- Edito
Faut qu’on parle de ce but de Karim Benzema…
Jeudi soir, lors du match facilement gagné par le Real Madrid face à Valence, Karim Benzema a inscrit ses 242e et 243e buts avec le club espagnol. Et quel 243e but, bordel...
Le huis clos ne devrait pas mériter ce genre de but. On rembobine de quelques heures. Le jeudi 18 juin 2020 va toucher à sa fin dans le stade Alfredo Di Stéfano, habituellement réservé aux entraînements du Real Madrid, quand Karim Benzema décide de marquer les esprits. Le geste est superbe. La passe d’Asensio venue de la droite est belle, mais un peu sur lui donc loin d’être évidente à dompter, et peu de joueurs arriveraient à la transformer en passe décisive. Karim Benzema contrôle le ballon, comme il le peut sans doute plus que comme il le veut sur le coup, peut-être, mais il le contrôle, et c’est déjà très fort et vraiment pas donné à tout le monde. Finalement, excusez du peu, ça donne un contrôle-sombrero qui fait lever n’importe quel téléspectateur de son canapé. Puis derrière… Son instinct de buteur lui commande de la reprendre de volée plutôt que de tenter une touche supplémentaire et, par exemple, une frappe dans la foulée. L’équilibre est parfait, la surface de frappe idéale – le fameux « quelque part entre l’extérieur et le cou-de-pied » . La puissance rend le ballon inarrêtable pour le gardien adverse. Qui pourrait se lasser de voir et revoir l’action au ralenti avec le portier de Valence qui paraît être à des kilomètres de pouvoir toucher ce ballon qui fonce dans sa lucarne ? Qu’on soit bon ou nul au foot, dans notre chambre, dans la cour, dans la rue, sur un parking, sur un terrain, à l’entraînement, avec des potes, en match, on a tous déjà ressenti à notre niveau le bonheur d’avoir l’impression de bien prendre un ballon, qu’on se le lève à la main comme d’une petite louche ou qu’il arrive sur un centre tout lent, après deux rebonds, ou un peu par chance sur un ballon tendu et puissant… Et même si cette sensation doit être multipliée par mille quand ça se passe en professionnel, dans un match de Liga, on peut imaginer le plaisir qu’a dû prendre Benzema au moment où il a compris que ce ballon partait bien sur le coup, puis une seconde et demie plus tard en voyant qu’il se logeait pile dans l’endroit où on a tous envie de mettre une reprise de volée un jour dans notre vie d’amateur de football. À tête reposée, après la rencontre gagnée face à Valence, Zinédine Zidane, qui s’y connaît un peu en reprise du gauche, a dit qu’en marquant le but dont tout le monde parle aujourd’hui, Karim Benzema avait « fermé un peu des bouches ». C’est drôle parce qu’on aurait parié qu’il avait plutôt décroché quelques mâchoires et, souhaitons-le, fini d’ouvrir les yeux de ses rares détracteurs. On a tout dit, tout écrit, tout lu, tout entendu sur la carrière de Benzema au Real, sur son évolution, ses hauts, ses quelques bas, son rôle auprès de Cristiano Ronaldo, ses concurrents… Les faits sont là : avec son petit bijou, Benzema est devenu le cinquième meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid devant Puskás, avec 243 buts en 503 matchs toutes compétitions confondues, soit un but tous les deux matchs depuis onze ans à peu de choses près. Alors, plutôt que de se dire que Benzema, 32 ans, aura du mal à aller déloger les statistiques de Santillana, Raúl et Di Stéfano, qui restent derrière l’intouchable Cristiano Ronaldo, on pourrait tout simplement se rendre compte que celui qui voudra faire mieux que lui a intérêt de vite s’y mettre…
[⚽ VIDÉO BUT] ???? Et de 2 pour Karim Benzema !? En feu, KB9 hérite d’une remise d’Asensio détournée pour claquer un bombazo comme on les aime !? Le Français parvient à effectuer un bel enchaînement et balance une énorme mine du gauche !https://t.co/0xWKzO5T5f
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) June 18, 2020
Par Pierre Maturana