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«Fernandez craignait que je déconne»

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«Fernandez craignait que je déconne»

De la Gambardella avec l'AJ Auxerre à la peur du chômage à Tarragone, la carrière de Marc Fachan, 21 ans, arrière droit, a pris une sale tournure en moins de quatre ans.

Il y a quatre ans, Tarragone jouait en Liga. Comment ton club est-il tombé à la dernière place de la D2 ?

Ça se passe très mal cette année. J’ai vécu une saison dernière sublime mais l’entraîneur a changé à un mois de la fin de la saison et c’est très difficile depuis. Je suis en galère car il m’a fait comprendre direct que je ne jouerais plus sans m’expliquer pourquoi. La direction a pris son parti. Elle a recruté deux joueurs à mon poste. De sales résultats lui ont coûté sa place et le nouveau coach a tenté de me réintégrer. Mais les dirigeants ne voulaient plus. Elle tient à mon départ quoi qu’il en coûte.

Une année sublime, c’est quoi ?

J’ai vécu dans un groupe professionnel pour la première fois. Bon, je me suis entraîné pendant un an et demi avec les pros à l’AJ Auxerre, mon club formateur, avant de passer deux mois dans l’effectif du Dynamo Kiev. Mais c’est ici, à Tarragone, que j’ai découvert des stades de folie comme ceux du Betis et de la Real Sociedad et affronté des joueurs de folie. J’ai carrément le niveau pour me frotter à des équipes comme ça, je le dis objectivement. Alors je suis terriblement frustré de ne plus jouer, pas une seule minute cette saison.

Ton début de carrière était pourtant prometteur entre l’AJA et les mini-Bleus.

J’ai eu beaucoup d’espoirs très tôt. Mais c’est allé très vite dès ma fin de contrat à Auxerre. Là-bas, certains voulaient me garder et d’autres non. Je voulais rester à condition de ne pas végéter en réserve. Du coup j’ai préféré m’en aller et j’ai peut-être fait le mauvais choix en allant en Ukraine. J’aurais pu me retrouver au chômage après ma courte expérience à l’étranger. J’ai payé ce choix.

A moins de chérir les blondes et la gnole, quel est l’attrait d’un club ukrainien pour un footballeur de 20 ans ?

Le contexte était positif : Kiev m’avait supervisé plusieurs fois puis invité pour quinze jours. A la fin, on m’a dit que je pourrais prétendre à une place de titulaire et participer à la Ligue des champions. Mais entre le test et mon arrivée, l’entraîneur a changé. Le nouveau a dit clairement qu’il ne comptait pas sur les recrues des autres. Après, j’ai essayé de lui faire comprendre que j’avais un contrat mais ça ne compte pas pour eux. On m’a fait comprendre que ça n’irait pas si je m’entêtais. Je ne parle pas de menaces mais ils ont, disons, des méthodes très directes. J’ai quand même fait la préparation physique avant de m’entendre dire : « Maintenant, tu dégages ! » Le plus dur en Ukraine, c’est de s’adapter à la façon de penser. Et puis je suis incapable de sortir une seule phrase un ukrainien, bonjour l’adaptation.

Et donc tu attends le mercato pour trouver une issue à ton calvaire espagnol ?

Le truc, c’est qu’on m’a prévenu pendant l’été que je devais partir. Je n’ai pas eu assez d’un mois pour trouver quelque chose. Franchement, j’ai flippé de me retrouver au chômage. Le contrat avec mon agent a expiré mais j’ai quelques personnes qui essaient de me trouver une issue. En France ou en Espagne, franchement je m’en fous pourvu qu’on me propose de jouer au foot.

Même les joueurs de foot ont peur de se retrouver au chômage, c’est la fin d’une époque.

J’espère ne jamais être un exemple mais il est évident que le chômage guette aussi les footballeurs désormais. Je ne suis pas à plaindre au niveau salarial. En gros, j’ai un chèque à cinq chiffres en brut qui passe à quatre en net (rires). Tu vois, je vis très bien surtout que les primes de victoire sont alléchantes. Et puis Tarragone est une ville magnifique, je vis dans un appart avec vue sur la mer. Lorsque tu viens d’Auxerre, tu arrives à apprécier le climat et la vue même si ta carrière tourne mal.

Tu as des potes qui galèrent vraiment ?

Je passe beaucoup de temps avec Ludovic Delporte, qui galère à cause d’une blessure de longue durée mais il devrait bientôt en finir. C’est sympa pour moi de fréquenter quelqu’un qui a connu des difficultés et me conseille. Au Gimnastic, il y avait trois autres francophones : l’un a retrouvé un club, pas les deux autres. Ça fait peur.

A seulement 21 ans, tu ne regrettes pas d’avoir quitté l’AJ Auxerre sans attendre ta chance ?

J’ai fait quelques erreurs de jeunesse là-bas. Du coup, l’entraîneur Jean Fernandez avait peur que je déconne encore et que je manque de sérieux. Un écart suffit pour être catalogué. Bien sûr que je regrette.

Mickaël Osganian

Adrien Rabiot : le Duc se sort les doigts

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