- CDM 2018
- Quarts
- Brésil-Belgique (1-2)
Fernandinho, c’est pas Casemiro
Censé remplacer Casemiro au pied levé pour ce choc face à la Belgique, Fernandinho n’est pas apparu à son aise dans ce quart de finale. Deux buts pour sa pomme additionnés à un apport offensif quasi nul : voilà de quoi justifier son match manqué dans les grandes largeurs.
La tête baissée et le moral un peu dans les chaussettes, Casemiro se replace à la suite de sa faute sur Hirving Lozano, alors que l’heure de jeu pointe le bout de son nez. Après un premier carton jaune reçu contre la Suisse, le Madrilène vient de recevoir un second avertissement en quatre matchs, synonyme de suspension pour le quart de finale à venir. Comme Matuidi contre l’Uruguay, le milieu défensif du Brésil, triple champion d’Europe avec le Real, sait que son équipe devra faire sans lui. Et si les Bleus sont parvenus à faire sans leur Blaisou, la Canarinha s’est mise à tousser au moment où il fallait trouver un remplaçant à celui que Tite avait érigé en référence au sein de son onze de départ. Le remplaçant choisi ? Fernandinho, le couteau-suisse de Pep Guardiola à Manchester City. Une alternative loin d’être convaincante au vu de sa prestation face à la Belgique.
Reparti comme en 14
On joue la 14e minute. Sur un corner de Nacer Chadli, Fernandinho dévie le ballon du bras droit dans son propre but, laissant Alisson Becker totalement impuissant. Premier coup dur pour le joueur qui n’avait disputé que 64 minutes depuis le début du Mondial. Pas grave, une tape dans le dos et le garçon va repartir de l’avant… Mais que dire de la suite ? Au milieu du terrain, Fernandinho ne prend pas part aux offensives brésiliennes et subit les tonitruants contres belges.
Parmi eux, l’échappée de Romelu Lukaku, parti depuis sa moitié de terrain pour tout casser. Au départ de l’action, Fernandinho se retrouve face au TGV d’Anvers lancé à pleine vitesse. Que faire ? Un coup d’épaule, une obstruction grossière ? Non, le milieu citizen préfère laisser passer le buteur, qui perce à nouveau les entrailles adverses pour servir Kevin De Bruyne, prêt à envoyer une mine dans le petit filet pour faire le break (0-2, 32e). Soyons clairs : Casemiro serait allé sans l’ombre d’un doute au duel avec Lukaku histoire de ralentir la contre-attaque, quitte à prendre un carton jaune. Mais à sa place, Fernandinho s’est autorisé à prendre son premier avertissement à la suite d’un accrochage de maillot sur Eden Hazard à… cinq minutes de la fin du temps réglementaire. À l’image de son match sur le plan individuel, l’agressivité brésilienne, symbolisée par la dynamite Douglas Costa, est arrivée bien trop tard dans cette rencontre.
Le spectre du 8 juillet 2014
Certes, peut-être que la faute de cet échec collectif n’est pas à mettre uniquement sur les épaules de Fernandinho. Peut-être que n’importe quel Brésilien aurait pris la foudre face à cette Belgique donnée perdante face à l’ogre de ce Mondial. Toujours est-il qu’après cet échec, les souvenirs reviennent percuter le pauvre Fernandinho : le 8 juillet 2014, il était titulaire pour la demi-finale du Mondial contre l’Allemagne. La suite, c’est une déroute restée dans les mémoires de la Coupe du monde (1-7), et une sortie à la mi-temps histoire d’arrêter le massacre. Si le Brésil n’était pas mené 5-0 après 45 minutes cette fois-ci, Fernandinho semblait touché par son premier acte catastrophique. La preuve ? Sa deuxième période fantomatique, où il aura surtout existé au moment de quémander un penalty pour une poussette aérienne sur Neymar dans les arrêts de jeu. Une façon bien triste de boucler son Mondial. Comme en 2014.
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