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FA Cup – Au revoir et Mersey

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FA Cup – Au revoir et Mersey

Maintenant ou jamais. Les diseuses de bonne aventure, les tireurs de tarots l'affirment sans sourciller, ce sera pour cette année. Dix-neuf ans que les fans des Reds attendent ça. «Ça», c'est un putain titre de champion d'Angleterre, dont ils sont pourtant les recordmen (18) du genre au pays, devant le voisin honni...mancunien avec...17 sacres. Alors, ce quatrième tour de FA Cup contre les voisins d'en face d'Everton, ils seraient presque prêts à le faire passer en pertes et profits et à l'offrir aux Toffees (« les caramels» dans la langue de Bobby Sands) s'ils avaient la certitude de décrocher la grosse timbale. En pays scouser, chez les fans des Reds, c'était la rencontre de lundi dernier, en championnat, qui importait, pas le remake de ce dimanche.

Dans toute l’histoire plus que centenaire de Liverpool, une seule fois, l’établissement liverpuldien dut patienter aussi longtemps pour trôner sur le toit d’Albion. C’était durant l’entre-deux guerres, entre 1923 et 1947. Ensuite, à partir des années 60, de l’arrivée de Bill Shankly (en 1959), le FC Liverpool allait rentrer dans son âge d’or. Le fil d’Ariane qui relie Shankly à Benitez (et qui sinue par Paisley, Fagan, Dalglish, Souness) ne s’est interrompu qu’à la toute fin des années 80 sous la pression conjuguée des catastrophes (le Heysel, Hillborough), de l’interdiction de coupes d’Europe et des choix inopportuns de son board. Depuis les fans des Reds attendent. La destruction du célèbre kop, le lifting d’Anfield et le rachat par le duo de comiques rasoirs américain (Hicks et Gillett) n’y ont rien changé.

Depuis 1990, la Merseyside attend de voir une dix-neuvième étoile irradier le ciel scouser. Durant ce laps de temps, les Reds ont disputé dix-huit (si, si) finales de coupes (gagnées ou perdues) : que ce soient coupes d’Angleterre, super coupe d’Angleterre (Charity ou Community Shield), Carling Cup, Ligue des Champions, Intercontinentale, coupe de l’UEFA ou super coupe d’Europe. Pensez donc qu’ils se foutent comme d’une guigne d’un quatrième tour de F.A Cup quand se profile à l’horizon un sacre historique.

Pour réussir cette gageure, il faudra en découdre avec les autres membres du Big Four et peut-être même avec le fondateur du Club des cinq, Aston Villa. Pour commencer, Chelsea n’est plus aussi diabolique que les années précédentes depuis que Don José est parti vendre du temps de cerveau disponible (le sien) de l’autre côté des Alpes. Arsenal, de son côté, finit par payer à rebours les effets de l’arrêt Bosman et les choix frileux de son board. En psychanalyse, on appelle ça les bénéfices (façon de parler) secondaires. Aston Villa pourrait constituer la surprise du chef mais l’équipe de Martin O’Neill fait songer à ces joueurs de tennis qui évoluent en surrégime, ils finissent toujours par exploser comme une baudruche. Au final, ne reste que le frère ennemi intime, Manchester United qui n’en finit plus d’occuper le trône historiquement dévolu au FC Liverpool. En attendant, le ci-devant champion d’Angleterre, d’Europe et du monde vient de reprendre la main au classement et il s’est renforcé avec un colonel bulgare repéré sur tous les fronts, le soldat Berbatov. La bagarre entre les deux mastodontes de la Premier League promet donc d’être somptueuse.

En attendant, cet aprème à Anfield, les Reds devront ferrailler avec leur autre frère ennemi héréditaire, les Toffees ( « les caramels » ) d’Everton. Sauf miracle (soit l’explosion en plein vol et simultanée d’Aston Villa et d’Everton), les Blues ne décrocheront pas la quatrième place, synonyme de sésame pour la ‘Champions’. Devront se contenter d’une sixième, au mieux d’une quatrième place et pourquoi pas d’un cadeau de fin d’année comme la FA Cup ? De toute façon, David Moyes, le coach d’Everton, travaille pour le futur. Il assemble son puzzle peu à peu avec des joueurs qui collent à son meccano. Benitez a bien essayé de titiller son arrogance scottish en déclarant qu’ « Everton est un tout petit club » , l’ex-maestro de Preston End a botté en touche : « Ce genre de palabres me passe au-dessus de la tête et on a prouvé me semble-t-il que ce n’était pas vrai » .

