- C3
- J2
- Lyon-Atalanta (1-1)
Fekir, le match de l’injustice
Capitaine de l’OL depuis le début de saison, Nabil Fekir avait pour mission de diriger ses coéquipiers vers la victoire contre l’Atalanta. Une mission manquée, dans une journée qui avait déjà mal démarré.
Il était un peu plus de quatorze heures quand la journée de Nabil Fekir a pris une drôle de tournure. Devant son pupitre et son micro, Didier Deschamps annonce la liste des Bleus pour les matchs décisifs face à la Bulgarie et la Biélorussie. Kingsley Coman. Olivier Giroud. Pas besoin d’aller plus loin que le nom des deux premiers attaquants retenus par la Dèche, la lettre F vient d’être passée. F comme Fekir. Le capitaine de l’OL réalise une saison pleine avec son club sur le plan personnel, et voit une convocation en équipe de France lui passer sous le nez. Forcément, cela interroge. « Si c’était par rapport à son entrée en jeu contre le Luxembourg, ça veut dire que j’en aurais sanctionné d’autres, s’explique Dédé, qui a préféré rappeler Dimitri Payet dans le groupe. Les postes sont au minimum doublés, je ne peux pas empiler. Nabil mérite d’y être, mais j’ai des choix à faire sur des joueurs de qualité, des profils différents par rapport à ce que je veux faire. »
Soit. Nabil Fekir ne fait donc pas partie de la liste de Deschamps pour le sprint final. Mais l’essentiel, c’est de montrer à DD que baisser les bras ne fait pas partie de son vocabulaire. Contre l’Atalanta Bergame ce soir, Fekir a porté son équipe avec brio durant toute la première période. Et comme les efforts finissent par payer, son travail est récompensé. Sur le côté gauche, Fekir met son vis-à-vis Marten de Roon à l’amende. Une feinte sur sa droite, un coup de rein sur la gauche, Nabilon danse sur le terrain et sert Bertrand Traoré, qui s’y reprend à deux fois pour marquer. Fekir fonce alors vers le Burkinabé, qui préfère aller célébrer le but ailleurs que dans les bras de son capitaine. Encore un vent.
Le bouchon lyonnais
À l’image de son équipe, Fekir va faiblir en seconde période. Contre une équipe italienne qui reste dans son sillage, ce n’est jamais une très bonne idée. Résultat : Papu Gómez profite d’un coup franc aux vingt mètres et d’un mur qui se fissure pour braquer un nul au Parc OL. Le troisième concédé par les Gones en quatre matchs, auquel s’ajoute la défaite face au PSG. « On a encore un fois de plus pris un but sur coup de pied arrêté, analyse Fekir à chaud après la rencontre. Anthony ne peut rien faire… On avait fait un bon début de match, mais on encaisse un but. C’est frustrant, c’est une erreur. Mais on a eu des opportunités dans le match, il fallait marquer plus qu’un but. »
Là-dessus, le Lyonnais vise incroyablement juste, car les statistiques sont terribles. Sur 21 tirs tentés, l’OL n’a cadré que sept fois. De son côté, l’Atalanta a tenté sept fois sa chance face au but pour… un seul tir cadré. Clairement, l’OL a connu un bel embouteillage offensif ce soir, entre Mariano, Aouar, Traoré ou Ndombele. Même l’international français a fini par s’y mettre, loupant le cadre face à Berisha alors qu’il était signalé hors jeu (78e). Voilà, la journée est finie. Le bilan ? Fekir a été bon, mais son équipe a perdu deux nouveaux points. Fekir était en forme, mais son nom n’est pas sur la liste de Deschamps. Alors quand les mauvaises nouvelles s’accumulent, mieux vaut parfois se coucher tôt et attendre le lendemain. Même si demain, c’est loin.
Par Antoine Donnarieix