- Serie A
- J26
- Sampdoria-Empoli (2-0)
Fabio Quagliarella, l’éternel
À tout juste 39 ans, Fabio Quagliarella n’en a pas encore fini avec le football. S’il n’est plus le joueur qui affolait le compteur de buts en Serie A il y a quelques années encore, l’Italien continue de régaler les tifosi de la Sampdoria avec un doublé de grande classe claqué samedi lors de la victoire contre Empoli (2-0). Quagliarella continue d’écrire son histoire dans le football italien : celle d’une légende.
Personne n’échappe à la dure réalité de la vieillesse. Corps qui flanche, crise de la quarantaine ou changement d’apparence physique, l’âge finit toujours par se révéler sur chacun d’entre nous de manière différente. Pour Fabio Quagliarella, qui a soufflé ses 39 bougies le 31 janvier dernier, le crâne dégarni à la Zidane qu’il refuse encore d’assumer totalement est la preuve que la quarantaine rugissante approche à grands pas. Mais heureusement que son cuir chevelu le trahit, car sur le terrain, il pourrait très bien passer pour un jeune trentenaire. Demandez aux joueurs d’Aurelio Andreazzoli, fessés à deux reprises samedi par l’international italien aux 29 sélections (et 8 pions). En quinze minutes, il a d’abord lâché une frappe croisée sèche du droit qui a laissé pantois Guglielmo Vicario, le portier d’Empoli, avant de récidiver d’un enchaînement digne de ses plus belles années, lorsque l’Italie était à sa botte. « Ce sont trois points très importants. Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, mais cette victoire nous permet d’emmagasiner de la confiance, confiait humblement Quagliarella au micro de DAZN après la victoire des siens (2-0) ce week-end, avant de se lâcher un peu. Je réalise que j’ai un certain âge, mais je donnerai jusqu’à ma dernière goutte de sueur pour ce maillot. » Du respect, du génie et une place encore plus importante dans les livres d’histoire du football.
Une longévité qui paie
Dans une saison galère de la Sampdoria pour se maintenir en Serie A (actuellement seizième avec cinq points d’avance sur la zone rouge) et dont l’une de ses plus belles pépites, Mikkel Damsgaard, vit une saison quasi blanche à cause des blessures, ce doublé de Quagliarella après une longue disette de 139 jours intervient comme une lueur divine. Son idylle avec la Samp a d’ailleurs franchi un cap, puisque ce doublé lui a permis d’atteindre la barre des 100 buts sous les couleurs du club qui l’accueille de nouveau depuis 2016, après un premier passage entre 2006 et 2007. Le quatrième meilleur buteur de l’histoire de la Samp est également le treizième de l’histoire du championnat italien à faire trembler les filets à 180 reprises au cours de sa carrière et truste encore la place de numéro un parmi les joueurs en activité (même si, avec 174 buts, Ciro Immobile souffle très fort sur la nuque de son compatriote).
Mais surtout, preuve de sa longévité exceptionnelle, Quagliarella a, pour la dix-huitième année calendaire consécutive, planté au moins un pion en Serie A. Un nouveau cap pour rejoindre quelques légendes à peine connues du championnat italien ayant déjà accompli cet exploit : Francesco Totti (23 saisons d’affilée), Alessandro Del Piero (20), José Altafini, Roberto Mancini et Gianni Rivera (19), Roberto Baggio et Sergio Pellissier (18). Et si son instinct de buteur comme son corps restent intacts, il n’est pas aberrant d’imaginer Quagliarella sur le podium de cette liste à l’avenir, alors que l’intéressé avait lui-même déclaré ne pas encore penser à la retraite au moment de prolonger son contrat d’un an avec la Sampdoria l’été dernier. Une histoire d’amour que personne ne veut voir se terminer.
Par Fabien Gelinat