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Feghouli a fait son chemin
Espoir non confirmé à Grenoble, prêté à Almería six mois après son arrivée en Espagne, Sofiane Feghouli a fini par s’imposer dans le onze du FC Valence, à 22 ans. Nouvel international algérien, il a tout désormais pour réaliser une belle carrière.
Quatre matchs, quatre titularisations, deux buts. Plus une future prolongation de quatre saisons. Le début de saison de Sofiane Feghouli est idéal. L’arrivée sur le banc du FC Valence de Mauricio Pellegrino n’a pas coupé le bel élan du Franco-Algérien, titulaire dans le troisième plus grand club d’Espagne depuis le début de l’année 2012. Une année charnière pour le natif de Levallois, passé à 22 ans dans une autre dimension. Régulier et décisif dans un grand club, international avec l’Algérie depuis février, il s’est tout doucement ouvert les portes d’un bel avenir. Doucement, car Feghouli a dû franchir les échelons un à un pour en arriver là. Débarqué à Valence blessé, sans véritable expérience du haut niveau et sans faire partie des plans d’Unai Emery, il n’avait pas grand-chose pour lui au milieu d’un effectif bien garni.
« Il ne jouait bien que contre les gros »
Il faut dire qu’en quittant Grenoble pour Valence, le gamin a changé de monde. En Isère, il évoluait dans un centre d’entraînement de type CFA, dans une équipe qui, après deux belles saisons (celle de la montée et sa première dans l’élite, Ndlr), dégringolait lentement mais sûrement vers le monde amateur. C’est en Ligue 2 que Feghouli a crevé l’écran et tapé dans l’œil des recruteurs espagnols, anglais et italiens. Des belles performances qui lui font découvrir l’équipe de France, catégorie moins de 18 ans. À l’échelon supérieur, dans un Stade des Alpes tout beau tout neuf, les supporters grenoblois attendaient l’explosion de leur jeune pépite. Elle n’a pas eu lieu. Sa première saison est correcte, sans plus, sa deuxième est foirée par les blessures (5 matchs). Feghouli est irrégulier, ciblé par les supporters à qui il répond par un fuck à l’Abbé-Deschamps. « On avait l’impression qu’il choisissait ses matchs, il ne jouait bien que contre les gros. Face à Lyon, il nous sort deux matchs de fou, mais contre les petits il ne se battait pas » , se souvient Ronan, abonné à l’enceinte du Parc Mistral à l’époque.
Plus mûr, plus rapide, plus puissant
Malgré une saison quasi vierge, Valence lui fait signer un contrat de 4 ans. Le joueur étant libre, le club ché ne prenait pas un risque fou. Deux ans plus tard, il peut se féliciter. Feghouli a énormément progressé physiquement, il a mûri et s’est solidement installé dans le couloir droit. « J’ai gagné en vitesse et en puissance » , expliquait-il il y a quelques mois. C’est vrai. En combativité et en endurance aussi. Le bonhomme défend comme un chien et dynamite son couloir, il marque (6 buts en Liga depuis janvier, Ndlr) et multiplie les centres et débordements, bien aidé par son ambidextrie. Piatti et Parejo, arrivés l’été suivant avec une bonne longueur d’avance, sont aujourd’hui derrière lui. Car c’est bien l’été dernier que son aventure avec Valence a vraiment commencé. Pas dans les petits papiers d’Emery il y a deux ans, il avait été prêté à Almería dès l’hiver venu, pour six mois. Les Andalous ont terminé derniers, mais lui s’est aguerri et a retrouvé Valence avec l’intention de s’y imposer. Le Franco-Algérien s’est vu offrir quelques minutes en début de saison et en a profité. Il est bon, joue régulièrement et se lance pour de bon fin octobre avec un doublé contre Getafe. Depuis, il ne sort que très rarement du onze de départ. Ce soir, à l’Allianz Arena, Pellegrino comptera encore sur lui pour perturber la défense d’une équipe bavaroise lancée à toute vitesse. Ça tombe bien, les gros matchs, ça lui a toujours plu.
Par Léo Ruiz