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Fabien Boudarène : « Mon oncle avait inventé une batterie avec les deux casseroles de la mamie »

Propos recueillis par Gaspard Manet
Fabien Boudarène : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Mon oncle avait inventé une batterie avec les deux casseroles de la mamie<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Ce soir, comme chaque 21 juin grâce ce bon vieux Jack Lang, la musique sera à la fête. Une soirée pas vraiment anodine pour Fabien Boudarène, grand mélomane devant l’éternel Il faut dire qu’en plus de composer lui-même des morceaux, l’ancien Stéphanois et Sochalien fait également passer des castings pour The Voice. Rencontre avec un mélomane.

C’est quoi la fête de la musique idéale ?C’est celle où une bande de copains se met autour d’une table et fait la fête, tout simplement. On sort les grattes et chaque musicien est amené à participer pour faire un gros bœuf tous ensemble. Peu importe l’univers musical de chacun, tout le monde prend un instrument et se met à jouer, à chanter, jusqu’à point d’heure. C’est encore mieux si rien n’est programmé, que tout le monde se laisse vraiment aller. Dans mon idée, c’est vraiment ça la fête de la musique idéale.

Tu te souviens d’une fête de la musique en particulier ? Je m’en rappelle une, il y a super longtemps, je devais avoir vingt ans. À l’époque, j’étais pro à Saint-Étienne et pendant la trêve, on était partis au Grau-du-Roi avec des potes, en camping, puis on était parti faire la fête à Montpellier le 21 juin et je crois que ça avait duré presque 48 heures non-stop (rires). Je me souviens qu’on s’était posés à une terrasse et que c’était parti en cacahuètes. On avait joué dans la rue, on avait même ouvert les étuis de guitare pour récupérer un peu de pièces et, de mémoire, il me semble qu’on avait obtenu un truc comme 75 francs, ce qui nous avait permis d’acheter des bouteilles de Jenlain. Du coup, on avait réussi à faire la fête grâce à ça. C’était vraiment top.

En tant que footballeur professionnel, les gens ne t’ont pas reconnu ? J’avais déjà fait pas mal d’apparitions en Ligue 1, mais quand tu es en short, avec un marcel et un petit bob Pastis 51, personne ne te reconnaît (rires).

Ce soir, tu as un truc de prévu ?Bah écoute, je suis en vacances en famille dans le sud, et j’ai vu qu’il y avait une animation ce soir au camping avec une chanteuse qui va donner un petit concert, donc on va aller voir ça, évidemment.

C’est vraiment une fête importante pour toi ? Oui, je trouve que c’est une belle fête, car ça permet à certains artistes de pouvoir se montrer. Quand il y a beaucoup de monde, il peut toujours y avoir deux-trois oreilles averties qui passent et on ne sait jamais, ça peut amener à rencontrer d’autres groupes, d’autres musiciens… C’est un beau partage. Vraiment, je trouve que c’est une excellente idée.

À Sochaux, en rentrant des matchs, j’écrivais mes chansons sur les sacs pour vomir. Je rentrais à la maison, j’appelais quelques copains, on jouait des chansons. C’est une échappatoire pour moi, tu cries ce que tu as au fond de toi, et le lendemain, c’est terminé.

Comment t’est venu ce goût de la musique ? Je baigne dans la musique depuis petit, tous les Boudarène jouent de tout. De la cuillère, de l’harmonica, de la batterie. Mon oncle avait inventé une batterie avec les deux casseroles de la mamie, une boule de chaussettes et une petite cuillère pour faire le boom boom et il jouait avec des spaghetti. C’est énorme. Neuf frères et sœurs côté Boudarène, et onze du coté de ma mère. Ils étaient voisins de palier, donc les premiers qui écoutaient la musique des tontons, c’étaient ma mère et ses frères et ses sœurs. J’ai appris petit, donc à mon avis tu développes quelque chose. Je mettais les vinyles et j’essayais de reproduire les notes sur la guitare sans savoir ce que je faisais, je regardais aussi mon père pour voir comment il plaçait ses doigts. Et puis au fur à mesure, ça marche.

Tu as une chaîne Youtube où tu publies des morceaux que tu as écrit toi-même, tu écrivais déjà quand tu étais footeux ? Oui, d’ailleurs je me souviens qu’à Sochaux, en rentrant des matchs, j’écrivais mes chansons sur les sacs pour vomir. Je rentrais à la maison, j’appelais quelques copains, on jouait des chansons, et si on avait perdu le match, grâce à ça, le lendemain matin au décrassage, c’était terminé, alors que certains mettaient trois jours à s’en remettre. C’est une échappatoire pour moi, tu cries ce que tu as au fond de toi, et le lendemain, c’est terminé.


Tu jouais devant tes coéquipiers ? Oui, bien sûr, quand on faisait des petites soirées arrosées, hop, bibi prenait la guitare et on poussait la chansonnette. Même dans le vestiaire, parfois, tu peux être sûr qu’il y avait un mec qui allait mettre mon CD, car je leur avais tous donné. Je n’ai pas sorti de CD, mais comme j’ai un studio d’enregistrement à la maison, j’avais fait un petit disque d’une vingtaine de chansons, mais juste comme ça, pour moi.

