- Seria A
- J18
- Naples-Juventus (5-1)
Face à la Juventus, Kvicha Kvaratskhelia a été étincelant
En feu avant le Mondial, impliqué directement sur quatre des cinq buts ce vendredi soir, Kvicha Kvaratskhelia est ressorti de son chapeau pour le plus grand malheur de la Juventus. Depuis son arrivée, le phénomène géorgien électrise toute la cité napolitaine - qui attend depuis 33 ans un sacre - tout en étant l’une des têtes de gondole du brillant collectif façonné par l’immortel Luciano Spalletti.
Le bruit des applaudissements du stade Diego Maradona ressemble à celui d’une pluie abondante du Nord de l’Europe. Il est assourdissant, étourdissant aussi d’une certaine manière, et résonne encore de longues minutes dans les têtes après le coup de sifflet final de ce Naples-Inter. Khvicha Kvaratskhelia salue des deux mains un public napolitain debout, qui peine encore à scander correctement son nom, mais qui ne peut que s’égosiller pour saluer la sortie de son héros remplacé par Hirving Lozano. Une nouvelle fois, l’esprit de Diego Maradona a trouvé refuge dans le corps de ce génie géorgien qui fait tout pour mettre le monde à ses pieds.
Comme chien et Kvicha
Cela faisait trente ans que la Juve n’avait pas encaissé cinq buts en Serie A. Depuis le 30 mai 1993 très exactement, c’était face à Pescara (5-1). Trois décennies plus tard, les Bianconeri se sont retrouvés plongés dans un nouveau cauchemar en Campanie et « Kvaradona » est loin d’y être étranger. Après deux sorties plus discrètes face à la Sampdoria et surtout sur la pelouse de l’Inter, c’était à se demander si la nature de l’étoile napolitaine n’était pas filante. Une erreur qu’a pu vérifier la Juve de près.
Devant ses aficionados, dont plusieurs centaines venus tout droit de sa Géorgie natale, Kvicha a brillé. En étant impliqué sur quatre buts, forcément : le premier, puisque c’est son geste acrobatique qui amène le coup de casque de Victor Osimhen. Le second, puisque c’est lui qui bat Wojciech Szczęsny d’un plat du pied létal. Le troisième, en tirant le corner repris magnifiquement par Amir Rrahmani. Et enfin, le quatrième en délivrant un bonbon sur le crâne de son compère nigérian. Ce que l’on peut appeler sans trembler un récital.
#SerieA Le coup de massue est donné par Victor Osimhen ! 4-1 pour le Napoli qui assomme la Juventus ! pic.twitter.com/XQvgezclIA
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) January 13, 2023
2023, c’est Naples
Au-delà des pions, il y a ce que le Géorgien apporte dans le jeu : de l’incertitude, du déséquilibre, une menace de tous les instants qui a bien failli rendre fou Danilo. Il y a également les chiffres : en quinze matchs disputés aux quatre coins de la Botte, Kvaratskhelia a planté sept fois et délivré neuf caviars. Un rythme de croisière qui ne change pas en fonction de la compétition. En Ligue des champions (2 buts et 3 passes dé en cinq matchs), Kvaradona confirme son statut de révélation de l’année.
Forcément, entre Naples et son joyau du Caucase, l’amour est réel et réciproque. « Naples est une ville étonnante par sa beauté, et les Napolitains sont des gens formidables, expliquait Kvicha à DAZN fin décembre. Ici, la ville vit de l’amour du football, tous les gens connaissent le football, quand vous êtes un joueur, c’est motivant quand toute la ville vous encourage et vous donne de l’amour à chaque instant. Pour cette ville, je n’ai que de l’amour. » De quoi donner des ailes aux Partenopei, qui affronteront l’Eintracht Francfort en huitièmes de finale de C1, eux qui espèrent également concrétiser leur rêve en battant les formations du Nord dans la course au Scudetto. En tête avec dix points d’avance quasiment à mi-parcours, ce qui est sûr, c’est que 2023 se vivra plus fort en Campanie.
Par Andrea Chazy