S’abonner au mag
  • Coupe de France
  • Demies
  • Nantes-Monaco

Blas des as

Par Jérémie Baron

À 24 ans, Ludovic Blas réalise la meilleure saison de sa jeune carrière, portant le FC Nantes dans le top 10 de Ligue 1 et jusqu'en demi-finales de Coupe de France, où les Canaris ont rendez-vous avec l'AS Monaco ce mercredi (21h15). Une manière d'enfin montrer la pleine mesure de son talent avant, sans doute, d'aller voir plus haut.

Blas des as

Si on lui avait suggéré, en 2018, que c’est avec Antoine Kombouaré trois ans plus tard qu’il briserait son plafond de verre, Ludovic Blas n’y aurait certainement pas cru. Au moment où le Kanak prend la porte à Guingamp après une entame de saison catastrophe, l’année du sacre des Bleus au mondial russe, l’au-revoir entre les deux hommes est au mieux cordial. « C’est sûr que l’on ne s’était pas très bien quittés, rejouait Blas pour So Foot en avril dernier.[…] Il y avait des choses que je ne comprenais pas et que je comprends maintenant. Il ne me faisait pas jouer, et je ne comprenais pas totalement ses reproches, ni pourquoi il me laissait sur le banc, alors que je sortais de l’Euro U19 et que je marchais sur l’eau. Je me suis braqué, et c’est pour ça que les gens ont dit qu’il y avait un problème entre lui et moi. Je ne comprenais pas ses attentes, et c’est pour ça que ça n’a pas vraiment fonctionné à Guingamp. »

« Je ne suis plus le même joueur »

Nous sommes en 2022, les destins des deux hommes se sont finalement recroisés 200 kilomètres au sud-est, à Nantes, et la donne a totalement changé. Après un premier exercice nantais en dents de scie (2019-2020) et un sprint final exceptionnel pour clôturer le cru 2020-2021 et sauver la peau du FCN, le milieu offensif a maintenu la cadence cette saison, et ce n’est pas pour rien si les Jaune et Vert ont déjà (presque) assuré le maintien et regardent vers le premier tiers du classement en plus de s’offrir un exploit contre le PSG et un parcours à rallonge en Coupe de France. S’appuyant notamment sur sa complémentarité avec la pépite Randal Kolo Muani, le milieu offensif rayonne dans le jeu et soigne notamment ses stats depuis août : 28 rencontres toutes compétitions confondues et douze pions, dont deux doublés sur la pelouse d’Angers en septembre et en huitièmes de la coupe face à Brest fin janvier. Surtout, le tireur de penalty officiel de la maison jaune (cinq sur cinq cette saison) est souvent le baromètre des Canaris et a pris l’habitude de faire basculer les matchs du bon côté.

Tantôt posé en faux numéro 9 pour animer une attaque dépourvue d’avant-centre crédible cette saison, tantôt écarté côté droit pour rentrer sur son pied fort, tantôt aligné dans l’entrejeu pour tâter le cuir en amont des actions comme à Metz dimanche, le joueur formé à l’EAG a enfin pris la dimension qu’il visait sûrement en déménageant dans la cité des ducs de Bretagne à l’intersaison 2019 (contre huit millions). Et son ascension coïncide étrangement avec l’apparition de Kombouaré sur le banc nantais, il y a un an. « À son arrivée, j’ai ressenti un peu d’appréhension, expliquait-il en fin de saison dernière toujours pour So Foot. Mais finalement, je ne suis plus le même joueur […]. Avec mon expérience, ce n’est plus du tout pareil. Depuis son arrivée, on a eu des discussions. Il veut que je sois le leader technique de cette équipe, que j’aie des responsabilités. C’est ce qu’il me faut, et c’est ce que j’aime. »

