- Ligue Europa
- 1/2
- Atlético Madrid/Valence (4-2)
Falcao flingue Valence
Victorieux de l'édition 2010, l'Atletico Madrid sait se sublimer en Europa League. Les Colchoneros, auteurs d'un match remarquable, ont fait voler en éclats Valence (4-2). La semaine prochaine, ils s'y déplaceront avec de bonnes réserves sous le matelas.
Atletico Madrid/Valence : 4-2Buts: Falcao (18e et 78e), Miranda (49e) et Lopez (54e) pour Madrid. Jonas (45e+3) et Ricardo Costa (90+4e) pour Valence.
Qui de Jordi Alba ou Jérémy Mathieu est le meilleur latéral ? On a obtenu la réponse ce jeudi soir. Unai Emery avait décidé de placer l’Espagnol dans la position la plus basse, et le Français un cran au-dessus. Un choix qui s’est avéré néfaste pour Valence. Fougueux, bien organisé et talentueux, l’Atletico Madrid a pris un malin plaisir, notamment l’excellent Arda Turan, à s’introduire sur le côté droit de la défense des Ché, prenant constamment le dos d’un Jordi Alba aux fraises. Après deux alertes dès le premier quart d’heure, la troisième est la bonne pour les Matelassiers. Turan se montre à nouveau plus prompt que le latéral ibérique, et profite de la mauvaise protection de balle de Rami, pour centrer en retrait in extremis, avant que le ballon file en sortie de but. Alba joue alors de malchance : l’Espagnol se trouve sur la trajectoire et lève sans intention la balle, sur laquelle se jette Falcao, pour placer une tête féline imparable. Le Tigre fait rugir un Vicente Calderon bondé et bouillant. Bilan : Mathieu termine la première période au poste d’arrière latéral. Emery n’est pas un têtu.
Si en Liga, l’effet Simeone n’est pas frappant quand on scrute le classement, l’Argentin a clairement imprégné de sa grinta son ensemble. Même Diego se bat comme un lion. C’est dire… Mais quand on traite l’Atletico Madrid, mieux vaut ne jamais négliger le facteur lose. Ainsi, au terme d’une première période dominée et maîtrisée, les Colchoneros trouvent le moyen de concéder l’égalisation. On joue alors la troisième minute des arrêts de jeu (une de plus qu’annoncé), et Rami obtient un corner, alors que sa légère charge sur Courtois aurait pu valoir un coup-franc. Tino Costa tape le coup de pied de coin, Rami s’élève, le prolonge au deuxième poteau, où Jonas surgit pour secouer les filets. Un but qui pourrait inverser la tendance de la rencontre, la supputation n’est alors pas improbable.
Mais c’est oublier que cette saison, l’Atletico règne en monarque absolu à domicile, tout du moins en Europa League. Huit victoires en huit matches. Et maintenant neuf. Dès la 54e minute, les Colchoneros ont déjà inscrit deux nouveaux buts. Le premier trouve sa source dans un coup-franc botté avec amour par Diego, mais aussi dans une immense absence de la défense valenciane. Servi de manière idoine par l’ex de la Juve, Joao Miranda se trouve seul aux six mètres et ajuste Diego Alvès d’une tête fuyante (49e). Cinq minutes plus tard, Adrian Lopez se voit proposer de dévaler librement dans l’axe, seul Victor Ruiz se trouve sur son chemin, l’Espagnol le contourne sans difficulté avant d’envoyer Diego Alvès chercher un nouveau ballon derrière sa ligne de but.
Feghouli, symbole de l’échec valencian
Deux clés pour comprendre la faillite valenciane : l’incapacité des hommes d’Emery à contrôler l’entre-jeu, mais aussi une attitude trop passive qui indiquerait que Valence s’est déplacé à Vicente Calderon comme s’il s’agissait d’un simple match de Liga. Feghouli, pourtant excellent lors de ses dernières sorties, a symbolisé cet échec. Recevant les ballons trop bas, le Franco-algérien n’est pas passé loin de recevoir un rouge à force de nager à contre-courant pour tenter de gratter quelques ballons exploitables. Il sortira à la 72e minute, comme Jordi Alba.
Mais si Valence a craqué, c’est aussi que l’Atletico a peut-être sorti son meilleur match de la saison. Une apothéose incarnée par Radamel Falcao, auteur d’un doublé, qui fait monter son total en Europa League à dix unités. Sa deuxième réalisation adviendra à la 78e minute. Lancé à 40 mètres des buts d’Alvès, le Tigre s’époumone mais ne parvient pas à semer ses gardes du corps, il temporise alors à l’entrée de la surface, repique lentement, paraît renoncer au but, avant de placer une frappe soudaine qui vient fracasser la barre du gardien valencian, de rebondir dans le haut des filets, et de faire exploser Vicente Calderon. Ne jamais négliger toutefois le facteur lose quand on traite de l’Atletico… Au bout des arrêts de jeu, les Colchoneros encaissent un nouveau but sur corner. Les hommes de Simeone peuvent, malgré tout, déjà entrevoir Bucarest.
Par Thomas Goubin