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Fabinho consomme peu
53 matchs l'an dernier, 17 cette saison Fabinho ne s'arrête jamais de jouer. Quand Leonardo Jardim compose son équipe, le Brésilien est le deuxième nom sur la feuille de match après Danijel Subašić. À 21 ans, celui qui est aujourd'hui international brésilien est une machine qui ne fait jamais le plein d'essence.
« Pourquoi voulez-vous que je le mette au repos, il est habitué à jouer tout le temps. Si je le repose, il va se fatiguer » , lance Leonardo Jardim dans un sourire. Vendredi, l’entraîneur portugais a balayé d’un revers de la main la possibilité de faire souffler Fabinho contre Angers. Cette saison, le Brésilien a déjà disputé 17 matchs avec l’AS Monaco toutes compétitions confondues. L’an dernier, il a terminé son année scolaire avec 53 contrôles au compteur. Jamais blessé ni suspendu, le latéral droit enchaîne toutes les semaines. Même s’il n’a pas la classe d’un Daniel Alves ou encore la vélocité d’un Maicon – son modèle -, le numéro 2 de la Principauté a d’autres atouts : discipliné, grand, rapide et tactiquement au point.
L’an dernier, lors du braquo de l’Emirates en Ligue des champions face à Arsenal (3-1), Fabinho brille à un poste de… milieu relayeur. Il est même au départ du but de Berbatov. Autant dire que Jardim a bien raison de ne jamais faire souffler son couteau suisse. Quand il a un trou quelque part, la rustine Fabinho n’est jamais loin. Sauf qu’en ce moment, le joueur aimerait profiter un peu plus de son lit et moins de ses crampons. Après la victoire obtenue à Reims, les joueurs de la Principauté ont obtenu deux jours de repos (lundi, mardi). Un luxe. Surtout pour un garçon qui accumule les Miles avec les allers-retours jusqu’au Brésil pour jouer avec son pays. Après avoir longuement fréquenté les Espoirs, Fabinho fait partie de la short list de Dunga au poste de latéral droit (il est en concurrence avec Daniel Alves et Danilo). Présent à la Copa América cet été, le garçon formé à Fluminense prend son pied à traverser l’Atlantique pour rejoindre les siens, même s’il joue rarement (3 sélections).
Fatigué mais heureux
À Monaco, on aimerait que le garçon se repose durant les trêves internationales, mais c’est compliqué à mettre en place. Fabinho, lui, se la joue diplomate. Comme toujours. « Physiquement, c’est compliqué en ce moment, surtout avec les allers-retours au Brésil avec la sélection, mais je ne vais pas me plaindre, c’est que je fais bien mon boulot. Alors je profite des jours de repos pour dormir et penser à autre chose. Là, on vient d’avoir deux jours de suite, c’est un vrai plaisir. » Ne comptez pas sur le bonhomme pour polémiquer. Très pieux et plutôt réservé, Fabinho est un jeune homme de 21 ans qui ne profite pas vraiment des avantages de la vie nocturne monégasque. Il parle parfaitement le français et sert de grand frère aux recrues, alors qu’il a vu le jour en… 1994.
Arrivé sur la pointe des pieds durant l’été 2013 à 18 ans par l’intermédiaire de Jorge Mendes, Fabinho n’a pas mis longtemps à convaincre Claudio Ranieri d’en faire un titulaire. Voilà trois saisons que le grand défenseur (1,88m) ne sort plus du onze monégasque. Trois saisons, c’est aussi le temps qu’il aura fallu à Monaco pour enfin acquérir le joueur. Initialement propriété de Rio Ave – après un bref prêt au Real Madrid où il aura joué un seul match avec l’équipe A -, Fabinho est resté deux saisons en prêt sur le Rocher, avant que la direction russe ne se décide à lever l’option d’achat en mai dernier. Comme d’habitude sur le Rocher, le montant du transfert n’a pas fuité.
Des buts décisifs
Au départ, le garçon était pressenti pour prendre la tangente cet été. Manchester City a avancé ses pions sur le dossier avant de se retirer. Partie remise. Fabinho n’a jamais fait la gueule. Pas le genre de la maison. Alors il a repris la saison un peu plus tard, mais a quand même enquillé les matchs. Et les buts décisifs. À Ajaccio et Montpellier, il trouve deux fois les ficelles sur penalty. Deux buts décisifs, puisque synonymes de victoire. L’an dernier, il avait déjà été prépondérant face au Zénith Saint-Pétersbourg à domicile, en marquant le but du 2-0, celui qui envoyait Monaco en huitièmes de finale. Autant dire que le garçon ne fait jamais les choses à moitié. Cet après-midi, Petit Fabien jouera son 11e match de Ligue 1, son 18e de la saison. À part Subašić, personne n’a fait mieux en Principauté. Pourtant, la jauge à essence ne clignote pas. Loin de là. Sacré moteur.
Par Mathieu Faure