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ACTU MERCATO

Faut-il boucler son mercato avant le Mondial ?

Par Nicolas Jucha
Faut-il boucler son mercato avant le Mondial ?

Il y a vingt ans, Aimé Jacquet avait mené la France à la victoire au Mondial 1998 avec quelques règles de vie strictes. L’une d’elles : gérer un éventuel transfert avant ou après la Coupe du monde. Deux décennies plus tard, il est désormais impossible de se déconnecter du mercato. Vrai handicap pour les Bleus ?

Sur le plateau de Téléfoot, Antoine Griezmann a répondu d’une manière gentiment grossière. Comme pour expliquer, sans se plaindre, qu’il aimerait bien boucler rapidement un éventuel transfert estival. Car s’il y a pire qu’un choix entre l’Atlético de Madrid et le FC Barcelone, le fer de lance de l’attaque française sait qu’il aurait tout intérêt à décanter sa situation avant le Mondial. Histoire de se focaliser sur ses matchs plutôt que son futur contrat. À l’approche du premier test contre l’Australie samedi, le Colchonero – pour combien de temps encore ? – n’est pas le seul Bleu en transit. Chez les titulaires, N’Golo Kanté n’est plus très sûr de rester à Chelsea, comme Paul Pogba de s’éterniser à Manchester United. Pour Djibril Sidibé, qui part numéro 1 comme arrière droit, un changement de maillot est très clairement à l’ordre du jour, comme pour son coéquipier Thomas Lemar. Sans oublier Benjamin Pavard, scruté par de nombreuses écuries depuis le printemps.

Desailly, seul gros transfert en 1998

Si on ajoute au tableau l’imbroglio du transfert de Nabil Fekir à Liverpool, cela fait beaucoup de considérations mercato au sein d’un groupe France qui se veut ambitieux en Russie. Un handicap rédhibitoire ? En 1998, Aimé Jacquet avait exigé de ses joueurs qu’ils règlent leur situation contractuelle avant ou après le tournoi. La victoire finale tendrait à souligner la sagesse de l’ancien sélectionneur, dont le seul titulaire transféré cet été-là – Marcel Desailly, de l’AC Milan à Chelsea – avait réalisé malgré tout une très grosse compétition. Vingt ans plus tard, il semble impossible pour un entraîneur d’éradiquer les négociations de son camp de base. Une situation pas simple à gérer, mais qui a ses avantages et inconvénients.

Du mouvement sans conséquence en 2000 et 2016

À l’Euro 2016 par exemple, Paul Pogba et N’Golo Kanté n’ont pas semblé outre mesure touchés par leur futur transfert à Manchester United et Chelsea. Deux joueurs dans le flou ont même particulièrement brillé : Samuel Umtiti, en pleines discussions avec le Barça, et Moussa Sissoko, déterminé à quitter un Newcastle relégué en Championship, et qui a obtenu gain de cause à la toute fin du mercato 2016 avec un départ pour Tottenham. Du mouvement en marge d’une grande compétition, ce n’est donc pas le fiasco assuré. Preuve en est l’Euro 2000, où la France s’est imposée avec sept joueurs importants en transit : Fabien Barthez, finalement engagé à Manchester United, Didier Deschamps, parti finir sa carrière à Valence, Robert Pirès, sur le point de passer un palier à Arsenal, Emmanuel Petit, séduit par le FC Barcelone, mais aussi Nicolas Anelka, récupéré par le PSG, David Trezeguet, en passe d’écrire l’histoire avec la Juventus, ou encore Sylvain Wiltord, recruté par Arsenal au prix d’un long bras de fer avec Bordeaux.

Immobilisme fatal en 2002, Zidane libéré en 2006

A contrario, deux ans plus tard, c’est avec un effectif excessivement stable – donc en fin de cycle – que Roger Lemerre se casse les dents sur le Mondial asiatique. Seuls Alain Boghossian, à l’Espanyol Barcelone, et Johan Micoud, qui rejoint le Werder Brême, changent de crèmerie. L’effectif vieillissant, fatigué et en excès de confiance se fait sortir dès le premier tour sans marquer le moindre pion. Mais si mercato ne semble pas incompatible avec performance, c’est toujours mieux quand il ne concerne pas les joueurs clés de l’effectif : ainsi, en 2010, outre l’atmosphère délétère née de l’affaire Zahia et/ou des petites phrases provocatrices de Raymond Domenech, l’équipe de France s’est présentée en Afrique du Sud avec Franck Ribéry qui se rêvait joueur du Real Madrid, Yoann Gourcuff qui discutait d’un possible transfert à Lyon avec Bernard Lacombe, William Gallas qui n’avait pas été prolongé par Arsenal, et Thierry Henry préparant sa pré-retraite en MLS.

Quatre ans plus tôt, Zinédine Zidane avait réalisé un Mondial très haut de gamme – coup de tête dans le thorax de Marco Materazzi excepté – en étant fixé sur son avenir : il avait décidé de tirer sa révérence avant le début de la Coupe du monde. Griezmann, Pogba ou Kanté n’auront pas la chance de jouer l’esprit aussi libéré.

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