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Ferran Torres, le nouveau joujou de Pep Guardiola

Par Tom Dépériers
3 minutes
Ferran Torres, le nouveau joujou de Pep Guardiola

Prié de quitter un Valence en manque de liquidités l'été dernier, Ferran Torres a fait le choix de l'audace en rejoignant l'effectif déjà blindé de Manchester City. Vice de précipitation ? Pas si sûr, car depuis le début de la saison, le joueur de 20 ans s'éclate sous les ordres de Pep Guardiola, qui trouve en lui un nouveau diamant à polir. Et pour dire la vérité, depuis qu'il a inscrit un triplé (!) contre l'Allemagne mardi avec la sélection espagnole, plus personne ne doute de sa capacité à s'imposer dès maintenant à City.

« Valence m’a proposé à tous les clubs espagnols, et douze m’ont appelé. » Désireux de prolonger l’aventure avec son club formateur, c’est sur cette jolie note pleine de bienveillance que Ferran Torres a appris qu’il devrait faire ses bagages plus tôt que prévu. Comme la plupart des meubles avec un peu de valeur (Dani Parejo et Rodrigo entre autres), l’enfant de Valence a subi les affres d’une direction en manque de liquidités. Coup dur pour celui qui ambitionnait une seule vie sous le maillot de Valence. Puisqu’il faut s’en aller, autant le faire avec panache : « L’été dernier, le club m’a littéralement dit que j’étais le cinquième ailier de l’effectif, que des renforts allaient arriver et que des coéquipiers évoluant à d’autres postes étaient devant moi. » Après un dernier pied de nez à l’intention de Peter Lim, le propriétaire singapourien du club blanquinegro, voilà le rêveur qui pose ses valises à Manchester City, convaincu par la bonne parole de Pep Guardiola. Mais avec la concurrence de Bernardo Silva et Riyad Mahrez, tout porte à croire que le petit Ferran, 20 ans et une petite saison complète chez les pros au compteur, va seulement découvrir les platitudes du banc citizen.

Le maréchal Ferran

Pourtant, son profil de dribbleur un brin soliste et capable de fulgurances replonge Guardiola en 2016, lorsqu’il découvrait à son arrivée en Angleterre la patte droite d’un marmot débarqué de Liverpool un an plus tôt. Car oui, Ferran Torres s’est d’ores et déjà attiré les faveurs de son coach et semble débarquer à Manchester avec le même statut et au même stade de maturation que Raheem Sterling. Pour que le forgeron Guardiola en retire le même marbre ? Généralement utilisé sur l’aile droite, il a d’abord vu sa polyvalence et son mental être testés par Guardiola, qui a placé son nouveau poulain en faux neuf contre Marseille le 27 octobre dernier. Une première réussie si l’on en croit les propos de son coach après le match : « Je veux le féliciter et le remercier de jouer à ce poste, il a été très bon et il a marqué. Il s’est parfaitement adapté à ce poste de numéro 9, alors que c’est difficile contre un 5-3-2. » Et paf, baptême du feu réussi, l’international espagnol peut entrer dans la famille.

Septième joueur de champ le plus utilisé cette saison, l’ancien Valencien a déjà 4 buts et 2 caviars au compteur, s’alimentant principalement en Ligue des champions, compétition dans laquelle il reste le troisième plus jeune joueur à avoir marqué lors de quatre rencontres consécutives. Sans parler de la sélection. Appelé à défendre les couleurs de la Roja en septembre dernier, il a éteint à lui seul le mythe de l’Allemagne qui gagne à la fin en plantant un triplé à la Mannschaft mardi dernier (6-0), pour sa septième sélection. Personne n’avait marqué un triplé contre l’Allemagne depuis Michael Owen en 2001 et ceux qui veulent voir en cette info un signe que Ferran Torres soulèvera un jour un Ballon d’or ont le droit de penser ce qu’ils veulent. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce n’est ni la forme étincelante actuelle ni les 25 patates déboursées par les Skyblues qui font perdre de vue son fantasme de revenir un jour à Valence : « Je refuse de penser qu’un retour est impossible, même s’il y a des gens déterminés à ce que ça se finisse mal. Mais beaucoup de ces personnes ne seront plus au club dans quelques années, et d’ici là j’espère avoir démontré que je mérite de revenir. » L’amour du maillot n’est donc pas mort.

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