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Évra à West Ham, c’est déjà une réussite
Libre depuis cet automne, Patrice Évra s’est engagé avec West Ham jusqu’à la fin de la saison. L’opération cash dans des contrées lointaines attendra encore un peu, le bon vieux Pat’ en a encore sous la pédale. N’en déplaise à ses détracteurs, cette arrivée dans la capitale anglaise est un actif de plus à mettre au crédit de son immense carrière.
Il le répète assez souvent. Pour ne pas dire en permanence : il aime ce jeu. Suffisamment pour ne pas raccrocher les crampons alors que ses dernières sorties sur le terrain furent extrêmement délicates. Patrice Évra, 37 ans dans trois mois, a encore repoussé l’âge de la retraite en s’engageant avec West Ham jusqu’en juin prochain. Ce même Évra qui avait raté sa sortie à Marseille, cet automne. Une relégation sur le banc puis un coup de pied asséné à un supporter avaient débouché sur une rupture de contrat entre le footballeur et son club. On croyait à des adieux, du moins européens. On pensait à un dernier contrat juteux dans l’une de ces destinations dites « exotiques » . C’était mal connaître l’animal, son orgueil et ses ambitions. Le monde du foot a appris son arrivée à Londres ce mercredi, en début d’après-midi, via une vidéo virale à souhait, où on voit le latéral souffler des bulles de savon sur l’hymne des Hammers « Forever Blowing Bubbles » , travesti en « ForEvra Blowing Bubbles » pour l’occasion. On n’en attendait pas moins de la part de ce vidéaste de génie.
Pat’ et win
Le coup de com’ est déjà réussi : Évra signe dans une institution iconique de Premier League, pas dans une saloperie de club nouveau riche sans histoire, pas dans le Golfe persique ou en Inde. Histoire de prouver une fois de plus que l’homme sent le foot. Cette signature, c’est un sans-faute de plus dans son CV. Mis à part son tout début de carrière dans les bas-fonds du foot italien, Évra n’aura joué que pour des clubs classes et prestigieux. Ça force le respect. En face, West Ham réalise aussi une jolie opération médiatique en embauchant un joueur qui compile cinq finales de C1, et que toute la Premier League connaît. On parle de quelqu’un qui a porté le brassard de l’un des deux plus grands clubs du pays, a soulevé cinq championnats et qui reste extrêmement bien considéré outre-Manche. La perspective de voir un monument pareil faire son dernier match sous le maillot Claret and Blue est évidemment une opportunité que ne pouvait laisser passer ce club à la recherche de son glorieux passé.
Pat’ au gaz
Bien sûr, il y aura toujours des rageux pour rager. « Oui, mais le terrain ? » risque-t-on d’entendre ici ou là. « Vivement le 24 février, qu’il prenne le bouillon face à Mo Salah ! » Spoiler, les mecs : Évra n’avance plus, et alors ? On s’en cogne. Déjà, parce que West Ham ne descendra pas, il y a trop d’équipes derrière. Ensuite, les matchs des Hammers ne seront presque jamais diffusés, ou seront en tout cas moins scrutés par les haters du bon vieux Pat’ que ne l’étaient ceux de l’OM. D’une part, Évra n’a plus besoin de visibilité, il a déjà Instagram. D’autre part, s’il se troue, il ne sera donc pas tourné en ridicule via des gifs ou des compilations de fails sur les réseaux sociaux. Enfin, il était déjà claqué lors de sa dernière saison à United, mais David Moyes, l’actuel coach des Hammers, l’alignait quand même. Donc il apparaît absolument évident que l’arrière gauche va réussir sa pige. Et puis, qui sait, si son équipe enchaîne une bonne série de résultats, il peut même espérer inoculer l’impression d’une bonne forme physique au public français qui suivrait le championnat de loin. Après tout, Schneiderlin ou Aly Cissokho ont gratté des convocations en bleu pour moins que ça.
Par Marc Hervez