes Monégasques remportent contre l’AS Saint-Étienne aux tirs au but. Ce soir-là, Ferreira Carrasco rate le sien. Pas grave. Le collectif fait le reste. Cette soudaine relève triomphante coïncide avec la relégation en Ligue 2 de l’AS Monaco. Le hasard, sans doute. Le club est à la dérive et Dmitri Rybolovlev n’est pas encore le mécène du club de la Principauté. Le jeune homme va mettre une saison avant de s’inviter dans le groupe professionnel. C’est Claudio Ranieri, très vite sous le charme du joueur, qui le lance finalement en Ligue 2 contre Tours. On est à l’été 2012 et le premier essai est concluant : un but, une passe. Le mec est dans la place. Il ne va jamais la quitter.

Le Brésil en ligne de mire
Après une très bonne saison de Ligue 2 (27 matchs, 6 buts, 6 passes), la montée est au bout. Elle est synonyme de révolution sur le marché des transferts. Outre Ocampos, déjà là, une pléthore de joueurs débarque en Principauté : João Moutinho, Falcao, Toulalan, Abidal, Carvalho ou encore James Rodríguez. Dans le 4-2-3-1 voulu par Ranieri, YFC semble de trop. Dans l’idéal, Ocampos et James occupent les côtés, pendant que João Moutinho s’occupe de distribuer des caviars au Tigre Falcao. Sur le papier, c’est sexy. Sauf que de la théorie à la pratique, il y a souvent des couacs. Le retard de préparation de James profite au Belge qui débute le championnat sur le côté gauche, pendant qu’Ocampos s’occupe du droit. L’effet est bluffant. Ça va vite. Très vite. Trop vite pour les défenses de Ligue 1 qui se font perforer pendant tout le mois d’août. YFC est insolent de réussite, de vitesse et de provocation. Ranieri en tombe amoureux. Et quand James trouve enfin le tempo, le Mister révise son plan initial et préfère sortir Ocampos de son onze. L’Argentin est moins décisif et plus râleur. Melting-pot à lui seul, YFC est un citoyen européen (belge de nationalité, espagnol par sa mère, portugais par son père) et son football est un subtil mix de tout ça. À tel point que Marc Wilmots, le sélectionneur des A belges se verrait bien emmener le Monégasque au Brésil. « Je ne peux pas faire des surprises à chaque fois. Cela ne veut pas dire que nous ne suivons plus les autres joueurs. Ilombe Mboyo pourrait avoir sa chance, et j’ai aussi des échos positifs à propos de Yannick Ferreira-Carrasco. Il a été sélectionné chez les U21. Il faut voir cela comme un pas vers l’équipe A » , lâchait-il récemment dans la presse belge. YFC déjà arrivé ? C’est mal connaître le jeune homme qui en veut toujours plus. Au sein de l’ASM, Ranieri tente de façonner sa pépite. Il aimerait le voir jouer en première intention, être plus consistant durant 90 minutes. C’est presque oublier que le jeune homme n’a que onze matchs de Ligue 1 dans les jambes. C’est peu.

Dans cet article :
Gasperini-Retegui : l’amour ouf
Dans cet article :

Par Mathieu Faure

À lire aussi
Articles en tendances
Logo de l'équipe France
Les notes des Bleus
  • Ligue des nations
  • J5
  • France-Israël (0-0)
Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Les notes des Bleus
00
En direct : France-Israël (0-0)
  • Ligue des nations
  • J5
  • France-Israël
En direct : France-Israël (0-0)

En direct : France-Israël (0-0)

En direct : France-Israël (0-0)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

C'est une putain de bonne question !

Comptez-vous regarder Italie-France Dimanche soir ?

Oui
Non

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

France