Féroé-France : la pénibilité d’une île…

La Mer du Nord… Pas Laurent Delahousse. Non, non : la Mer d’Irlande. Des moines irlandais ont fondé l’Islande au 8ème siècle. Pour les Îles Féroé, c’est un autre Irlandais qui coache : Brian Kerr. Impeccable dans son costard à rayures 100 % mafieux et en chemise rose, la même qu’il portait au baptême de sa nièce Eileen. A chaque match, Brian Kerr briefe sûrement son équipe avec un sermon différent, en fonction de l’adversaire : « Ces Français, je les connais par cœur ! J’ai fait l’Interceltique de Lorient pendant dix ans, quand j’accompagnais la troupe de danse de ma nièce Siobhan. Après le spectacle, on se rinçait la dalle avec les Français, les Bretons qu’ils s’appellent… Eh ben tous les soirs on les battait. Suffit juste de tenir. TE-NIR ! » . Les Férovingiens ont tenu. A dix derrière, ou plutôt à 10 + 1, vu qu’il y avait un mec tout seul en pointe (Mc Fadden ?). L’essentiel du jeu des Féroviaires, c’était surtout le gardien (Mickeylsen ?) : des longs dégagements et quelques arrêts pas crades. Pour le reste, des coups de pied arrêtés rasants, des têtes pas cadrées, des petites combinaisons amusantes des quatre frères Amateursson et deux ou trois passes presque décisives dans l’axe de Hugo “pas Boss” Lloris.

Ray Strange avait raison sur un point : l’herbe de Törsvollur était trop haute. Une option tactique de Brian Kerr : « Les Français, le les connais par cœur ! Sont vachement techniques. Faut ruser avec eux ! Une année, à l’Interceltique, quand je manageais le groupe de ma nièce Caitriona, on a niqué le son de la première partie des Bretons en trafiquant la sono et on les a bouffés » . Pâturage élevé : dans ces cas-là, faut déboiser. Alors tout le monde à gauche ! Maloude, Gignac, Evra, Gourcuff, Toulalan (un peu) et Ribéry, quand il est entré en seconde. Aplatir la beuh pour la rendre comestible. Quand l’herbe a été bien tondue à gauche au bout de 40 minutes, Gignac a pu marquer. Fallait aussi tondre un peu à droite, mais personne aime copiner avec Sagna. Pauv’chat… Les Bleus n’ont pas exploité l’ultime faille défensive des Féroros : les centres au troisième poteau, côté droit. Jamais personne pour reprendre et la mettre au fond…

Fausse élégance, Ray Strange était en imper et costard sombres. Look impeccable mais look de DRH. Donc une gestion humaine a minima. Avec un seul changement : Ribéry a remplacé Maloude quand la grande aiguille a dépassé la plombe. Apporter un peu de sang neuf avec Benz ou Loïc Rémy ? Niet ! Alors ?… Alors faut croire que le onze de Thorshavn qui est resté inchangé pendant 90 minutes (sauf Maloude, remplacé par Lascarface), c’est en gros la même équipe qui jouera les deux matchs cruciaux contre Roumanu & Serbovic en septembre. A deux ou trois nuances près : outre Ribéry qui jouera à gauche ou à droite, Thierry Henry sera aussi là en attaque, avec Anelka (dans l’axe ou à droite). Le reste ne devrait pas bouger. A condition que Lloris soigne un peu ses relances au pied, sinon c’est Steve l’Amande qui ira gauler les noix contre les Roumanoffs et les Zerbes.

Voilà, victoire 1-0. Victoire a minima qui valide la wild card pour les barrages. Guillaume Tell disait qu’avec les Féroé, ce qui compte avant tout, c’est l’atterrissage et les trois points. Bien vu. Petit score mais grande victoire pour les fans de Thierry Henry (Titi a encore eu 9 sur 10 dans l’Equipe d’aujourd’hui) : « On voit bien que quand Thierry Henry n’est pas là, l’Equipe de France ne tourne pas rond, etc… etc… » . Titi Henry était forfait. Officiellement pour défauts musculaires au niveau des tendons. En fait, Titi a peur de l’avion. La dernière fois que les Bleus ont joué aux Féroé, il a eu la peur de sa vie à l’atterrissage. La prochaine fois que les Bleus joueront aux Féroé pour les éliminatoires de l’Euro 2012, Titi sera encore forfait.