- France
- Ligue 1
- 36e journée
- ETG/Nice (4-0)
Évian met une torgnole à Nice
Sur la lancée de sa demi-finale de Coupe de France, l'ETG, euphorique, n'a fait qu'une bouchée d'une formation niçoise méconnaissable (4-0). Les Croix de Savoie ne sont plus relégables. Les Aiglons s'éloignent de l'Europe.
ETG – Nice : 4-0
Buts : Bérigaud (24e), Rabiu (47e) et Khlifa (56e, 87e) pour Évian.
L’Évian Thonon Gaillard Football Club vient sans aucun doute de vivre la plus belle semaine de sa saison. Si ce n’est plus. Quatre jours après leur superbe qualification pour la finale de la Coupe de France face à Lorient (4 à 0), les Hauts-Savoyards ont remis ça face à une équipe niçoise pourtant à la lutte pour les places européennes. Un match superbe ponctué d’une action sublime : le lob 60 mètres de Saber Khlifa…
Le pied en porte-manteau de Bérigaud
La partie débute sur les chapeaux de roue. Sur son premier ballon au milieu, Sorlin lance Khlifa sur la droite qui centre en retrait pour Bérigaud. Le natif de Thonon enchaîne le contrôle et la frappe mais Ospina —parfaitement entré dans son match— sort une parade impeccable. Admiratifs de la belle combinaison, les Niçois tentent de l’imiter quelques instants plus tard. Cette fois, c’est Cvitanich qui reprend un centre de Bauthéac. Bertrand Laquait repousse mais la balle lui échappe, le cuir walk the line façon Johnny Cash avant d’être dégagé en catastrophe par Cambon. Heureux en défense, les garçons de Dupraz sont plus consistants en attaque. À la suite d’une action collective bien menée, Khlifa centre une nouvelle fois sur Bérigaud. Le contrôle de l’attaquant, jambe tendue et pied en porte-manteau, est sublime. Après un tel geste de classe, la finition toute en puissance est facile et offre l’avantage à Évian. En guise de réponse, sur le corner suivant, Civelli claque une grosse tête sur la barre. Après ces beaux moments de football, la rencontre bascule dans une ambiance plus musclée : Brice Dja Djédjé cherche à transformer la cheville de Bautheac en steak haché, Digard se venge sur le pied de Khlifa. Après une ultime occasion savoyarde —une lourde lointaine de Rabiu bien claquée par Ospina—, Ruddy Buquet renvoie les 22 larrons au vestiaire.
Super Khlifa
Le Ghanéen Mohammed Rabiu avait conclu la première période, c’est lui qui lance la seconde. Et comme sur le premier but, c’est l’inévitable Saber Khlifa qui est à la baguette. Le Tunisien enfonce la défense adverse sur la gauche et centre en retrait. Sagbo est trop court mais le ballon revient sur Rabiu qui bourrine à l’entrée de la surface. Bim 2-0. Intenable et insatiable, l’ETG repart à l’assaut. Sur un coup franc de Weiss, Khlifa —toujours lui— profite d’un ballon repoussé par Ospina pour aggraver le score de près. La messe est dite. « Et un, et deux, et trois zéro » , entonne le Parc des Sports de d’Annecy, euphorique. Méconnaissables, les hommes de Claude Puel n’en alignent pas une. Maladroits en attaque, les Aiglons sont surtout débordés à chaque offensive savoyarde. Kevin Gomis, remplaçant d’un Pejčinović expulsé face à Rennes, est particulièrement aux abois. Foutu pour foutu, Puel joue les dernières minutes avec Civelli attaquant de pointe. Alors que les secondes s’égrènent et que les supporters fêtent la victoire, Khlifa reçoit une illumination divine. Il récupère un ballon à Grégoire Puel et envoie un missile parabolique de 60 mètres qui lobe Ospina et termine dans les filets. 4-0. Comme à Lorient. Le « peuple des Pays de Savoie » (dixit Pascal Dupraz) est aux anges. Et on le comprend.
Par Pablo Garcia-Fons