Comment tu composes ? Pour mes chansons, je me sers des histoires de chacun, je m’imprègne de la vie des gens et il suffit qu’il y ait quelque chose qui me touche pour que derrière j’écrive dessus. Finalement, ce sont eux qui écrivent mes chansons ; je retranscris juste ce que je vois, ce que je ressens ou ce que j’entends. Et à chaque fois il y a un petit peu de vie personnelle. Je suis un déglingo, je peux regarder un film, allez chercher un truc dans le frigo et là bim, j’écris quatre phrases. L’autre fois, dans mon bain, je commence à fredonner quelque chose et j’ai écrit une chanson en six minutes. Après, parfois ça peut me prendre trois ans pour une chanson, car je retravaille beaucoup mes morceaux. En fait, quand je me réécoute, je trouve toujours qu’il y a 500 000 défauts, que c’est une catastrophe, je me juge vraiment à la dure. Donc j’ai toujours quelque chose à reprendre.

Les castings, je les faisais à Roche-la-Molière, chez un ami qui a le restaurant bar Le Cristal. C’est un grand établissement où tu peux faire entrer jusqu’à 600 personnes et c’est là ou Michael Jones vient chanter ses nouvelles chansons pour voir si elles peuvent passer, si les gens aiment. Chaque année, il vient là.

Tu en es où en ce moment ? Je suis toujours dans mes compos, j’essaie d’en mettre sur mes pages Youtube et Facebook, même si j’y suis beaucoup moins en ce moment, car avec le boulot c’est assez compliqué, j’enchaînais jusqu’à soixante heures par semaine, mais là j’ai pas mal de compos à faire, donc je vais essayer de mettre une vidéo prochainement.

Tu fais également passer des castings pour The Voice, comment ça s’est fait ? En 2012, je jouais à Feurs, en CFA 2, et je suis recruté sur Youtube, je perds finalement des auditions. En gros, je réussis cinq castings, mais pendant le pré casting, le producteur de TF1 me juge encore trop fragile, ce qui n’est pas faux, hein. Et du coup, je ne fais pas l’émission. Je rentre sur Saint-Étienne et là, petit appel de Bruno Berberes (directeur de casting, ndlr) qui me dit : « On a personne sur Saint-Étienne pour faire les castings, est-ce que ça t’intéresse ? » Je réponds que oui, forcément, et la première année que je l’organise, il y en a deux qui font l’émission. Deuxième année, j’en ai quatre. Et la troisième, j’en ai six. Donc c’était plutôt un bon cru. À l’époque, je repérais des gens sur Youtube, je passais des coups de fil pour savoir s’il y avait des gens intéressés pour passer des castings. Je faisais des annonces sur Facebook, sachant que j’avais 2500 amis, c’était plutôt facile. Et puis il y avait aussi les journaux avec La Tribune, Le Progrès. Le maire était super ravi. Et puis la deuxième année, au lieu d’avoir 400 personnes, bah il y en avait 2000. Je demandais à tout le monde une vidéo en anglais et une autre en français sur ma boîte mail et je les regardais tous pour savoir qui pouvait venir passer le casting. Comme ça, je donnais des rendez-vous fixes, ça évitait qu’ils viennent et qu’ils attendent des heures comme à La Nouvelle Star. Les castings, je les faisais à Roche-la-Molière, chez un ami qui a le restaurant bar Le Cristal. C’est un grand établissement où tu peux faire entrer jusqu’à 600 personnes et c’est là ou Michael Jones vient chanter ses nouvelles chansons pour voir si elles peuvent passer, si les gens aiment. Chaque année, il vient là.


Maintenant que tu es en Franche-Comté (il est entraîneur de Lure, ndlr), tu vas continuer les castings ? Ouais, la saison 7 est partie, là ! J’ai eu l’aval de Bruno Berbéres, donc je vais organiser les castings sur Lure dés que je rentre.

Je ne travaille pas pour The Voice, ils voulaient me faire un contrat, mais j’ai refusé, car je fais uniquement ça pour le plaisir.

Dans la dernière saison, tu avais envoyé qui ? Il y avait Enrico Martorina. Bon, les juges ne se sont pas retournés, mais j’ai appris qu’il avait eu pas mal de contacts derrière, donc c’est une très bonne chose. Il y en a un autre qu’ils n’ont pas montré à la télé et enfin une nana qui est arrivée jusqu’au deuxième live il me semble. Ça fait quatre ans que je fais ça et, chaque année, j’ai quelqu’un qui fait l’émission.

C’est une petite fierté, j’imagine ? Oui, c’est bien, d’autant que je fais ça en pur bénévolat. J’envoie directement les vidéos à Bruno Berbéres et il me dit si ça part directement à Paris ou si ça part en casting à droite à gauche. Mais je ne travaille pas pour eux, Bruno voulait me faire un contrat, mais j’ai refusé, car je fais uniquement ça pour le plaisir. Je n’ai pas besoin d’un contrat, je suis déjà salarié, j’ai mon club de foot, ça je le fais pour le kif, par passion. Là, pour les prochaines auditions, j’ai déjà 65 personnes à voir, donc il va falloir que je regarde toutes les vidéos dès que je rentre.

Au fait, ça va être quoi le son de l’été ? Ce qui revient vachement, c’est l’acoustique. Guitare-chant, juste ça. D’ailleurs, on voit même pas mal de rappeurs qui s’y mettent. Quand tu vois Soprano, Maître Gims ou Keblack, ils ont quand même des voix de fou. Je trouve ça vraiment top.

Toi t’es sur quoi en ce moment ? En ce moment, j’écoute beaucoup Keblack, justement. Je trouve qu’il a vraiment une voix extraordinaire. Ça envoie vraiment. Il peut y avoir certains titres commerciaux, ok, mais au-delà de ça, lui ou des mecs comme Maître Gims, ce sont vraiment des chanteurs extraordinaires. C’est quand même pas donné à tout le monde de pouvoir rapper et chanter.

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Propos recueillis par Gaspard Manet

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