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Fabrizio Verratti : « Beaucoup de personnes veulent s’accaparer les mérites de mon fils »

Par Valentin Pauluzzi, à Manoppello
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Si la mère de Marco est partie rejoindre le petit hibou à Paris, son père lui est resté près du nid, à Manoppello. La capitale française, très peu pour lui, Fabrizio continue de mener tranquillement sa vie dans sa région natale.

Nous sommes au bar Verdy, un genre de fan club de Marco, c’est vous qui en êtes à l’initiative ?

Oui, car personne ne l’a jamais fait, pourtant, j’avais mis ce local à disposition, du coup, autant que je m’en charge moi-même. J’aurais aimé qu’on organise des bus qui vont à Paris pour voir les matchs, comme c’est le cas pour les clubs de supporters de l’Inter, du Milan et de la Juve dans les bleds du coin. Malheureusement, ça ne se fait pas, seuls des couples vont dans la capitale pour voir la tour Eiffel, se faire un resto et aller au Parc des Princes.

Il y avait quoi avant, dans cette maison ?

Mon père avait une menuiserie avec une trentaine d’ouvriers dans plusieurs fabriques, moi j’ai un autre boulot, alors je n’ai pas pu reprendre son entreprise. Puis, c’était l’époque des meubles faits sur mesure, à Manoppello, beaucoup de personnes ont encore les cuisines installées par mon paternel il y a une trentaine d’années. Maintenant, avec Ikea, c’est quelque chose qui s’est perdu.

Quelles sont les activités dans la région ?

Un peu d’agriculture, j’ai 80 hectares de terrain dans la plaine, j’y fais cultiver du blé, du maïs, des betteraves. Fut un temps, il y avait aussi des mines d’asphalte, beaucoup de familles y bossaient, et c’est pour cela qu’elles ont ensuite immigré à travers l’Europe. La place du village porte d’ailleurs le nom de Marcinelle, un village belge où une mine a connu un tragique incendie en 1956, causant la mort de plus de 200 personnes dont une trentaine originaires de Manoppello.

Marco et son frère représentent la première génération de Verratti footballeurs ?

Non, mon père a joué en amateur dans les années 30, jusqu’en Serie D, notamment à Chieti, il était milieu de terrain lui aussi. C’est lui qui a transmis la passion du foot à Marco, car moi, je ne suis ce sport que modérément. L’un était interiste et l’autre juventino, alors les Inter-Juve étaient mouvementées. Petit, il ne loupait pas un match de foot et ne regardait même pas les dessins animés, il ne pensait qu’à Del Piero, son idole.

L’aîné Stefano jouait également ?

Oui, et il était même plus fort, mais il n’avait pas la niaque de son frère qui voulait s’entraîner même s’il était malade. Une fois, il s’était tailladé le genou après être tombé à vélo, il a tenu à assister à l’entraînement sur le bord du terrain ! Stefano est désormais rangé du foot, surtout depuis qu’il a rejoint Marco à Paris.

À quel moment avez-vous compris que vous aviez un petit champion dans la famille ?

Je ne l’ai jamais pensé, je n’ai jamais rien dit aux entraîneurs, je ne me suis jamais mis en avant en prenant un poste parce que le risque était qu’il soit considéré comme un fils à papa. Marco s’est fait tout seul.

D’ailleurs, certaines équipes l’ont recalé…

C’est le cas de l’Atalanta, je l’avais amené à Bergame faire un essai de quelques jours, il commençait à s’habituer à son nouvel environnement, mais ils ne l’ont pas conservé, car trop jeune. J’ai recroisé un de ces superviseurs quelques années plus tard, et il m’a dit que je pouvais le remercier, car c’est aussi grâce à lui que Marco était au PSG.

Il était sérieux ?

Bien sûr, vous savez, beaucoup de personnes cherchent à s’accaparer les mérites de sa réussite, même dans la famille : « Moi, je lui laçais ses chaussures, moi je lui enfilais son maillot » , et ceci et cela. J’ai vu sa grand-mère maternelle en parler dans un reportage français, alors que c’est sa grand-tante qui prenait soin de Marco, car elle n’avait pas eu d’enfants.

Cette popularité n’a donc pas que des effets positifs.

Ça n’a jamais été simple à gérer. La dernière fois, au restaurant, un groupe de Napolitains m’a reconnu, ils m’ont dit : « À Manoppello, en plus du Volto Santo du Christ, il y a maintenant Verratti. » Ça a pris de grosses proportions.

Cette popularité, vous ne cherchez pas à vous en servir ?

Un gars d’ici a eu un gros problème de santé, j’ai passé quelques coups de fil à Paris en donnant le compte-courant de cette personne et en disant qu’ils pouvaient mettre ce qu’ils voulaient. Un membre de la famille voulait me voir pour me remercier, un coup de fil m’a suffi, je n’ai pas besoin de faire de la pub, d’ailleurs, ce n’est pas moi qui ai donné tout cet argent. Beaucoup de gens auraient appelé les journaux pour en faire un article, mais ça ne m’intéresse pas. J’ai fait la même pour un petit qui a une grave maladie de la peau, j’ai réussi à obtenir 8000€, sa famille a de quoi se fournir en bandelettes et médicaments pour les trois prochaines années.

Mais vous aimez qu’on s’intéresse à votre fils, non ?

Exactement, il ne faut pas tout confondre. C’est toujours un plaisir, j’accepte volontiers d’en parler, même si on m’appelle le jour même, pas besoin de prendre rendez-vous ! D’ailleurs, la première chose que je vous ai dit, c’est de rester manger, non ?

Votre femme est souvent à Paris, et vous ?

Depuis que je suis grand-père, j’y reste un peu plus souvent lors de mes visites. C’est ce que j’ai dit à un dîner où il y avait Lavezzi, Pastore, Zlatan et compagnie : « S’il n’y avait pas mon petit-fils, je serais déjà reparti. » Alors Marco et Stefano ont râlé !

Et la France en général ?

Les Verratti n’y avaient pratiquement jamais mis les pieds avant son transfert au PSG. Cet été, on a passé un week-end du côté de Saint-Tropez, il y avait aussi Sirigu qui allait suivre les courses de chevaux. On a trouvé un bon resto, ils cuisinaient bien le poisson. Ça m’a plu.

Mais Marco se sent bien à Paris ?

Tout à fait, ce n’est pas une ville asphyxiante. Un jour, je suis allé acheter du poisson au supermarché, il est resté assis dehors à m’attendre tranquillement, sans que personne ne le dérange. Immobile et Insigne me racontent qu’ailleurs, ce n’est pas possible.

Mais il n’oublie pas d’où il vient…

Quand il rentre en Italie, c’est toujours ici et jamais ailleurs. Et dès que quelqu’un vient le voir en France, il demande à ce qu’on lui ramène du fromage, du saucisson, des pâtes du coin. En août, je me suis pointé avec 500 arrosticini, des petites brochettes de mouton traditionnelles des Abruzzes. Lavezzi adore ça, on s’est fait un barbec’ avec toute la bande italienne du club. (Son téléphone sonne). Allô ? Oui j’avais appelé pour ce soir. Qu’est-ce que tu peux me faire ? Ok, très bien ça. « Sagne e ceci » , ça vous va les gars ?

Retrouvez le reportage « Sur les traces de Marco Verratti » dans SO FOOT CLUB #16, actuellement en kiosque.

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Par Valentin Pauluzzi, à Manoppello

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