- France
- Ligue 1
- 29e journée
- Évian TG/Sochaux
Évian en eau de boudin
Pour la première fois de sa récente histoire, Évian Thonon Gaillard traverse une vraie crise de résultats. Les Hauts-Savoyards n’ont plus gagné depuis trois mois en L1 et s’enfoncent lentement, mais sûrement vers une possible relégation. La réception de Sochaux, ce samedi, prend déjà des allures de virage à ne pas rater.
Toutes les bonnes choses ont une fin. Après deux montées successives et un maintien acquis sans trembler et avec manière pour sa première saison dans l’élite, Évian Thonon Gaillard est redescendu sur terre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce retour à la réalité aurait pu s’effectuer avec davantage de douceur. Dans la charrette depuis les premières journées de championnat, le club haut-savoyard vit un exercice 2012-2013 usant, fatigant, difficile. Très loin de la réussite de l’an passé, les Roses ne gagnent plus et voient le spectre de la relégation se rapprocher un peu plus chaque semaine. Même s’ils ont ramené un bon nul de Toulouse le week-end dernier (0-0), le constat fait mal. Avec ce résultat, l’ETG porte sa série de matchs sans victoire, à dix rencontres consécutives. Ils n’ont plus gagné en Ligue 1 depuis trois mois. C’était le 12 décembre 2012, au Parc des Sports d’Annecy, face à Troyes (2-0). Et bien qu’ils soient toujours en course pour se maintenir, le temps presse. Les adversaires directs commencent à gagner et la situation se complique dangereusement.
Dans la peau d’un relégable
« Notre plus grosse lacune, c’est le mental. » Cédric Barbosa, un des joueurs les plus expérimentés du groupe, expliquait récemment le pourquoi d’un tel passage à vide. Avec un groupe pourtant proche de celui qui a réalisé une saison fantastique l’an passé (9e, devant l’OM), l’ETG découvre aujourd’hui le lot des équipes mal classées. Perte de confiance, erreurs individuelles qui coûtent des points, arbitrage défavorable, pelouse catastrophique…La fameuse spirale négative dont on ne voit jamais la fin. Excepté Sorlin, Barbosa ou Govou, peu de joueurs ont un vécu digne de ce nom. La plupart ont découvert la L1 avec Évian et vivent d’ailleurs pour la première fois de leur carrière la lutte pour le maintien. Forcément, comparé à des équipes comme Sochaux, Brest ou encore Ajaccio, la différence s’en ressent. On attend encore le match de battant, celui où les joueurs montrent un vrai esprit de révolte et s’arrachent pour aller chercher un résultat (à l’image de Reims face au PSG, samedi dernier). Les quelques soubresauts, comme contre l’OM où ils auraient pu l’emporter avec plus de réussite (1-1 à 11 contre 9) se font trop rares.
Se servir de la Coupe de France
Opposé à Sochaux ce samedi, l’ETG joue une partie de son avenir. C’est un affrontement capital pour Pascal Dupraz et ses hommes. « Ce match vaut 1000 points psychologiquement » , abondait d’ailleurs le coach des Roses en conférence de presse. Une victoire permettrait à la fois de sortir de la zone rouge, d’y pousser leurs adversaires du soir et de renouer avec le succès qui les fuit depuis tant de semaines. Par contre, on vous laisse imaginer les conséquences d’un nouveau revers. Certainement celui de trop. Pour l’évènement, les coéquipiers de Yannick Sagbo feraient bien d’entrer sur la pelouse le couteau entre les dents. Pourquoi pas en se servant des prestations entrevues en Coupe de France. Quarts de finaliste (face au PSG), ils prouvent qu’ils possèdent certaines qualités, certaines valeurs de combat propres à cette compétition. À l’heure d’affronter Sochaux, Évian aurait donc bon dos d’avoir ce parcours historique dans un coin de la tête. Et finalement, quoi de plus naturel que de voir la Vieille Dame filer un coup de main au plus jeune club de Ligue 1.
par Anthony Davière