- CM 2018
- Qualifs Amsud
- Colombie-Chili
Falcao, l’heure du Tigre
En forme avec Monaco, Radamel Falcao a reçu l’appel de José Pékerman pour représenter son pays. Plus d’un an après sa dernière sélection. Décryptage d’un retour qui fait vibrer la Colombie.
C’était le 13 octobre 2015. L’Uruguay, sans Suárez ni Cavani, mène déjà 2-0, Pékerman cherche la solution et se tourne vers son ancien capitaine. Radamel Falcao entre, mais cela ne changera rien. La Colombie coule à Montevideo, avec un but d’Abel Hernández en fin de match (3-0). Après cette défaite des Cafeteros, Falcao ne figurait sur aucune liste du sélectionneur de la Colombie. Mais pour la double journée des éliminatoires du Mondial russe (contre le Chili jeudi soir et en Argentine mardi prochain), José Pékerman a enfin rappelé l’attaquant de Monaco. En forme avec l’équipe de la Principauté, le Tigre va de nouveau enfiler le maillot avec lequel il a tant brillé.
✌️Feliz de volver a representar el país. Afronto esta oportunidad con mucha ilusión. Un llamado muy especial…. https://t.co/ZX839MKdnc pic.twitter.com/rMdXUh0dYw
— Radamel Falcao (@FALCAO) 4 novembre 2016
Si tout un pays attend le retour de Falcao avec impatience, ce retour montre aussi que Pékerman n’a jamais trouvé un remplaçant à l’homme qui fut le meilleur avant-centre du monde avant l’arrivée de Soner Ertek dans sa vie.
Le Tigre dans son antre
72e minute du récital de Monaco contre Nancy, Jardim fait sortir Falcao, auteur d’un doublé, qui laisse sa place à Guido Carrillo. Le staff médical monégasque s’affaire autour du Colombien. Pas de souci physique, mais des électrodes placées sur les mollets pour faciliter la récupération du natif de Santa Marta. Une attention particulière logique, puisque Falcao s’envolait pour la Colombie le lendemain de cette rencontre. Et pour son retour en sélection, Falcao a été chaleureusement accueilli par des supporters massés devant l’aéroport de Barranquilla.
Falcao ya esta en Barranquilla https://t.co/tLvfpXu175
— Daniel Gaitán (@DanielXponk) 7 novembre 2016
Une ville que l’ancien buteur de l’Atlético de Madrid apprécie particulièrement. Pendant son incroyable campagne d’éliminatoires pour le Mondial 2014, l’attaquant qui s’est révélé à River Plate a tout simplement marqué sept de ses neufs buts dans les cages de l’Estadio Metropolitano. Une époque où il portait le brassard, ainsi que les espoirs de tout un peuple. Une époque où l’on n’imaginait pas que James marcherait sur le Mondial brésilien après l’horrible blessure de Falcao. Alors, dès son arrivée à Barranquilla, Falcao a signé quelques autographes et s’est arrêté devant la presse nationale. « J’ai énormément travaillé pour revenir en sélection. J’attendais cette convocation depuis longtemps. Grâce à Dieu, je joue, je marque et je sais que je mérite d’être ici. » Ses blessures et son absence avec le maillot de la patrie ne sont qu’un mauvais souvenir : « J’ai pu me relever après des situations difficiles. C’est quelque chose que j’ai déjà vécu et surpassé au cours de ma carrière. En travaillant et en luttant, on peut tout obtenir. » Alors que le capitanat de James Rodríguez est remis en cause par la presse colombienne, Falcao a tenu à calmer le jeu : « Non, je ne suis pas là pour être capitaine. » Mais quel rôle va donc jouer Falcao ?
Et en plus, Bacca est décevant
Depuis la blessure de Radamel Falcao, la Colombie se cherche un buteur. Si Carlos Bacca est devenu le titulaire à la pointe de l’attaque (avec la sélection, il a marqué onze buts depuis la rupture des ligaments croisés de Falcao), il traverse un moment difficile. Mais surtout, José Pékerman a testé de nombreux joueurs en attaque ces derniers temps, sans trouver la formule pour soutenir le buteur de l’AC Milan. Depuis la dernière sélection de Falcao, la Colombie a inscrit vingt-trois buts en quinze rencontres. Souvent marqués par des milieux de terrain comme Cardona, Sebastián Pérez, Macnelly Torres et même quelques défenseurs comme Frank Fabra, Cristián Zapata ou Yerry Mina. Seul James a tenu son rang pendant l’absence du Tigre. Alors que la Colombie pointe à la quatrième place du classement des éliminatoires de la zone CONMEBOL, deux matchs très compliqués arrivent. Face au Chili d’abord, contre lequel Falcao a déjà brillé. C’était le 11 octobre 2013, lors d’un match nul complètement fou (la Colombie était menée 0-3 avant de revenir au score, avec un doublé de Falcao) qui a ouvert la voie à la Colombie pour le Mondial brésilien.
Devant les micros de la presse colombienne à l’aéroport de Barranquilla, l’attaquant de Monaco a clairement affiché l’objectif de sa sélection : « Le rêve, c’est de se qualifier pour la Coupe du monde en Russie. Le Chili nous rappelle quelques très bons souvenirs. Mais c’est un autre match, une autre histoire. » Une histoire qu’il va devoir écrire, pour rappeler à tout un pays l’immense joueur qu’il est.
Par Ruben Curiel