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Fekir, sur la bonne voie
Victime d’une grave blessure au genou en septembre 2015, Nabil a peiné à retrouver son meilleur niveau. Assez quelconque durant la première partie de saison, le joueur de vingt-trois ans pourrait bien briller lors de cette fin de saison aux côtés d’Alexandre Lacazette et Memphis Depay.
Faciles, les joueurs lyonnais viennent d’étriller Alkmaar en seizièmes de finale retour de la Ligue Europa. Avec sept buts inscrits devant les 27 743 spectateurs présents dans les tribunes du Parc OL, les hommes de Bruno Génésio valident leur ticket pour les huitièmes de finale de cette compétition, fixée comme le principal objectif du club pour cette fin de saison. Auteur de trois buts et une passe décisive face aux Néerlandais, Nabil Fekir s’arrête au micro de beIN Sports à l’issue de la rencontre : « Je ne sais pas si je suis à 100%, mais je me sens bien sur le terrain. Je monte en puissance, avec l’enchaînement des matchs cela me permet d’être mieux physiquement, d’être bien. » La prestation de l’international français, positionné seul à la pointe de l’attaque, semble également avoir séduit l’entraîneur lyonnais Bruno Génésio : « Je suis très content parce que c’est toujours important pour la confiance des attaquants. C’est bien aussi parce que, en dehors des trois buts, je l’ai beaucoup vu participer au jeu offensif de l’équipe et avoir un investissement dans le replacement défensif qui est très important et très intéressant. » Encourageant.
Un début de saison très terne
Victime d’une rupture des ligaments croisés en septembre 2015 avec l’équipe de France lors d’un match amical contre le Portugal, l’attaquant lyonnais avait mis les bouchées doubles pour revenir au sein du groupe professionnel avec l’Euro 2016 en point de mire. « J’ai voulu vite revenir. Un peu trop vite, je pense, car à mon retour, j’avais un peu de mal physiquement, je n’étais pas prêt » , confiait-il au magazine Planète Lyon en décembre dernier. Un retour précipité pas vraiment bénéfique pour l’attaquant de vingt-trois ans, qui ne sera finalement pas retenu par Didier Deschamps dans sa liste des vingt-trois pour le Championnat d’Europe. En manque de rythme en fin de saison dernière, Fekir connaît un début de saison 2016-2017 tout aussi difficile. Baladé sur tout le front de l’attaque lyonnaise dans le 4-3-3 de Bruno Génésio, l’international français peine à retrouver le niveau qui était le sien lors de la saison 2014-2015 (13 buts, 12 passes décisives) et sa belle entente avec Alexandre Lacazette sur le terrain.
Opéré fin août pour un nettoyage articulaire sous arthroscopie qui le tient éloigné des terrains pendant trois semaines, Fekir retrouve une place de titulaire dans le 11 de Bruno Génésio, mais son rendement sur le pré inquiète les observateurs de l’OL. Expulsé à Nice pour un vilain geste d’humeur sur Paul Baysse, le numéro 18 des Gones doit s’asseoir sur le banc des remplaçants lors du choc contre le PSG fin novembre au Parc OL (1-2). Rebelote trois jours plus tard à la Beaujoire. Entré en jeu à la 63e minute, il inscrit le sixième et dernier but lyonnais (0-6), mais ne célèbre pas sa réalisation : « Je n’étais tout simplement pas content d’être sur le banc avant la rencontre. Et puis, marquer le sixième but, ça ne changeait rien au résultat » , se justifiait-il pour Planète Lyon.
Assisté par un coach physique et mental personnel
Si ses performances se retrouvent au centre des critiques, Fekir ne se soucie guère de sa capacité à retrouver son meilleur niveau. « Je n’ai aucune inquiétude, aucune peur. J’ai confiance en moi. On évolue dans un milieu où les gens sont impatients ; ils veulent tout, tout de suite. J’ai parlé avec pas mal de joueurs ayant connu cette blessure et ils m’ont dit que ça prenait du temps pour revenir et retrouver toutes ses qualités. » Pour mettre toutes les chances de son côté, l’attaquant lyonnais s’est entouré d’un coach physique et mental personnel. Une information dévoilée par le président Aulas au sortir de la démonstration contre Alkmaar. Plus à l’aise depuis quelques semaines (cinq buts lors de ses six derniers matchs), Nabil Fekir semble profiter à merveille de l’arrivée de Memphis Depay entre Rhône et Saône.
Repositionné en soutien d’Alexandre Lacazette, en numéro 10 dans un système en 4-2-3-1, il se plaît à échanger le ballon avec l’international néerlandais sur les ailes et retrouve sa position d’électron libre au sein du jeu lyonnais. « Je préfère jouer dans l’axe où je suis plus à l’aise. Après, si le coach a besoin de moi sur le côté, j’y joue avec plaisir, mais je me sens mieux dans un poste axial. » . Bruno Génésio préfère jouer sur sa polyvalence comme il l’expliquait en conférence de presse après la victoire contre l’AZ en C3 : « Il a joué à un poste inhabituel (attaquant de pointe), mais je pense qu’il peut le faire et que ça peut être une solution quand, par exemple, Alex (Lacazette) ne débute pas. Mais je sais aussi qu’il peut jouer à deux devant comme on a terminé avec Houssem (Aouar) en soutien ou lui-même en numéro 10. On a un potentiel offensif très, très important. C’est une très bonne chose pour l’équipe et le club. » Le quatuor offensif Fekir – Lacazette – Memphis – Valbuena devrait encore effrayer plusieurs défenses de Ligue 1.
Par Maxime Feuillet