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Faut-il vraiment se moquer de l’affluence de Manchester City ?

Par Quentin Ballue
Faut-il vraiment se moquer de l’affluence de Manchester City ?

Si Manchester City remplit l'Etihad Stadium en Premier League, ce n'est pas forcément le cas dans les autres compétitions, y compris pour certains matchs de Ligue des champions. Samedi dernier, le champion d'Angleterre a encore été moqué pour ne pas avoir réussi à vendre les 36 207 tickets que la fédération lui avait octroyés pour la demi-finale de Cup contre Liverpool disputée à Wembley. Comment l'expliquer ?

Pas à la fête samedi sur le terrain, particulièrement au cours d’une première période totalement maîtrisée par Liverpool, Manchester City a aussi connu quelques déboires en dehors. D’abord parce que certains supporters ont perturbé l’hommage aux victimes d’Hillsborough, obligeant le club à publier un communiqué pour s’excuser. Ensuite parce que le parcage citizen était loin d’avoir fait le plein à Wembley. Deux bâches géantes aux couleurs du MCFC ont ainsi été déployées pour dissimuler les sièges n’ayant pas trouvé preneurs. De quoi susciter les railleries et relancer une rengaine déjà bien connue outre-Manche : Manchester City gagne, sans forcément remplir les stades. À tort ou à raison ?

Far from home

Pourquoi les supporters du champion d’Angleterre n’affluent-ils pas à Wembley pour une demi-finale au sommet contre l’une des meilleures formations du monde ? Les circonstances n’ont pas aidé, puisque aucun train direct ne circulait ce week-end entre le nord-ouest du pays et la capitale pour cause de travaux. Raison pour laquelle des groupes de supporters des deux clubs avaient demandé la délocalisation du match, sans succès. Pas de train, certes, mais les supporters des Reds étaient malgré tout présents en masse. L’argument des difficultés de déplacement tient-il donc vraiment ? « Les supporters de City sont en grande partie basés à Manchester et dans les villes environnantes, explique Stuart Brennan, qui suit les Skyblues pour le Manchester Evening News. Au contraire, les supporters de Liverpool sont répartis dans tout le pays, donc ils peuvent vendre des billets à ceux qui vivent à Londres et dans le sud-est. La base de fans internationale de City est bien plus petite que celles de Liverpool et United, donc ils n’attirent pas autant de touristes et de supporters extérieurs à la ville. »

Le contexte économique joue aussi certainement. L’inflation a atteint son plus haut niveau au Royaume-Uni depuis 1992 et le plafond des prix de l’énergie a été augmenté de 54% au 1er avril. « City a de riches propriétaires, mais est connu pour avoir l’une des bases de fans les plus pauvres du pays, principalement basée dans le centre-ville de Manchester, poursuit le journaliste. City a joué à Wembley 15 fois au cours des cinq dernières années, donc certains fans ont tendance à garder leur argent pour les rencontres qui comptent vraiment, à savoir les finales. Un déplacement à Wembley coûte une fortune, surtout pour les supporters qui viennent de rentrer de Madrid et qui ont un autre match là-bas dans trois semaines. » Les hommes de Guardiola jouent en effet beaucoup : 58 rencontres cette saison, voire 59 en cas de finale de Ligue des champions. Depuis 2015-2016, City oscille entre 56 et 61 matchs par exercice. Et cela a un coût pour les supporters.

La Premier League, puis le reste

La question de l’affluence mancunienne n’est pas nouvelle. En septembre dernier, City avait collé un set à Leipzig devant 38 000 spectateurs tout juste. 15 000 places étaient donc inoccupées pour l’entrée en lice en Ligue des champions du finaliste de la dernière édition. Ce qui avait valu un commentaire de Pep Guardiola : « Nous avons marqué 16 buts sur nos trois derniers matchs. J’aimerais que plus de gens viennent samedi (contre Southampton). C’est un match très important, donc j’invite tout le monde à venir. » Une sortie alors jugée « décevante et injustifiée » par le secrétaire général du club de supporters, Kevin Parker, dans les colonnes du Guardian : « Il ne comprend pas les difficultés que certaines personnes peuvent avoir pour se rendre à un match à l’Etihad un mercredi soir. Je ne crois pas que quiconque au sein du club doive remettre en question la loyauté des supporters. » Du pain béni pour les fans de United, qui s’en donnent en effet à cœur joie quand ils peuvent entonner : « La ville est à vous, la ville est à vous. 20 000 sièges vides, vous êtes sûrs de vous ? » Certains ont donné à l’Etihad le surnom « Emptyhad » . En cherchant empty seats (sièges vides) sur Google Maps, vous tomberez même sur l’Etihad Stadium…

Mais est-ce pour autant justifié ? Ayant enlevé environ 1100 sièges l’an passé pour installer de nouveaux panneaux publicitaires, City peut accueillir jusqu’à 53 400 personnes. En Premier League, le club affiche un taux de remplissage de 98,6% avec un pic à 53 319 spectateurs contre Chelsea le 15 janvier. Plus « faible » affluence en championnat : 51 437 têtes pour la venue de Norwich le 21 août. Restent toutefois deux accrocs, celui de Leipzig, et un autre contre Wycombe. Seulement 30 959 personnes s’étaient alors déplacées pour voir les Skyblues remettre leur titre en Carabao Cup en jeu le 21 septembre. Avant même la pandémie, City a disputé nombre de rencontres de coupes nationales ou de Ligue des champions dans un stade clairsemé. En 2018, à peine 35 000 spectateurs contre Fulham, 32 000 contre Burton et 40 000 contre l’OL. Justification de Kevin Parker ? « Nous étions dans le chapeau 1, et à cause de cela, nous nous sommes retrouvés avec Lyon, le Shakhtar et Hoffenheim. Je ne veux pas leur manquer de respect, mais il n’y a aucun match où l’on se dit« wow, ça va être fou ».  » En 2019-2020, City avait aussi reçu Southampton et Fulham devant respectivement 37 et 39 000 spectateurs.

Une amplitude qui fait tache. « On voit aussi des affluences plus faibles dans d’autres clubs, tempère Jonathan Smith, correspondant à Manchester pour Goal. En 2019, Manchester United a joué devant à peine 50 000 personnes contre Astana, et Tottenham devant 29 000 fans contre Watford en championnat. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de spécifique à City. » Qu’en sera-t-il quand la tribune nord sera agrandie pour offrir au stade une capacité totale de 60 000 places ? « Les prix risquent de baisser et de permettre à plus de fans de venir, imagine Smith. City grandit aussi en popularité. Aujourd’hui, des stars de NBA supportent Manchester City(Patrick Patterson et Serge Ibaka se sont notamment affichés avec un maillot, NDLR), alors que 20 ans plus tôt, elles auraient soutenu United ou un autre club. » Encore un peu de temps, et l’étiquette « Emptyhad » sera peut-être envoyée définitivement aux oubliettes. Sauf chez les supporters adverses.

Dans cet article :
Tottenham prend un ippon à Brighton
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Par Quentin Ballue

Tous propos recueillis par QB, sauf ceux de Pep Guardiola et Kevin Parker.

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