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Faucille et marteau polémiques

Matthieu Jarry
Faucille et marteau polémiques

Le choc Pologne-Russie se prépare sous haute tension, les rivalités entre hooligans polonais et russes étant exacerbées par des provocations politiques.

Rixe avec les stewards à Wroclaw, début de saccage de stands, bagarre entre Russes et Ukrainiens à Lwów, les quelques escarmouches rapportées pour l’instant autour des matchs de l’Euro font figure d’échauffement. Les choses sérieuses risquent de commencer ce 12 juin. Des supporters russes projettent d’arborer la faucille et le marteau pour le match Pologne-Russie à Varsovie, programmé le jour de la fête nationale russe. L’orage gronde chez les supporters anti-communistes du Legia Varsovie. L’attaché de l’ambassadeur polonais en Russie aurait dû y réfléchir à deux fois avant de parler football devant des journalistes. Lors d’un déjeuner à Moscou, le 29 juin, Jarosław Książek a prévenu que les symboles de l’Union soviétique n’étaient pas les bienvenus à l’occasion de l’Euro, particulièrement le 12 juin, jour de Pologne-Russie. Peu après, un journaliste russe rapporte sur un portail Internet qu’arborer le marteau et la faucille est illégal en Pologne et que les contrevenants risquent d’être arrêtés par la police, information relayée par d’autres médias russes.

Début mai, Aleksander Szprygin, porte-parole de la très nationaliste « Union panrusse des supporters » , multipliait déjà les déclarations sur le thème : « Les ultras russes seront du voyage et ils sont préparés à tout… » Immédiatement après les propos de l’attaché de l’ambassadeur polonais, le même Szprygin annonce vouloir, par provocation, défiler jusqu’au stade en tee-shirt rouge frappé du marteau et de la faucille. Paradoxalement, ils fêteraient ainsi la commémoration de la fin de l’URSS en en revêtant les symboles… Le lendemain de ces déclarations, la ministre polonaise des Sports Joanna Mucha rectifie le tir en conférence de presse : « Porter les symboles communistes n’est pas interdit en Pologne, cela a été confirmé par le tribunal constitutionnel en 2011, il n’y aura aucune poursuite. » L’attaché de l’ambassadeur précise : « Mes propos ont été déformés. Je voulais simplement dire que le fait d’arborer les symboles de l’Union soviétique est vu d’un mauvais œil par les Polonais. »

« Rendez-vous dans la rue »

Mais le mal est fait. Les supporters polonais sont déjà vent debout contre l’éventualité de symboles communistes ostensibles et reprochent à leurs dirigeants leur manque de fermeté. Le match aura lieu à Varsovie où les supporters radicaux du Legia, le principal club de la capitale, sont politiquement orientés à droite, voire à l’extrême-droite. Les clivages politiques en Pologne ne correspondent pas tout à fait à ceux de la France : l’inclination à droite s’explique largement par le rapport au passé communiste. Après la table ronde de 1989 qui a organisé la transition démocratique (avant même la chute du Mur de Berlin), le PZPR, le parti unique, est devenu le SLD, parti social-démocrate, à gauche sur l’échiquier politique. Les supporters voient dans cette gauche l’incarnation de l’opportunisme des anciens apparatchiks reconvertis en démocrates. Pour eux comme pour de nombreuses franges de la société polonaise, le communisme et ses symboles sont associés à la dictature et à la domination russe. À Varsovie, et dans de nombreux stades polonais, il est fréquent de voir des marteaux et faucilles ou des portraits de Che Guevara rayés d’un trait rouge. Un groupe de supporters du Legia, le Old fashion man club, a pour devise « Better dead than red » , « plutôt morts que rouges » . Une maxime largement reprise, qui s’étale sur les murs de Varsovie. Pendant un conflit de quelques années qui les a opposés jusqu’en 2010 aux instances de leur club, les Légionistes n’ont eu de cesse de dénoncer le passé de suppôts du régime de certains dirigeants ou ex-dirigeants du Legia.

Plus largement, les ultras polonais vouent une hostilité sans borne à la PZPN, la Fédération nationale de football, accusée d’être un nid d’anciens apparatchiks. Beaucoup estiment que la Pologne n’a pas connu de « décommunisation » et le conçoivent comme un scandale. Déjà très sensibles sur la question des anciens communistes toujours aux affaires, ils vivent mal la provocation envisagée par les Russes et en appellent à la Constitution polonaise pour faire interdire ces symboles. Alors que les supporters russes ont déposé une demande pour l’organisation d’une marche du centre de Varsovie jusqu’au stade, Antek, ultra du Legia, se dit prêt à agir contre un tel défilé : « Les matchs contre la Russie apportent toujours un surcroît d’émotion, mais cette fois, ça va être très chaud. Ils ont toujours été nos ennemis, ils sont de nature impérialiste et vont vouloir démontrer leur force. Je suis prêt à aller les en empêcher. Je suis sûr que ça va partir en émeutes. La question est de savoir à quelle échelle. » Sur sa page Facebook, Antek a posté un lien vers un article sur ce sujet, avec ce commentaire : « À bientôt dans la rue » …

Tactique : avec Flick, déjà le divertissement

Matthieu Jarry

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