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Ezequiel Lavezzi, gros moteur cherche essence
Depuis la double confrontation contre Valence en Ligue des champions, on est sans nouvelle d’Ezequiel Lavezzi. Énorme entre novembre et février, l’ancien Napolitain enchaîne depuis les prestations énervantes, au mieux, catastrophiques au pire. À tel point qu’il pourrait débuter sur le banc, ce soir, contre Ajaccio.
L’inconvénient quand on défèque des euros par pallettes, c’est qu’on ne sait plus quoi faire de ses œuvres d’art achetées en masse et, souvent un peu à l’arrache. Ainsi, QSI s’est fait plaisir avec de nombreux bolides : Pastore, Lucas Moura, Ménez, Cavani, Ibrahimović ou encore Lavezzi. Sauf que depuis un bon gros semestre, l’une de ses voitures de courses – Ezequiel Lavezzi pour ne pas le nommer – n’avance plus et semble promis à l’oubli, au garage, sous une bâche de couleur beige.
La faute à un moteur encrassé et à de nombreux calages intempestifs. Arrivé au PSG avec une solide réputation – légitime – acquise durant cinq énormes saisons du côté du Napoli, l’international Argentin devait remuer toutes les défenses françaises. On savait l’homme peu attiré par le métier de buteur mais il claquait sa huitaine de buts par saison sans forcer. Mieux, il faisait mal aux reins adverses. Ce Lavezzi-là, joueur fantasque, fou, magnétique et charismatique, le PSG ne l’a vu que quelques mois.
De novembre 2012 à février 2013 pour être précis. Sa dernière accélération ? Son caramel contre Valence en huitième de finale retour de la Ligue des champions le 6 mars dernier. Depuis, l’homme court dans le vide. Il semble vidé, éreinté, cramé. Et donc inutile. Contre Montpellier, le numéro 22 n’a jamais été dangereux. Contre Bordeaux durant le Trophée des champions, il a encore manqué de tranchant dans le dernier geste. Une sale habitude qui perdure. Lavezzi est devenu un croqueur. Et ça, même Laurent Blanc l’a remarqué.
Fatigué et peu lucide
« C’est un joueur qui fait beaucoup d’efforts, c’est dans sa nature, il aime ça. Ce sont des attaquants, avec Cavani, qui font beaucoup d’efforts pour l’équilibre du collectif. Il faut avoir des statistiques devant le but, Cavani en marque beaucoup, Lavezzi moins. Il faut travailler l’adresse devant le but, mais il est adroit, on le voit aux entraînements, il a une bonne frappe de balle. » . Telle est l’analyse de l’ancien sélectionneur des Bleus. Quand on se penche sur sa première saison française, les statistiques – même si elles ne disent pas tout – ne plaident pas en faveur du tatoué : 28 matchs, 3 buts en Ligue 1. Son plus faible total en championnat depuis ses débuts professionnels.
Alors oui, l’homme découvrait un autre championnat, un autre système de jeu et ses débuts catastrophiques n’ont pas aidé à sa mise en orbite (carton rouge dès la deuxième journée, blessure dans la foulée) mais cela n’explique pas tout. À Naples, boosté par un Walter Mazzarri qui lui a toujours filé le plein de confiance, Ezequiel s’éclatait dans une attaque en triangle, aux côtés de Cavani, donc, et du crêté Marek Hamšík. Le mec n’est pas un buteur mais plutôt un provocateur. Dans le schéma parisien à deux pointes, Lavezzi peine à exister. Que ce soit en soutien d’une pointe ou sur un côté, Ezequiel s’épuise à courir partout. Il se fatigue et perd en lucidité. On se souvient encore de son face-à-face avec le gardien de Reims Agassa après une course de 50 mètres. El Pocho a collé la gonfle à côté… Symptomatique de ses maux.
Edinson Cavani, son sauveur ?
Or, on le sait, à Paris le public est versatile au possible. Zlatan, pourtant meilleur buteur de Ligue 1 la saison passée, en avait fait les frais en recevant des sifflets. C’est donc presque logique que Lavezzi commence sérieusement à agacer. Enervée par sa maladresse chronique, une partie des suiveurs du PSG est prête à cracher sa haine sur l’Argentin (si ce n’est pas déjà fait). On parle même d’un début sur le banc contre Ajaccio, ce soir. Sauf que Lavezzi est un crack. Un vrai. Et on a tendance à l’oublier. L’arrivée d’Edinson Cavani devrait permettre à Pocho de redresser la tête. Les deux ont fait l’amour à la moitié des taules de la Santiag’ du temps du Napoli. Ils se connaissent, s’aiment, et quand on aime, tout est plus facile. Et tout collectionneur qui se respecte le sait, une bonne bagnole ne dort pas bien longtemps sous une bâche.
Mathieu Faure