En un septennat à Everton, Moyes n’a jamais gagné à Anfield. Sur le match de lundi, il n’était pas loin de le mériter car les visiteurs avaient eu les occasions les plus franches : « Par rapport à lundi dernier, on se doit d’améliorer nos déplacements et de concrétiser les opportunités qui s’offrent à nous. De toute façon, ce sera un match complètement différent » . Seul attaquant encore valide depuis les blessures de Yakubu et Saha, le jeune Nigérian Victor Anichebe « doit franchir un palier pour nous aider à escalader les montagnes » (Moyes dixit). Sous-titré : il est trop léger pour les prochaines échéances.

La preuve ? Les scouts d’Everton –réputés dans tout le Royaume- traquent l’oiseau rare. Ils espèrent faire venir l’attaquant portugais du Werder Brême Hugo Almeida. Les mauvaises langues “bleues ” prétendent que David Moyes réalise son fantasme en n’alignant qu’un attaquant, qui n’est en fait qu’un milieu de terrain remixé (le brillant Australien Tim Cahill), et aligner un schéma révolutionnaire, le 4-6-0. RIP Bernd Schuster. On dirait le métro aux heures de pointe. Ces supporters exagèrent un peu mais force est de constater qu’en championnat Everton a pris 23 points à l’extérieur et 13 à domicile. C’est définitivement une équipe de contres, ce qui ne l’empêche pas de produire du jeu et de se créer d’innombrables occasions, on l’a vu lundi dernier.

Marouane Fellaini, une des révélations de l’année, ratera les deux matchs à Anfield pour cause de trop plein de cartons, dix depuis le début de l’année (2 matchs automatiques de suspension) mais les autres perles de ce milieu (le meilleur du pays avec celui de Villa) seront là : Arteta (qui n’a jamais que 26 ans), l’Anglais Leon Osman, Steven Pienaar (l’ancien Bafana, Bafana de l’Ajax) et l’un des deux Phil, Neville –qu’on ne présente plus- ou Jagielka, deux tauliers qui jouent aussi en défense. Le dernier nommé certifiait cette semaine la chose suivante : « Notre stratégie sera la même que lundi. Quand nous n’avons pas la boule (sic), nous nous organisons pour leur rendre la vie infernale. Liverpool sera quand même toujours une équipe dangereuse à manier, ne serait-ce que par ses individualités, qui peuvent clôturer un match et vous punir à chaque instant. Néanmoins, ce ne sera pas un grand séisme si nous gagnons à Anfield » .

Quelles que soient les arrière-pensées, ce derby plus que centenaire sera de toute façon âpre et engagé, voire même peut-être passionnant. Everton, qui a le vent en poupe, essaiera d’ennuyer son glorieux voisin et continuer son entreprise de réhabilitation tandis que les Reds, outre le titre ( « dans le fond, ils ne pensent qu’a ça et jamais depuis 1990, ils n’ont eu une telle opportunité » affirmait Peter Beardsley, qui a joué dans les deux clubs, cette semaine dans le Times), ils doivent faire face sur de multiples fronts : on parle de nouveau de rachat par Nasser Al Kharafi, un businessman koweïti ; du transfert avorté de Gareth Barry et de la prolongation de contrat que ‘Rafa’ Benitez n’a pas signé. Les rumeurs ont eu vite fait de l’envoyer en paquet cadeau avec Kaka dans la hotte du père Noël des années 2000, Florentino Perez, en guise d’argument électoral pour les élections présidentielles du Real Madrid. Que de bonnes nouvelles finalement pour Everton et David Moyes peut ainsi espérer mettre fin à sept ans de disette….
Par Hector Chabada

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