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Felipe Pardo, taureau ailé
Première recrue de l’ère Conceição, Felipe Pardo, ailier colombien de vingt-six ans en provenance de l’Olympiakos, est la nouvelle attraction du FC Nantes. Surnommé « El tanque », en référence à sa carrure, plus proche de celle d’un joueur de rugby que d’un joueur de foot, Felipe Pardo débarque pour les six prochains mois avec une mission claire : dynamiter les latéraux adverses. Présentation.
« Mon objectif en venant à Nantes est de redevenir le joueur que j’étais. Un joueur rapide, explosif, puissant et habile des deux pieds. » Felipe Pardo parle comme il joue : franchement et sans artifices. Originaire de Quidbó, en Colombie, El tanque détonne. Tant par son style de jeu, très direct, que par son gabarit (1,78m, 84kg) et sa masse musculaire, plutôt inhabituels pour un ailier. À ses débuts en Amérique du Sud et jusqu’à son départ en Europe, c’est d’ailleurs au poste d’avant-centre que ses entraîneurs lui font confiance. « En Colombie, on me voyait plus comme un numéro 9, ce que je ne suis pas, regrettait-il en 2014 dans une interview au journal colombien El Heraldo. Je préfère jouer sur les ailes, où je peux plus facilement déséquilibrer mes adversaires. »
« Dès qu’il prend l’espace, ça fait mal »
Après s’y être fait un nom, Felipe Pardo quitte le championnat colombien à vingt-trois ans pour conquérir l’Europe. Acheté par le Sporting Braga pour 600 000€ en 2013 et repositionné sur l’aile, El Tanque va mettre quelques mois à s’adapter à la Liga NOS, avant de mettre tout le monde d’accord en 30 matchs de championnat (7 buts et 5 passes décisives) pour finir meilleur buteur du club. Luís Pedro Ferreira, journaliste portugais pour Maisfutebol, dresse son portrait : « Le jeu de Felipe Pardo colle bien aux équipes qui privilégient les transitions rapides, comme Nantes. Il utilise principalement son pied gauche, mais il préfère jouer sur l’aile droite pour pouvoir ensuite rentrer vers l’intérieur. Et dès lors qu’il parvient à prendre l’espace, ça peut faire mal. Je suis convaincu qu’il a les capacités pour s’imposer en Ligue 1. »
El tanque présente aussi une polyvalence qui pourrait s’avérer utile au FC Nantes, peu fourni aux postes offensifs : « Pardo se place généralement sur l’aile droite quand l’équipe joue en 4-3-3 ou 4-2-3-1, mais il peut aussi évoluer en pointe gauche dans un 4-4-2. Il est doté d’un bon sens tactique, notamment grâce au travail effectué à son arrivée en Europe par Jesualdo Ferreira (entraîneur de Braga en 2013/14, ndlr),qui est un très bon formateur » , poursuit Luís Pedro Ferreira.
La saison 2014/15 de Pardo, qu’il effectue sous les ordres d’un certain Sergio Conceição, est encore meilleure (7 buts et 7 passes décisives en 26 matchs). Adulé par les supporters de Braga pour sa générosité et son sens du sacrifice, le taureau colombien se distingue aussi par sa grosse pointe de vitesse. « À l’époque, c’était l’un de nos meilleurs joueurs, estime dans 20Minutes l’ancien Nantais Vincent Sasso, qui l’a côtoyé durant deux saisons au Sporting Braga. S’il est à 100 %, il va faire beaucoup de bien au FC Nantes. »
One shot avec la sélection colombienne
Si les belles promesses portugaises de Felipe Pardo auraient pu lui permettre de rejoindre le FC Porto, l’OM ou la Real Sociedad, c’est aux sirènes de l’Olympiakos que le joueur cède à l’été 2015. Seulement, après une première saison grecque qui confirme les attentes placées en lui et lui vaut même un dépucelage avec la sélection colombienne en novembre 2015 (sa seule cape à ce jour), Pardo a perdu la cadence depuis l’arrivée sur le banc de l’Olympiakos de Paulo Bento, en août dernier.
Avec seulement dix matchs au compteur depuis le début de saison, c’est donc d’un tank enrayé qu’hérite Sergio Conceição, pas mécontent néanmoins de remettre le grappin sur son ex : « Il nous manquait un joueur comme lui, avec de la vitesse. En France, on joue surtout sur le physique, c’est pourquoi Felipe va être un joueur très intéressant pour l’équipe » , a promis le coach portugais lors de la présentation de sa nouvelle recrue. Reste maintenant à relancer la machine.
Par Albert Marie