- Euro U19
- Finale
- Portugal-Espagne (0-2)
Ferrán, l’autre Torres
Auteur d'un doublé en finale de l'Euro U19 face au Portugal, Ferrán Torres a confirmé tout son talent en offrant le titre à l'Espagne. Avant de retourner à Valence, où il compte bien se faire une vraie place dès cette saison.
Il existe deux façons de réagir, face à la pression : s’écrouler, ou résister. Visiblement, Ferrán Torres a choisi la seconde option. Annoncé comme le meilleur joueur de cet Euro U19, l’ailier espagnol a parfaitement assumé et confirmé son statut en menant la Rojita vers son onzième titre dans la compétition. D’abord en inscrivant le tir au but de la victoire en demi-finales, face à la France. Puis en claquant un doublé contre le Portugal, lors de la finale (2-0). Sans parler de la dizaine de défenseurs humiliés par ses crochets et sa vitesse, ou de ses dizaines de centres millimétrés.
Dans les pas de Marco Asensio
Finalement, voir briller Ferrán Torres durant cet Euro U19 n’est absolument pas une surprise. Il faut dire que l’ailier espagnol sort d’une saison à 37 matchs, du côté de Valence. Ce qui est plutôt costaud, pour un gamin de 19 ans. Contrairement à dix des vingt joueurs de la Rojita championne d’Europe U19, Ferrán Torres n’est pas formé au Barça ou au Real Madrid. Deux clubs qu’il aurait pu alors rejoindre en 2017, lorsque l’Espagne entière s’est rendu compte de son talent. Sauf que Torres a finalement refusé ces offres pour signer son premier contrat professionnel chez les Chés, où il est arrivé à l’âge de six ans. Une histoire qui n’est pas sans rappeler celles de David Silva et d’Isco, eux aussi formés à Valence.
De son côté, Ferrán Torres scrute surtout avec attention la carrière de son aîné Marco Asensio à qui il est souvent comparé et dont il est totalement fan. C’est qu’en plus de leur positionnement, de leur vitesse et de leur technique de balle, les deux hommes ont désormais un autre point commun : avoir brillé à l’Euro U19. Pour l’ailier du Real Madrid, c’était en 2015. La Rojita s’était alors imposée face à la Russie, après avoir battu la France en demi-finales sur un doublé de… Marco Asensio. Recruté par le Real Madrid six mois avant son exploit, celui qui va passer la saison 2019-2020 en rééducation après s’être fait une rupture des ligaments croisés avait alors vu les Madrilènes le prêter dans la foulée à l’Espanyol.
Mettre Valence à ses pieds
Contrairement à Marco Asensio, Ferrán Torres ne compte pas aller voir ailleurs cette saison. Après être devenu le premier joueur né dans les années 2000 à être titularisé en Liga, puis le second joueur né au XXIe siècle à marquer en Liga après Vinícius Júnior, il souhaite maintenant devenir le premier footballeur né à Foyos à s’imposer comme un titulaire indiscutable dans le onze de Valence. Une mission qui paraît à sa portée, tant son talent est indéniable. Mais qui est bien plus compliquée dans les faits, en raison des présences de Carlos Soler et de Gonçalo Guedes aux postes de milieux latéraux du 4-4-2 si cher à Marcelino.
Reste que si Ferrán Torres veut modifier les plans de son entraîneur, qui pourrait alors replacer l’un des deux hommes en pointe, le champion d’Europe U19 va devoir ajouter une palette à son jeu : être décisif. Car s’il est devenu le chouchou de Mestalla, Torres n’a finalement claqué que trois buts pour deux passes décisives en 37 rencontres la saison dernière. Ce qui paraît peu, pour un ailier. Face au Portugal en finale de l’Euro U19, Ferrán Torres a prouvé qu’il savait aussi claquer des buts. Et s’il a fait face à une équipe qui n’avait alors encaissé qu’une seule et unique réalisation jusque-là, il peut très bien le répéter face à Osasuna ou Grenade. Avant de défier plus fort.
Par Steven Oliveira