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Fabinho, profession moteur

Par Maxime Brigand
5 minutes
Fabinho, profession moteur

Impérial et passeur décisif face à Manchester United dimanche dernier, Fabinho a définitivement tamponné son intégration à Liverpool et offre ainsi une possibilité tactique supplémentaire à Jürgen Klopp.

De loin, on dirait un diable en boîte. Chaque conférence de presse accouche du même spectacle : Jürgen Klopp arrive, fait sauter le bouchon de sa bouteille en plastique et dégaine un rire à faire trembler le moindre passant. Au fond, pourquoi pleurer ? N’est-ce pas cet homme qui s’est arrêté en plein match de Premier League, fin septembre, à Stamford Bridge, pour regarder Maurizio Sarri et lui lâcher avec la banane un « vous ne prenez pas de plaisir ? » plein de sens ? Si, et c’est aussi ce type qui s’est lancé au cours de l’été le défi de faire un jour « sourire » José Mourinho. Le même Mourinho qu’il a contribué à faire disparaître du banc de Manchester United, dimanche dernier, à l’aide d’une victoire brillante (3-1) de ses hommes à Anfield. La quatorzième de la saison après dix-sept journées d’un championnat que Liverpool domine pour le moment, avec un point d’avance sur Manchester City et peut-être provisoirement quatre en cas de succès vendredi soir, à Wolverhampton. Brillant, d’autant qu’aux yeux de Klopp, jamais son équipe n’avait livré une première période aussi « parfaite » que celle qu’elle a rendue face à United le week-end passé. Brillant aussi, car l’Allemand tient entre ses doigts une première fierté après un été passé à réfléchir à la façon de rendre encore plus fort un groupe finaliste de la Ligue des champions : avant la trêve, Liverpool affiche la meilleure défense du championnat (sept buts concédés, soit 0,41 but/match) là où les Reds traînaient la saison passée la quatrième de Premier League (38 buts encaissés, soit 1 but/match). L’été est déjà un succès.

La nouvelle flexibilité

Comment l’expliquer ? L’enjeu de la saison, selon Klopp, était de voir son équipe apprendre rapidement à davantage « contrôler » ses rencontres, ce qui devait naturellement passer par le développement d’une certaine forme de patience, mais aussi par le renforcement de certains secteurs afin de voir Liverpool devenir un ensemble imprévisible après un exercice 2017-2018 passé quasi exclusivement avec le même onze. Cette saison, afin de faciliter l’intégration tactique de certaines recrues (Fabinho, Shaqiri), le coach allemand n’hésite pas à ranger sur quelques rencontres son 4-3-3, revu contre Naples (1-0), pour abattre sur la table un 4-4-1-1 où Salah se retrouve souvent en pointe (un poste où il est le plus efficace cette saison). Et ça fonctionne, Liverpool étant toujours invaincu en Premier League et ayant notamment couché Manchester United sur ce schéma, où Firmino évolue absolument partout et où un petit nouveau a finalement trouvé sa place : Fabinho, évidemment, devenu en quelques semaines le nouveau moteur du camion rouge et n’hésitant pas à pousser sur la banquette Jordan Henderson. Tout ça après une période d’observation de deux mois, passée à observer ses nouveaux potes et à comprendre de nouveaux circuits dont il était appelé à être le carrefour. Une période qui a pris fin en octobre, au lendemain de son anniversaire, lors d’un match de C1 face à l’Étoile rouge de Belgrade (4-0) où l’ancien Monégasque aura été de loin le meilleur joueur des Reds. Faut-il jouer les surpris ? Impossible.

Le moteur et la cheville

Car le Fabinho qui commence à étendre ses tentacules sur la Premier League est le même que celui de Monaco, Klopp ayant assuré son intégration via la mise en place d’un milieu à deux, plutôt qu’à trois, où le Brésilien s’éclate aux côtés d’un Wijnaldum étincelant depuis plusieurs semaines. Une équipe de football étant comme une armée au départ à la guerre, le coach doit y emmener des boucliers, de préférence des légers et performants. Face à United, le bouclier Wijnaldum-Fabinho a tout arrêté et le second a même commencé à servir pour finir les coups offensifs (cinq frappes, deux cadrées), tout en sortant une passe décisive brillante pour Sadio Mané et touchant plus de 80 ballons. La présence de Fabinho est surtout un confort pour la version 4-4-1-1 de Klopp, le Brésilien étant la nouvelle cheville du pressing de Liverpool et affichant aujourd’hui la meilleure fiche de stats défensive de son équipe sur les tacles réussis, les interceptions et les duels aériens. Mieux, la majorité des ballons touchés par le milieu international brésilien le sont dans le dernier tiers terrain, soit là où les Reds cherchent en priorité à fermer les espaces et a découpé la zone d’expression des milieux adverses. On en revient ici à l’intensité du football de Klopp : un foot auquel Fabinho a finalement été scotché, tout comme Shaqiri, autre bonne arme de ce néo-système, là où Naby Keita, autre recrue de l’été, entre davantage dans le 4-3-3 et apporte une option plus tranchante.

La rotation est le principal point de la première partie de saison d’un Liverpool qui affiche aujourd’hui le plus grand nombre de clean sheets (10) du championnat, grâce aussi aux performances d’Alisson et Van Dijk, qui réalise le meilleur départ de son histoire et qui se dit que s’il y a une année pour décrocher le premier titre de champion du club depuis 1990, ça pourrait bien être celle-ci. Avec un effectif moins qualificatif et moins riche, Klopp avait perdu le fil lors de sa première saison complète en Angleterre, les Reds ne réussissant à gagner qu’un de leurs dix premiers matchs de 2017 (face à Plymouth). Deux ans plus tard, ses options sont multiples, et aucun joueur n’est désormais sûr de conserver sa place d’une semaine sur l’autre : un détail qui permet de conserver la fraîcheur de chaque individu, mais aussi de le maintenir en éveil. Résultat, avec cette richesse, Liverpool peut s’offrir le luxe de taper sur deux ou trois tableaux différents là où la C1 lui a sans aucun doute séché les pattes l’an passé. Parfait, voilà le leader prêt à entrer dans une phase clé de sa saison avec une réception d’Arsenal à venir et un déplacement à Manchester pour affronter City le 3 janvier. Une période où Fabinho aura sans aucun doute un rôle pivot : une boîte a toujours besoin d’un bon couvercle pour s’ouvrir et se fermer, Anfield le sait, n’est-ce pas à cet endroit que traîne encore le souvenir d’un certain Mascherano (la vraie version de Mascherano, pas celle entrée dans un conformisme regrettable au Barça) ? Voilà de quoi continuer à sourire.

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