Blas les masques

Six ans que l’on attendait que le gaucher à la technique léchée trouve enfin son rythme de croisière. Six ans entre le déclic survenu en 2021 et le triomphe des Bleuets à l’Euro U17, dont il avait été l’un des principaux acteurs lors de cet été 2016, entouré de Kylian Mbappé, Amine Harit, Issa Diop, Lucas Tousart, Faitout Maouassa, Paul Bernardoni, mais aussi… Marcus Coco et Jean-Kévin Augustin, deux coéquipiers aujourd’hui. Six ans, aussi, depuis les premiers coups d’éclat à Guingamp et les premières promesses d’un avenir qui s’annonçait radieux. Durant tout ce temps, celui qui s’est aujourd’hui offert les services d’un préparateur physique personnel depuis plusieurs mois a eu le temps de connaître quelques périodes de creux (à la fin de son aventure costarmoricaine ou au début de la nantaise) et de se remettre en question : « Il y a encore des moments où je ne suis pas à mon top niveau, témoignait-il en décembre pour L’Équipe. Mais j’arrive à visionner ces phases où je commence à baisser un peu la tête. J’aime avoir la balle, alors dès qu’on ne me touche pas, je commence à trop réfléchir, à vouloir tout faire tout seul […]. Maintenant, je m’encourage tout seul, je me dis que c’est dans ces moments-là que je dois montrer que je suis devenu un autre joueur […]. Les efforts à répétition, je sais que j’ai le coffre pour les faire, mais je ne les faisais pas tout le temps. Si la balle n’arrivait pas, je me disais : « Ah, j’y suis allé pour rien ! » Et le coup suivant, la balle arrivait, et je n’y étais pas. »

Sollicité – du côté de l’Angleterre notamment – cet hiver, mais resté dans le 44, le grand pote de Marcus Coco vit certainement ses dernières semaines à la Jonelière et pourrait atterrir dans une formation plus ambitieuse dans quelques mois, ayant fait ce qu’il avait à faire sur les rives de l’Erdre. Au moins Pedro Chirivella, pas le dernier des benêts en matière de ballon, aura eu le temps de savourer la vie avec lui, comme il le clamait sans retenue dans nos colonnes, en novembre : « J’ai joué avec Coutinho, Firmino, Salah, Mané, je sais ce dont ils sont capables. Et quand je vois ce que fait Ludo à l’entraînement ou en match, il n’a rien à leur envier en matière de talent. Il est incroyable, spectaculaire, et son avenir s’annonce prometteur. Nous sommes souvent alignés ensemble au milieu, nous voyons le football de la même manière, et c’est un plaisir d’évoluer à ses côtés. » Reste à savoir s’il brillera autant quand il n’aura plus Nicolas Pallois pour lui distiller des caviars.

Dans cet article :
Les notes de Nantes-Marseille
Dans cet article :

Par Jérémie Baron

À lire aussi
12
Revivez Nantes-OM (1-2)
  • Ligue 1
  • J10
  • Nantes-OM
Revivez Nantes-OM (1-2)

Revivez Nantes-OM (1-2)

Revivez Nantes-OM (1-2)
Articles en tendances
12
Revivez Nantes-OM (1-2)
  • Ligue 1
  • J10
  • Nantes-OM
Revivez Nantes-OM (1-2)

Revivez Nantes-OM (1-2)

Revivez Nantes-OM (1-2)
11
Revivez Lille-Lyon (1-1)
  • Ligue 1
  • J10
  • Lille-Lyon
Revivez Lille-Lyon (1-1)

Revivez Lille-Lyon (1-1)

Revivez Lille-Lyon (1-1)
10
Revivez PSG-Lens (1-0)
  • Ligue 1
  • J10
  • PSG-Lens
Revivez PSG-Lens (1-0)

Revivez PSG-Lens (1-0)

Revivez PSG-Lens (1-0)

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

12
Revivez Nantes-OM (1-2)
Revivez Nantes-OM (1-2)

Revivez Nantes-OM (1-2)

Revivez Nantes-OM (1-2)
11
Revivez Manchester United - Chelsea (1-1)
Revivez Manchester United - Chelsea (1-1)

Revivez Manchester United - Chelsea (1-1)

Revivez Manchester United - Chelsea (1-1)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Nantes

Ludovic Blas

31
Revivez la victoire du PSG contre Rennes  (3-1)
Revivez la victoire du PSG contre Rennes (3-1)

Revivez la victoire du PSG contre Rennes (3-1)

Revivez la victoire du PSG contre Rennes (3-1)
30
Revivez Rennes-Lyon (3-0)
Revivez Rennes-Lyon (3-0)

Revivez Rennes-Lyon (3-0)

Revivez Rennes-Lyon (3-0)
10
Revivez la victoire du PSG contre Rennes (1-0)
Revivez la victoire du PSG contre Rennes (1-0)

Revivez la victoire du PSG contre Rennes (1-0)

Revivez la victoire du PSG contre Rennes (1-0)

France

10
Revivez PSG-Lens (1-0)
Revivez PSG-Lens (1-0)

Revivez PSG-Lens (1-0)

Revivez PSG-Lens (1-0)