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FC Nantes, The Last Dance ?
La Ligue 1 version 2021/2022 s'ouvre ce soir, à Monaco, avec un match entre l'ASM et le FC Nantes. Si personne ne se fait de souci pour le club de la Principauté, les Canaris, eux, ont de bonnes raisons de s'inquiéter. Leur dernière saison catastrophique et leur été quelconque ne laisse rien présager de bon pour ce nouvel exercice.
Le 24 mai dernier, Ruddy Buquet sifflait la fin de Nantes-Montpellier et mettait par la même occasion fin à une saison chaotique pour le FC Nantes, qui allait devoir sauver sa peau en barrages. Dans le couloir qui mène aux vestiaires, les esprits s’échauffent entre Waldemar Kita, président du FCN, et Michel Der Zakarian, ancien de la maison jaune et désormais coach des héraultais. « Alors, vous êtes content hein ?! », lance Kita à MDZ. Ce dernier ne se démonte pas et lui rétorque : « Oui content pour vous mais pas pour le club. » Dès le lendemain, les supporters ont eux aussi choisi leur camp en envoyant un cercueil frappé du « FC Kita » six pieds sous terre aux abords de la Beaujoire. Un geste fort, témoignant du divorce entre des supporters ne reconnaissant plus leur club et une direction de plus en plus esseulée. Malgré un maintien arraché contre Toulouse, la tension n’est pas redescendue. D’autant plus qu’après ce succès, la direction nantaise est allée déterrer le fameux cercueil. De quoi mettre de l’huile sur le feu et amorcer la saison suivante de la pire des manières.
Game of Thrones à la Nantaise
Kita et sa clique étant sur siège éjectable, certains acteurs locaux ont pris le taureau par les cornes. C’est le cas de Philippe Plantive, PDG de Proginov – sponsor du FCN. Avec l’aide de Mickaël Landreau, il a monté le Collectif Nantais ayant pour but de reprendre le club et lui redonner son lustre d’antan. Évidemment, la nouvelle n’a pas enchanté Waldi, se sentant poussé vers la sortie. « Vous affirmez que je n’aurais pas d’autre choix que de déposer le bilan ou d’accepter une hypothèse de cession à 20 ou 30 millions {…} ce qui est totalement erroné et irresponsable de votre part, a déploré Kita. Je vous demande par la présente de mettre fin à toute action supplémentaire qui pourrait nuire de nouveau au FC Nantes, ses dirigeants et salariés. » Pourtant, c’est bien ce même Waldemar Kita qui a mis la main à la poche pour colmater les fuites dans les finances nantaises et ainsi satisfait l’impitoyable DNCG, en juillet dernier.
Si le projet mené par le duo aux cheveux grisonnants avance bien – dix à quinze millions d’euros déjà recueillis -, il n’est pas encore assez mûr pour entamer une négociation digne de ce nom avec la direction en place. Même si Plantive se dit optimiste à ce sujet pour le mois d’octobre. Résultat des courses, le club octuple champion de France se retrouve le cul entre deux chaises, avec d’un côté un président déchu ne comptant pas lâcher son trône et de l’autre, un prétendant mettant la pression pour le faire tomber. Une instabilité organisationnelle – et économique – qui paralyse le mercato des Canaris. Et c’est bien la dernière chose dont ils avaient besoin à l’aube de cet exercice 2021-2022.
À l’Ouest, rien de nouveau
Le 31 juillet, la bande d’Antoine Kombouaré se rendait à Avoine pour clore sa préparation face à Clermont. Si la défaite (1-2) n’a pas rassuré les supporters, les Canaris se sont pointés avec seulement dix-sept joueurs en Indre-et-Loire. Un effectif réduit mais pourtant quasiment au complet. Parmi les joueurs réguliers de la saison dernière, seuls Pedro Chirivella, Kalifa Coulibaly et Randal Kolo Muani manquaient à l’appel, Jeux olympiques oblige pour le Français. Avec un effectif aussi réduit, dur de s’imaginer Nantes compétitif sur une saison complète, la mission se rapprochant même un peu plus de l’impossible quand il se murmure que RKM et Ludovic Blas, deux des artisans du maintien dans l’élite, sont sur le départ. Imrân Louza a lui déjà mis les voiles vers Watford plus tôt cet été. Du côté des arrivées, pas grand-chose à signaler mis à part celle de Wylan Cyprien et le retour de prêt de Samuel Moutoussamy (Fortuna Sittard). Des brèches non calfeutrées qui laissent toutefois plus d’espace aux bambins de la Jonelière comme Quentin Merlin, Gor Manvelyan ou Yannis M’Bemba, qui ont intégré le groupe pro cet été. Malgré l’espoir que portent ces jeunes, ils ne pourront sûrement pas porter les Nantais sur leurs frêles épaules. Un maigre espoir subsiste néanmoins, celui du retour de Jean-Kévin Augustin, qui semble en avoir fini son Covid long et enchaîne les perles avec la réserve. Cependant, lui aussi pourrait plier bagages avant la fin du mercato, laissant les résidents de la Beaujoire encore un peu plus dans la panade.
Nantes devra vite se renforcer et mettre de l’ordre dans ses affaires sous peine de devoir bricoler une équipe tout au long d’une saison qui pourrait ressembler à une Last Dance. Au détail près que le Michael Jordan de Loire-Atlantique s’appelle Renaud Emond.
Par Hugo Bouville
Propos de WK tirés de Ouest-France