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Fauré : « À Reims, j’en veux un peu à tout le monde »
Meilleur buteur de Ligue 2 la saison passée avec Reims (15 buts), Cédric Fauré devrait s’éclater à l’étage supérieur avec le club champenois. Mais le destin et ses dirigeants de l’époque en ont voulu autrement. Remplaçant à Guingamp et à la recherche de son premier but cette année, l’avant-centre de 33 ans ronge son frein. Tout en gardant en travers de la gorge son départ du Stade Rémois.
Avec la réception de Tours, vous avez l’occasion de monter au moins provisoirement sur le podium. Ça met un peu plus de pression ?Au-delà de monter sur le podium, il faut continuer notre série en cours. On est sur trois victoires consécutives, c’est bien de prendre les points et de continuer notre bonne dynamique.
Qu’est-ce qui peut arrêter Guingamp en ce moment ?C’est vrai qu’en ce moment, on joue bien. On a la chance de marquer souvent avec des joueurs devant qui font la différence quand il le faut. Même quand on prend des buts comme à Clermont (2-1), on est capables de revenir. On a de très bons joueurs mais il ne faut pas qu’on s’enflamme, il faut rester les pieds sur terre. On verra où on sera en fin de saison. L’objectif est de se maintenir et de faire mieux que l’année dernière.
Avec toi, Mathis, Giresse ou Cerdan, vous avez quand même un effectif d’expérience qui peut vous aider à monter…C’est vrai que par rapport aux équipes qui sont devant avec nous, que ce soit Nantes, Monaco ou Angers, notre chance est d’avoir des joueurs d’expérience. Et devant, Giresse et Yatabaré qui marquent. Et demain ça peut être Mandanne ou moi. On a quatre joueurs capables de marquer à n’importe quel moment. Si on ne prend pas de buts et qu’on continue à marquer, on ne sera pas loin.
Sur un plan personnel, comment vis-tu le fait d’être cantonné au rôle de remplaçant ?Je ronge mon frein, ce n’est pas évident. Devant, Mustapha Yatabaré marque beaucoup de buts (9 réalisations, ndlr) donc mon rôle est de pousser pour prendre une place de titulaire. Passer d’une équipe où je jouais beaucoup à une autre où je ne joue pratiquement pas du tout, ce n’est pas évident. Je prends sur moi et j’essaye de faire des bons entraînements. Il ne me manque qu’un petit but pour déclencher tout le reste.
« Si Hubert Fournier n’avait rien à se reprocher, il viendrait me saluer »
A 33 ans, jusqu’à quand vas-tu accepter cette situation ?J’ai envie de jouer et de prendre du plaisir pour les années qu’il me reste. Tant que ça se passe bien et que je vois que tout est réglo, je ne vois pas pourquoi je voudrais changer d’air. Si je suis venu ici, ce n’est pas pour partir au mois de janvier. Je veux arriver à gagner ma place. Il y a de la concurrence, je l’accepte.
Tu as des regrets d’avoir quitté Reims cet été ?Oui, j’ai des regrets, il ne faut pas se voiler la face. J’y ai passé six ans, j’étais apprécié des supporters, tout se passait bien. Ne pas trouver d’accord sur une connerie, pour moi c’est dommage. Maintenant tout est digéré, ma famille se porte bien à Guingamp.
Quand tu parles de connerie, ça veut dire quoi ?C’est une année en option sur le contrat. Ça n’engageait personne. Ils auraient pu me donner cette année en option en cas de maintien pour services rendus. Je confirme qu’Hubert Fournier a mis son veto à tout ça. Je l’ai croisé samedi dernier à Rennes, il est passé à côté de moi et il n’est même pas venu me saluer. C’est la deuxième fois qu’il croise mon regard et qu’il ne vient pas me saluer. S’il n’avait rien à se reprocher, il serait venu me saluer. On ne m’enlèvera pas de la tête que Nicolas Fauvergue n’a pas signé en 24 heures. Connaissant le président de Sedan, il n’a pas dû faire de cadeau. Il y a dû avoir des négociations en amont en sachant que Cédric Fauré n’allait pas prolonger.
Tu en veux aussi aux dirigeants rémois ?Oui, j’en veux un peu à tout le monde car même si j’apprécie le président (Jean-Pierre Caillot, ndlr), c’est lui le patron et s’il avait vraiment envie que je reste, il l’aurait dit à Hubert Fournier, qui soi-disant comptait sur moi. Mais maintenant la page est tournée.
Tu suis quand même le parcours de Reims en Ligue 1 ?Oui, je suis tous leurs matchs. Je suis allé les voir à Rennes, j’irai sûrement les voir à Brest. Quand on quitte un club avec des amis, on les suit. Et je suis content de ce qui se passe pour eux car ils le méritent.
Propos recueillis par Alexandre Alain