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Ferland Mendy et Camavinga : de la Maison-Blanche à la maison bleue
Snobés durant plusieurs rassemblements, Ferland Mendy et Eduardo Camavinga font leur grand retour en équipe de France au meilleur des moments. Une aubaine pour les deux joueurs du Real Madrid, visiblement revenus dans les petits papiers de Didier Deschamps à deux mois de la Coupe du monde.
Leur nom ne ressemblait plus qu’à un vague souvenir en équipe de France. Et pour cause. Absents depuis près de deux ans, Ferland Mendy (sept sélections) et Eduardo Camavinga (trois capes, un but) n’entraient plus dans les plans de Didier Deschamps, barrés par la concurrence et, certainement, par les choix intimes du sélectionneur. Oui, mais voilà, ce mois de septembre 2022 a livré son lot de rebondissements et avec lui, sa dose de conséquences. L’hécatombe de blessures frappant les Bleus a ainsi offert une nouvelle chance à ces oubliés de DD, désormais déterminés à placer un gros coup de pédale sur la dernière ligne droite menant au Qatar.
Performances inutiles
Ce retour « heureux » de Ferland Mendy et d’Eduardo Camavinga n’aurait pourtant pas dû se poser en élément de surprise. À vrai dire, il devrait même être pris comme un gage de normalité, au vu du rendement offert par les deux compères au Real Madrid. Solide sans être flamboyant, Mendy s’est effectivement affirmé comme un indiscutable sur le flanc gauche merengue, écartant toute concurrence réelle et n’étant mis à mal que par de sporadiques pépins physiques. Schéma quasi identique du côté de Camavinga, auteur d’une première campagne convaincante en Espagne, dans un rôle de joker qu’il a notamment su peaufiner en deuxième partie de saison dernière. Depuis leur ultime apparition en équipe de France, le 14 octobre 2020 face à la Croatie (Mendy a ensuite été convoqué sans jouer au mois de mars 2021), le latéral a, de fait, enchaîné 77 rencontres en club, contre 87 pour le milieu de terrain (incluant les matchs disputés avec Rennes).
Ce bilan statistique copieux écarte dès lors la thèse du manque de rendement sportif, dans les non-convocations successives de Deschamps. La donne a donc désormais bien évolué pour les deux garçons écartés malgré eux, forcée par les blessures en pagaille de leurs compatriotes et la baisse de régime de certaines valeurs sûres. Un ensemble favorable pour le duo, prêt à rejoindre l’autre Madrilène Aurélien Tchouaméni, déjà établi en Bleu au sortir d’un convaincant rassemblement en mars dernier.
L’ultime chance de septembre
Face à l’Autriche et au Danemark, les 22 et 25 septembre prochains, c’est donc le couteau entre les dents que les trois coéquipiers aborderont leurs parties de Ligue des nations, pourtant censées être sans enjeu. Friand du comportement de ses protégés durant les quinze jours passés à Clairefontaine, à défaut d’uniquement se focaliser sur les prestations en club, Deschamps scrutera en effet avec attention l’attitude globale des rescapés Mendy et Camavinga. Eux qui auront à cœur de démontrer que ce retour en sélection n’a rien d’une opération « roue de secours » .
D’autant que sur les 26 joueurs (ou moins) qui s’envoleront pour Doha à partir du 14 novembre, les Madrilènes ont, pour une fois, le champ libre. En défense, Lucas Digne paie par exemple un début de saison poussif à Aston Villa, au même titre que Boubacar Kamara, monté dans le train cet été, mais aujourd’hui laissé sur la touche, pour des raisons similaires. Sans prétendre intégrer le onze immédiatement, Ferland Mendy et Eduardo Camavinga seraient donc bien inspirés de suivre le chemin ouvert par leur amigo Tchouaméni, et de casser la baraque en deux matchs. Top chrono.
Par Adel Bentaha