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Federer, tennis maestro et fou de Bâle
Alors que se déroule cette semaine le Masters 1000 de Paris-Bercy, Roger Federer est absent, la faute à un genou gauche qui grince depuis le début de saison. Une excuse idéale pour se rendre ce mardi soir au Parc Saint-Jacques. Voilà pourquoi.
« Ah oui, c’est un vrai passionné ! » À la question de savoir si l’homme dont il a retracé le destin dans les ouvrages Number One et L’homme de tous les records aime le foot, Roger Jaunin est formel. Mieux, le plus grand joueur de l’histoire du tennis tâterait le cuir avec brio. « Foot, tennis, tennis de table… Quels que soient la surface ou le diamètre de la sphère, Federer sent la balle. Il a le geste facile, la coordination. Il a ça dans le sang » , certifie Roger Jaunin. Le biographe de Roger Federer rembobine l’époque où le Suisse « jouait à Concordia, un club de quartier, dans la banlieue de Bâle. Il avait entre huit et douze ans » .
« À l’époque, j’avais l’habitude de jouer contre le FC Bâle, confie Federer, dans un entretien à Four Four Two, en 2008. Marco Chiudinelli, qui est aussi un tennisman du circuit ATP, jouait libéro pour le FC Bâle, et moi, j’étais attaquant pour Concordia. On a eu de sacrés duels tous les deux. » À neuf ans, il est surclassé avec les onze ans ; à onze ans, il joue avec les treize ans. Mais à douze ans, le pré-ado, qui casse raquette sur raquette, doit faire un choix, et ce sera la balle jaune. Paradoxalement, c’est là que débute sa passion pour la grande équipe bâloise.
Destins croisés
Les histoires s’entrelacent. L’hégémonie d’un club sur le football suisse et d’un champion sur la planète tennis. Le FC Bâle et son fan le plus célèbre. En 2001-02, Bâle remporte le titre de champion pour la première fois depuis vingt-deux ans. À quelques semaines près, c’est l’âge du prodige lorsqu’il soulève son premier Grand Chelem en 2003. Depuis déjà deux saisons, le natif de Bâle collectionne les titres ATP et ce n’est pas près de s’arrêter, bien au contraire ! Roger Federer est en passe de dominer le circuit comme personne avant lui, établissant record sur record. Du 2 février 2004 au 18 août 2008, le Maestro occupe le fauteuil de numéro un mondial 237 semaines consécutives (pulvérisant le record de 160 semaines établi par Jimmy Connors dans les années 70). Pendant ce temps-là, le FC Bâle rafle les titres de champion.
Et si le monde du foot avait laissé échapper un esthète ? « J’aime penser que j’aurais pu être footballeur.(…)J’étais un leader d’équipe, donc je pense que j’aurais pu faire un bon capitaine » , estime Federer. Pour retrouver les traces des premiers souvenirs foot de l’homme aux dix-sept titres du Grand Chelem, il faut s’arrêter à l’été 90. La guerre du Golfe va éclater, Zouk Machine truste le top des charts et l’Allemagne réunifiée s’apprête à fêter à l’unisson la victoire de la RFA au Mondial 90. « Nous étions en vacances en famille en Italie, situe Federer. Je n’avais que neuf ans, mais je me rappelle tout un pays qui devenait fou, spécialement lors des matchs de l’Italie. Après la défaite des Italiens contre l’Argentine en demi-finale, les gens pleuraient dans la rue. »
« Comme un gamin »
Désormais, Rodgeur, aussi, vibre « comme un gamin quand il va voir les matchs du FC Bâle » , assure Régis Jaunin. Si l’homme ne vit pas en Suisse la majeure partie de l’année, il a gardé un point d’ancrage à Bâle, et son club de cœur en fait partie. Quand, l’année dernière, son coéquipier de Coupe Davis, Stanislas Wawrinka, affrontait Novak Djokovic en finale de Roland-Garros, lui regardait le match d’un coin de l’œil sur son smartphone depuis le Parc Saint-Jacques, où ses Rouge et Bleu affrontaient le FC Sion en finale de Coupe de Suisse (défaite 3-0). Autant dire qu’un match de Ligue des champions contre le PSG, il ne le manquera pas.
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Par Florian Lefèvre
Propos de Roger Jaunin recueillis par FL et ceux de Roger Federer tirés de Four Four Two