- Liga
- J2
- Atlético Madrid/Athletic Bilbao (4-0)
Falcao plombe Bilbao
Face à un Athletic Bilbao toujours privé de Llorente et Javi Martínez, Falcao a inscrit ses trois premiers buts de la saison, l’Atlético s’amusant de Basques fragiles et inoffensifs (4-0). La bande à Bielsa s’en sort plutôt bien, l’addition aurait pu être bien plus lourde.
Atlético Madrid-Athletic Bilbao. Quoi de mieux pour conclure cette deuxième journée de Liga qu’une réplique de la dernière finale d’Europa League. Enfin réplique, si l’on peut dire. Depuis Bucarest, cet Athletic Bilbao n’est plus exactement le même. Privés de leurs deux meilleurs joueurs et baffés par le Betis dans leur Cathédrale, les Basques se déplaçaient dans la capitale sans grandes certitudes. Ils en repartent avec une grosse valise (4-0) et de bonnes raisons de s’inquiéter. Foutu régionalisme. Ou foutus mercenaires, au choix.
Un Tigre affamé
La paire d’entraîneurs argentins réservent quelques surprises au coup d’envoi. El loco Bielsa laisse une nouvelle fois Muniain sur le banc, lui préférant Isma López. Le néo-international espagnol souffre depuis la reprise de soucis musculaires, et ce n’est pas le moment de le perdre. Simeone, lui, fait s’asseoir à ses côtés Tiago, Adrian et Emre. Frimeur, va. Bilbao tente d’imposer son jeu au sol, tandis que l’Atlético montre qu’il a bien travaillé pendant l’été, proposant de drôles de combinaisons sur coup de pied arrêté. Une improbable feinte de centre sur corner, puis un coup franc à trois en s’appuyant sur un collègue placé dans le mur. Audacieux, mais inefficace. Les Basques ont le ballon, mais n’en font rien, au contraire de Falcao qui, sur sa première occasion, fustige San José et ajuste Iraizoz d’un petit ballon piqué (1-0, 20e). Resté sur sa faim lors de l’ouverture de la saison à Levante, le Tigre a une grosse dalle. Il enchaîne avec deux coups de caboche dans la surface et une frappe à l’entrée, repoussée par Iraizoz, malheureusement pour l’équipe basque le joueur le plus en vue dans son camp. De l’autre côté du terrain, Courtois et sa belle tunique jaune n’ont eu aucun arrêt à faire. Impassible, Bielsa n’a pas quitté une seule fois sa position toilette, y compris quand, à quelques minutes de la mi-temps, Falcao reprend acrobatiquement le centre de Godín, un bon mètre hors-jeu (2-0, 42e). L’Athletic a 55% de possession, mais pas d’occasion. C’est con.
Bilbao sans réponse
Pour changer la donne, Bielsa lance Muniain dès la reprise, ainsi qu’Ibai Gómez pour suppléer un San José à la peine face à Falcao. Le Colombien repart de plus belle avec un enchaînement amorti de la poitrine-retourné acrobatique, à côté. Ça y est, El loco crie sur tout ce qui bouge. Ses joueurs poussent mais, devant, Aduriz n’est pas Llorente. L’ancien Valencien ne pèse nullement sur la défense des Colchoneros et ne propose aucune solution. Et derrière, c’est extrêmement fragile. Première incursion des locaux dans la surface adverse, et Falcao trouve la main de capitaine Gurpegi. Pénalty, qu’il transforme lui-même (3-0, 58e). Ça commence à faire lourd. Et ce n’est pas fini. Dans la foulée, ce cher Cristian Rodríguez, omniprésent dans son couloir gauche, trouve une nouvelle fois son attaquant aux six mètres, mais Iraizoz détourne en corner. Les Basques sont la tête sous l’eau, bouffés dans tous les duels. Devant sa télé, le mètre 90 de Javi Martínez a forcément un petit pincement au cœur. Sur corner, Mario Suárez réussit à toucher la barre et le poteau d’un seul coup de tête. Bilbao manque d’agressivité, veut relancer propre, mais en est incapable. Les vagues déferlent sur la cage d’Iraizoz, qui plonge dans tous les sens pour éviter le massacre. Le Vicente Calderón ovationne Falcao à sa sortie, et applaudit le missile de Tiago, sur la pelouse depuis deux minutes (4-0, 84e). Ça suffira pour la soirée. Neufs pions en deux matchs, une belle dernière place, il y a de quoi s’inquiéter à Bilbao.
Léo Ruiz