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«Fernando Torres n’est pas parti pour l’argent»
En exclusivité pour Sofoot.com, Antonio Sanz, l'agent de Fernando Torres, revient sur le transfert surprise d'El Nino à Chelsea. Entretien avec l'un des hommes qui ont permis de dynamiter le mercato hivernal.
Pour quelles raisons Fernando Torres a-t-il quitté Liverpool ?
Il a laissé les Reds parce que des promesses n’ont pas été respectées. Quand il est arrivé il y a trois ans, Fernando avait eu l’assurance que le club lutterait tous les ans pour gagner des trophées. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Quand Chelsea a proposé 50 millions de livres à Liverpool, Fernando a vu là l’opportunité de prendre un nouveau virage dans sa carrière.
Liverpool était vendeur ?
En Angleterre, les clauses de résiliation n’existent pas. Si Fernando est à Chelsea, c’est parce que Liverpool a été convaincu par l’offre des Blues. Le transfert s’est fait parce que Liverpool a voulu discuter et vendre à très bon prix l’une de ses icônes. C’est quelque chose qui s’est fait très naturellement… D’ailleurs, tout le monde est content dans cette histoire. Les Reds parce qu’ils ont empoché 50 millions de livres, Fernando car il rejoint un club compétitif et Chelsea qui récupère l’un des meilleurs attaquants du monde.
Vous le dites vous-même, Fernando Torres était une icône d’Anfield. L’idée d’abandonner Liverpool ne l’a pas attristé ?
Bien entendu. Fernando portera à jamais ce club dans son cœur. Pour lui, ça n’a pas été simple de prendre une telle décision. Il a passé trois ans et demi fantastiques tant professionnellement que personnellement. Entre les supporters et lui, il y a toujours eu un bon feeling. D’ailleurs, il comprend que les fans soient un peu furieux à son égard, c’est quelque chose qu’il a assimilé, mais il faut respecter la décision d’un joueur qui a toujours donné le maximum à chaque fois qu’il a porté le maillot rouge.
Est-ce que le départ de Benitez n’a pas finalement accéléré le départ de Torres ?
Pas du tout. Fernando avait d’excellents rapports avec Rafa, mais son départ n’a pas joué du tout dans cette décision. Ce sont surtout les résultats et le manque de perspective qui ont poussé Fernando à rejoindre Chelsea. En trois ans, la situation a radicalement changé à Liverpool. Les premières années, avec Benitez, les Reds luttaient pour le titre et au pire pour la Champions League et aujourd’hui ils se battent pour l’Europa League… Ce sont les objectifs sportifs qui ont fait que Fernando Torres est parti à Londres, pas l’argent. Si Liverpool avait lutté pour le titre, la situation aurait sans doute été très différente.
Qu’est-ce qu’il recherche en rejoignant les Blues ?
Fernando cherche à faire un grand pas dans sa carrière sportive et Chelsea est un club ambitieux qui lui offre de belles perspectives sportives. Avec l’Espagne, il a tout gagné mais il lui manque toujours un grand titre en club. Son objectif, c’est d’étoffer son palmarès mais surtout de contribuer à la conquête des trophées. A Liverpool, Torres a tout essayé mais la dynamique n’était plus bonne. C’était le moment de changer, de voir autre chose… Encore une fois, il n’est pas parti pour l’argent mais pour être champion d’Angleterre. Ceux qui disent le contraire ne le connaissent pas du tout.
Jusque-là, Fernando Torres a toujours évolué pour des clubs prolétaires. Est-ce qu’il a conscience qu’en rejoignant un club de nouveaux riches comme Chelsea, il peut changer son image ?
Fernando a toujours été fier de défendre les couleurs de clubs prolétaires. Il sera toujours très proche des supporters de Liverpool et de leurs valeurs. C’est quelque chose qui ne changera pas même en rejoignant Chelsea. Fernando est humble, respectueux et travailleur. Ce n’est pas quelqu’un qui court après l’argent, au contraire, c’est secondaire. Chelsea est un club où il veut briller, gagner et donner de la joie aux fans. Je veux dire par là que Fernando ne rejoint pas Londres en se disant que c’est un bon moyen de s’enrichir. Il n’a jamais été comme ça et il ne le sera jamais.
Est-ce que le manque de perspective sportive à Liverpool explique son mauvais début de saison ?
Mauvais début de saison ? C’est vous qui le dites ! Il a marqué neuf buts dans une équipe qui ne marche pas fort et qui est dans le ventre mou du championnat. Je suis d’accord pour dire que Torres a fait un mauvais Mondial, d’ailleurs il en est conscient, mais pas pour dire qu’il a fait un mauvais début de saison. Il ne faut pas chercher à comprendre plus loin le départ de Torres à Chelsea. Fernando a d’excellents rapports avec Liverpool, mais aussi avec ceux qui sont aujourd’hui ses anciens coéquipiers. C’est un départ à l’amiable.
Le fait de porter l’équipe à bout de bras avec Gerrard ne l’a-t-il pas fatigué ?
La pression n’a jamais fait peur à Torres au contraire, comme tous les grands joueurs, il aime les responsabilités. Il vit avec depuis qu’il a 14 ans. Encore une fois, entre Gerrard et lui, il y a beaucoup et de respect et il y en aura toujours. Vous pouvez demander à ses coéquipiers : Fernando est un bosseur. Un professionnel apprécié de tous.
Comment vit-il le fait d’être le sixième joueur le plus cher de l’histoire ?
Ce n’est pas lui qui a demandé à le devenir. Fernando est le joueur espagnol le plus cher de tous les temps et il vit ça normalement. Pour lui ce n’est pas une fierté : c’est une responsabilité. Il est prêt à montrer tout son potentiel le plus rapidement possible avec Chelsea et je pense qu’il va faire une très bonne partie de saison.
Qui est le grand artisan de sa venue à Chelsea. Ancelotti ou Abramovitch ?
Un peu tout le monde je pense, même si je ne sais pas qui est spécialement la personne qui a proposé son nom. Torres est un énorme avant-centre. La question est plutôt « Qui ne le voudrait pas dans son équipe ? ». Et puis quand on paye 50 millions de livres pour un joueur, c’est qu’il y a des raisons, non ?
Comment se passent ses premiers pas à Chelsea ?
Très bien. Il est très content. Je pense qu’il est heureux de découvrir un nouvel univers. La visite médicale s’est très bien passée mais il n’a pas encore rencontré les joueurs. Je suis sûr que tout va bien se passer.
Propos recueillis par Javier Prieto-Santos
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