- Liga
- J36
- Grenade-Real (1-2)
Ferland Mendy, feu d’artifice
Auteur d'un but magnifique contre Grenade, sa toute première réalisation avec le Real Madrid, Ferland Mendy est sur un petit nuage. Ce lundi soir, le latéral a en effet démontré toutes ses qualités de puissance et prouvé qu'il était l'arrière gauche français du moment.
Parfois, la symbolique d’un but se coordonne parfaitement avec sa création artistique concrète. L’action et les gestes observés pour aboutir au tremblement de filet disent alors beaucoup du joueur en question, ou du moins l’essentiel. La volée magistrale de Zinédine Zidane, claquée en finale de Ligue des champions 2002 contre le Bayer Leverkusen, exprimait par exemple ce que représentait le Français : technique, talent, instinct, victoire, beauté.
Ce lundi, le numéro dix devenu entraîneur a pu se faire la même remarque en observant ses poulains battre difficilement Grenade (1-2) et se rapprocher encore davantage du titre de champion. À la dixième minute de la partie, le technicien a en effet savouré l’exploit personnel de Ferland Mendy pour l’ouverture du score du Real Madrid. Et s’il ne peut sérieusement être comparé à celui du double Z en C1 puisqu’il ne s’agissait « que » d’une 36e journée de Liga, ce caramel raconte tout de même une histoire.
Oh, le beau missile !
Cette histoire, c’est celle d’un latéral gauche débarqué l’été dernier (en provenance de l’Olympique lyonnais, contre un chèque de 48 millions d’euros) qui vient d’inscrire son tout premier but avec son nouveau club d’une manière qui lui ressemble totalement. Les maîtres-mots, cette fois ? Vitesse, explosivité, puissance, précision, audace. Soit les qualités premières du latéral gauche, et les armes qui lui ont permis de battre Rui Silva.
S’amenant le ballon sur le côté gauche, Mendy a ainsi placé une accélération dingue afin d’entrer dans la surface de réparation et déborder son adversaire. Dans un angle très fermé, il n’a alors d’autre choix que d’envoyer dans la première lucarne un cachou supersonique, trop instinctif et trop rapide pour que le portier n’ait le temps de faire quoi que ce soit. Le genre de frappe appuyée que tout le monde apprécie, mais qui n’a que trop rarement droit aux éloges qu’elle mérite. Hasard, réussite, chance ? Rien de tout ça, ou si peu. Ce 13 juillet 2020, le bonhomme a seulement décidé de prendre de l’avance pour lancer les festivités françaises et le feu d’artifice.
Oh, la belle bleue !
En réalité, Mendy propose une première saison de haute qualité. Offensif et convaincant dans son alternance avec Marcelo, le successeur désigné du Brésilien prend de plus en plus confiance et passe peu à côté de ses matchs (hormis, peut-être, contre l’Espanyol Barcelone où il prend un carton rouge en décembre et lors de la défaite face au Paris Saint-Germain en septembre à l’occasion de sa deuxième apparition officielle). En témoignent ses deux dernières prestations en championnat, à Grenade donc (un pion, mais aussi 94% de passes réussies) et devant le Deportivo Alavés (un penalty provoqué, 95% de transmissions réussies, trois dribbles et une activité incessante). Si bien que dans la hiérarchie en équipe de France, l’ex-Havrais semble largement au-dessus à son poste. D’autant que Lucas Hernandez squatte le banc ou l’infirmerie au Bayern Munich, que Benjamin Mendy ne parvient pas à retrouver une réelle régularité à Manchester City et que Lucas Digne se morfond dans le ventre mou de la Premier League avec Everton.
« Moi, il ne me surprend pas. Son recrutement avait été effectué sur une demande de ma part, comme toujours en accord avec le club. Il est jeune, il a du talent… Il a quelque chose, et il est en train de le prouver. C’est un bon joueur, il a son avenir devant lui. Il est dans un grand club, et son club est fier de lui, avait ainsi insisté Zizou il y a une semaine. C’est la première année pour lui ici. Il est au niveau et ça, c’est la bonne nouvelle. Il est venu pour montrer ses qualités, ce qu’il est en train de faire et on est contents de son rendement. » Ne lui reste plus qu’à devenir plus décisif (un but et deux passes décisives en Liga), et à prendre de l’expérience pour éviter les sanctions (sept jaunes et un rouge). Mais vu la valeur de ses pieds et l’allure de sa progression, cela ne devrait pas poser problème. Le spectacle pyrotechnique, c’est maintenant !
Par Florian Cadu