- Euro 2020
- 8es
- Italie-Autriche (2-1, a.p.)
Federico Chiesa, qui d’autre ?
Entré en jeu dix minutes avant la fin du temps réglementaire, Federico Chiesa a délivré l’Italie face à l’Autriche (2-1, a.p.) en inscrivant le premier but des Azzurri. Et réglé une partie des maux d’une attaque italienne particulièrement déficiente jusqu’à son arrivée sur le pré. Une solution à retenir pour Mancini avant les quarts ?
Vingt-cinq ans et douze jours plus tard, Chiesa a marqué lors d’un championnat d’Europe. Le 14 juin 1996, papa Enrico répondait à l’ouverture du score d’un jeune joueur tchèque prometteur répondant au nom de Pavel Nedvěd. En vain, puisque l’Italie s’inclinera finalement (2-1) face aux Tchèques et ne sortira même pas de la phase de poules de l’édition anglaise. Vingt-cinq ans et douze jours plus tard donc, ce fut le tour de Federico. Mais cette fois, au coup de sifflet final, la Nazionale a le sourire. Et « Fede’ » aussi.
25 – Federico Chiesa has scored in a Euro game 25 years & 12 days after the goal of his father Enrico (14th June vs Czech Republic). Awake.#EURO2020 #ITA pic.twitter.com/01bwTZnxZp
— OptaPaolo (@OptaPaolo) June 26, 2021
Le cauchemar de Bachmann
Qu’elles ont paru longues, ces 85 premières minutes, sans l’ailier de la Juventus sur le terrain. Un sentiment que l’intéressé a dû également ressentir. Comment ne pas imaginer une seconde l’esthète se languir d’aller causer des maux de tête à David Alaba, pas vraiment sonné de son duel avec Domenico Berardi jusque-là ? Alors, lorsqu’il a enfin obtenu le droit de venir tout faire sauter, Chiesa n’a pas attendu que les projecteurs se braquent sur lui. Il a tout naturellement attiré la lumière sur lui.
Dès le début de la prolongation, il a chauffé les gants d’un David Bachmann qui commençait à prendre froid. Un antipasto avant le fameux « primo piatto » bien trop copieux qu’il va lui-même servir et que les Autrichiens vont déguster jusqu’à l’indigestion. Trouvé dans le dos d’Alaba sur un service exquis de Leonardo Spinazzola, Chiesa efface Lainer et fusille Bachmann du gauche. La glissade qui s’ensuit sur les genoux, les bras grands ouverts, annonce qu’une page de l’histoire vient de s’écrire : pour la première fois, un père puis son fils ont marqué de leur empreinte deux championnats d’Europe de football. Rien que ça.
Titulaire ? Et pourquoi pas ?
Dans les dernières secondes de cette rencontre folle, Chiesa aurait d’ailleurs pu s’offrir la soirée parfaite. Qu’est-ce qu’il a manqué ? Quelques centimètres, sur ce lob bien senti, mais un peu faible sur un Bachmann battu par la fougue et l’envie du jeune gamin transalpin. Qu’importe, l’Italie est qualifiée pour les quarts, et Roberto Mancini détient désormais seul le record d’invincibilité de l’histoire de la sélection (31 matchs sans défaite, NDLR). Le futur de Federico ? Forcément, la question va se poser dès les quarts de finale. Si son sélectionneur reconnaissait « son très bon match » après la rencontre, il va devoir en revanche se poser les bonnes questions alors que la Belgique ou le Portugal se présentera dans quelques jours à Munich pour enfin faire chuter cette Nazionale au grand cœur.
Car le titulaire du poste, Domenico Berardi, n’a pas vraiment marqué de points, contrairement à ses deux premières sorties encourageantes face à la Turquie (3-0), puis face à la Suisse où son délicieux service pour Manuel Locatelli reste encore dans les têtes (3-0, là aussi). Face à des Autrichiens solides et bien organisés, Berardi n’a que trop peu pesé dans la balance, et la comparaison avec l’entrée de Chiesa fait mal. De quoi rebattre totalement les cartes ? Peut-être pas. De quoi voir Chiesa avant la 84e minute d’un match à enjeu ? Pour le bien de l’Italie, la solution se trouve peut-être bel et bien ici.
Par Andrea Chazy