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Ferrán, l’arme fatale de l’Espagne
International depuis septembre 2020, Ferrán Torres s'est imposé comme l'atout offensif numéro 1 de la Roja en à peine une année. Grand bonhomme de la qualification en finale de la Ligue des nations, au détriment d'une Italie championne d'Europe, le natif de Foios affole les compteurs à seulement 21 ans et prend date. Il y a eu l'Espagne de Fernando Torres, il y a et il y aura celle de Ferrán.
La Roja ne pouvait compter ni sur Álvaro Morata, ni sur Dani Olmo, ni sur Gerard Moreno pour relever le défi italien à San Siro. Irrémédiable ? Pas quand on peut s’appuyer sur un collectif parfaitement huilé, et encore moins quand on dispose d’une arme létale comme Ferrán Torres. Déjà buteur lors des deux dernières rencontres de son équipe nationale, contre la Géorgie (4-0) puis au Kosovo (0-2), le feu follet de Manchester City a fait encore mieux face au champion d’Europe en claquant un doublé, offrant à l’Espagne le droit de rêver à un trophée, le premier depuis 2012.
V pour Vendetta
Un doublé contre la Nazionale. Comme Sesúmaga (1920), Luis Regueiro (1930) et Isco (2017). Une performance rare, mais pas forcément étonnante pour un joueur habitué à briller dès que « La Marcha Real » se fait entendre. Moins en vue du côté de City ces dernières semaines – Pep Guardiola l’ayant laissé sur le banc en Premier League lors des trois dernières journées et en C1 contre le PSG -, le Valencien s’est rappelé au bon souvenir du coach catalan ce mercredi soir.
Un plat du pied bien placé pour loger le ballon dans le petit filet, d’abord, puis un coup de tête parfaitement maîtrisé pour prendre Gigio Donnarumma à contre-pied : deux caviars de Mikel Oyarzabal et deux buts de pur numéro 9, de la part d’un joueur qui évolue pourtant sur le côté. De quoi venger l’élimination aux tirs au but en juillet, au goût forcément amer. Un nouveau récital, aussi, après son fabuleux triplé lors de l’humiliation 6-0 infligée à l’Allemagne l’an dernier, qui lui permet d’asseoir encore davantage son statut d’incontournable.
En avance sur les plus grands
En septembre, il était devenu le plus jeune joueur de l’histoire à atteindre la barre des 10 buts sous le maillot espagnol à 21 ans et 192 jours. Mieux que Raúl González (21 ans et 277 jours), Isidro Lángara (22 ans et 12 jours) ou encore Fernando Torres (22 ans et 79 jours). Avec son doublé, il affiche désormais un ratio affolant de 12 buts en 21 sélections. Des bases plus élevées que tous les noms déjà cités, auxquels on peut aussi ajouter David Villa ou Fernando Hierro.
« C’est un choix évident pour un entraîneur en raison de ses prédispositions, appuyait Luis Enrique après le mois dernier. Pour moi, c’est un joueur de côté, mais avec un sens du but, ce qui fait de lui un joueur différent. Il a une grande capacité à donner des passes décisives, des centres millimétrés, il travaille bien défensivement… Je suis très heureux de l’avoir dans l’équipe. » Sorti dès la 50e minute ce mercredi après avoir pris un coup, le numéro 11 a tenu à rassurer au micro de la télévision ibérique : « Je vais bien. J’ai une gêne, mais je pense déjà à la finale. » Avec la volonté de réitérer ce qu’il avait réalisé il y a deux ans lors de l’Euro U19 : un doublé qui avait permis aux siens de l’emporter.
Par Quentin Ballue