- Angleterre
- Premier League
- 8e journée
- Everton/Liverpool (1-1)
Everton et Liverpool s’annulent sous les coups
Dans un match plus engagé qu'enlevé, Everton et Liverpool se séparent sur un match nul finalement logique (1-1). Même si le résultat n'arrange personne.
Everton FC – Liverpool FC
Buts : Lukaku (45e) pour Everton ; Ings (40e) pour Liverpool
Dans un week-end de football placé sous le signe de l’affiche, le derby de la Mersey fait bonne figure malgré la position des deux équipes au classement. Bien placés dans le ventre mou de la Premier League, Reds comme Toffees restent sur une série d’invincibilité rassurante à défaut d’être flamboyante. Pourtant, pas question de se neutraliser pour les statistiques : un derby se gagne plus qu’il ne se joue. Et c’est dans un Goodison Park échaudé par le duel qu’Everton et Pool’ se sont livré un match tour à tour débridé, tendu et haché. Pour quoi ? Pour un nul engagé, mais finalement décevant. Et un cinquième 1-1 en six rencontres pour Liverpool…
Coups pour coups
Désireux d’asseoir sa base arrière, Brendan Rodgers concocte un 5-3-2, avec un axe Škrtel-Sakho-Can, pour harceler le molosse Lukaku. Et en début de rencontre, force est de constater que les plans du coach des Reds fonctionnent à merveille. Incapables de ressortir un ballon proprement, les Toffees prennent l’eau. Coutinho et Ings d’attaque, la défense des locaux souffre et laisse s’infiltrer dangereusement les maillots rouges dans sa surface. Une sortie limite d’Howard et deux énormes retours de Jagielka permettent toutefois à Everton de s’en sortir sans frais, mais le ton est donné : Liverpool est dans son match et ne compte pas le céder au voisin. Dès lors, la peur gagne les tribunes. Plus silencieuses, les travées assistent, impuissantes, à une succession d’offensives dont Coutinho est souvent l’architecte. Mais à Everton, Lukaku reste un poids d’appui efficace, et permet aux siens de remonter peu à peu le bloc. Sur un coup franc bien frappé, Naismith est même à un cheveu blond de trouver les filets de Mignolet. Le Belge, les gants bien accrochés cet après-midi, repousse juste avant de se détendre sur un tir croisé de McCarthy. Coup pour coup, tir pour tir, le match semble enfin avoir pris sa vitesse de croisière, et répond même aux attentes lorsque Can et Barkley décident de s’embrouiller pour y ajouter un peu de piquant. Les lads sont de sortie, ne reste plus qu’à faire bouger le tableau.
La hache de sortie
Et c’est sur une séquence que seuls les vrais hommes maîtrisent que Pool’ va faire la décision. Précédés des tentatives de Škrtel et Sakho sur corner, Ings transforme enfin l’essai au point de penalty. Apeuré dans son but et incapable de sortir, Howard est fusillé. Et dire qu’il fallait juste sortir un mètre devant… Les Reds n’ont que faire de la lenteur du portier américain. Car un avantage de la sorte, somme toute mérité, doit permettre aux partenaires de Milner de lancer pleinement leur saison. Seul problème, la défense affiche rapidement sa fébrilité. Sur un centre venu de la droite, Can se manque et relance sur Lukaku, toujours planté dans la surface. Un contrôle, un tir puissant et croisé : juste avant la mi-temps, Everton reprend du poil de la bête et réveille Goodison Park. Juste après la pause, les cris sont encore là, mais le jeu cède sa place aux coups. Fautes en pagaille, successions de passes ratées, plus rien ou presque n’égaye les papilles des plus gourmands. Tout au plus, les amateurs de tacles gras et d’embrouilles bien senties se réjouissent-ils de voir les débats se tendre plus que de raison. Les jambes sont lourdes, les actions rares, même si Everton tente au courage d’emporter le derby. Rien n’y fera, malgré les provocations de Lukaku auxquelles répondent les gros yeux de Mamadou Sakho. La fin logique d’un choc qui n’aura mérité son nom qu’une mi-temps.
Par Raphael Gaftarnik