Parle-nous un peu de ton parcours pour ceux qui ne te connaissent pas.
J’ai quitté le Sénégal en 2011 pour aller faire un essai au FC Nantes. Là-bas, j’avais un contrat, mais je ne pouvais pas jouer à cause d’un problème administratif et notamment l’accord de Cotonou qui stipule que je devais avoir une sélection avec l’équipe du Sénégal ou trois années de licence en amateur pour pouvoir jouer en professionnel. Lors d’un tournoi où j’ai terminé meilleur buteur, Sochaux m’a repéré et j’ai signé chez eux fin 2011, mais j’avais toujours le même problème administratif.
C’est donc pour ça que tu es parti en prêt à Belfort ?
Oui, tout à fait. J’ai passé trois mois là-bas qui se sont plutôt bien passés. À la suite de ça, j’ai signé à Épinal où j’ai pu réaliser une saison pleine en jouant 37 matchs et en marquant 18 buts. On est même arrivés à atteindre les huitièmes de finale de la Coupe de France, mais malgré ça, on n’a pas su se maintenir, et le club a été relégué en CFA en fin de saison. Et derrière, j’ai enchaîné un nouveau prêt au Gazélec où on réalise une super saison avec la montée en Ligue 2 à la clef. À titre personnel, j’ai terminé meilleur buteur du club, donc c’était plutôt satisfaisant.
Et donc derrière, tu décides de retourner à Sochaux ?
Oui, c’est ça. Entre-temps, j’ai réussi à obtenir une sélection avec l’équipe du Sénégal, ce qui m’a permis de signer mon contrat professionnel. À Sochaux, j’ai connu quelques mois difficiles, puisque je ne jouais pas trop, et un joueur qui ne joue pas, bah il ne sert à rien. Clermont s’est présenté à moi en cours de saison dernière en me disant qu’il me voulait vraiment et j’ai décidé de venir ici, en prêt, pour gagner du temps de jeu.
Tu connaissais la ville de Clermont avant de venir ?
Non, pas du tout. J’en avais juste entendu parler, mais j’ai appris à découvrir cette ville qui est vraiment très agréable à vivre. C’est assez plaisant de vivre ici.
Quels sont tes rapports avec le coach, Corinne Diacre ?
Ils sont excellents ! C’est elle qui a insisté pour me faire venir ici, donc on a une très bonne relation. J’admire son courage et son abnégation, c’est une battante, elle ne baisse jamais les bras. Elle m’a fait confiance et je l’en remercie, car elle m’aide à donner le meilleur de moi-même. Et puis s’il faut gueuler, même à l’entraînement, elle n’hésite pas à le faire (rires).
C’est la première fois que tu es coaché par une femme ?
Oui, mais ça ne change rien. Elle adore ce qu’elle fait et c’est pour ça qu’elle arrive à avoir des résultats, on sent que le foot est une vraie passion chez elle. Mon coach, que ce soit un homme ou une femme, ça ne change rien, on est là pour l’écouter et apprendre à ses côtés.
Tu connais une réussite assez impressionnante aujourd’hui, est-ce que tu as préparé cette saison différemment des autres ?
Différemment, oui, car ma dernière expérience à Sochaux ne s’est pas très bien passée et je voulais vraiment montrer de quoi j’étais capable sur le terrain, c’est pour ça que je me suis préparé à fond.
Comment expliques-tu une telle réussite ?
Le travail, clairement ! Après, il y a des périodes où la réussite est là, c’est comme ça, la confiance de la coach est également très importante dans ma forme du moment. Mais le travail est le plus important, ça finit toujours par payer. Et puis bon, je me suis bien fondu dans le collectif de Clermont, on a un jeu qui me correspond et ça se voit sur le terrain. Je savais qu’en travaillant beaucoup, je finirais par montrer mes qualités.
Avec ce bon début de saison, vous avez revu vos ambitions à la hausse ?
Non, l’objectif du club reste toujours le maintien, il ne faut pas s’enflammer. Terminer dans la première partie de tableau serait une bonne chose, et on va essayer de se stabiliser à cette place très vite pour pouvoir se fixer d’autres ambitions plus tard, une fois que notre objectif sera définitivement acquis.
Tu souhaites retourner t’imposer à Sochaux en fin de saison ?
C’est beaucoup trop tôt pour parler de ça, pour l’instant je suis à Clermont, je m’y sens très bien et je ne pense pas au reste. Je préfère ne pas parler de ça maintenant, ça ne sert à rien.
La Ligue 1, tu commences à y penser ?
Tout joueur qui se respecte rêve forcément de jouer en Ligue 1 un jour, donc bien entendu que j’y pense, mais ce n’est pas le moment d’y penser. Pour l’instant, je me donne à fond pour mon club, j’essaie de faire le boulot du mieux possible, le reste on verra plus tard.
Allez, dis-nous au moins à combien de buts tu vas finir ?
J’en sais rien (rires), on verra bien en fin de saison. C’est à ce moment-là qu’on fera les comptes.
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