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Eva Carneiro : mais qui es-tu la Chelsea girl ?
Chez les Blues, cirer le banc des remplaçants n'a rien d'infamant. À condition d'être assis tout près d'Eva Carneiro, « le » médecin de l'équipe première… Le petit bout de brune entretient pas mal de mystères et pas mal de fantasmes. Raison de plus pour essayer de mieux la connaître.
Commençons d’abord par une petite parenthèse sur le sexisme bien de chez nous… C’était samedi soir au SdF, avant la finale de la Coupe de la Ligue entre Paris et Lyon. Le trophée descendu par les airs fut recueilli puis porté par quatre jeunes femmes un poil vulgos en petit short moulant et au sourire niais (deux brunes et deux blondes). L’objet trimballé par quatre femmes-objets avait tout d’un cérémonial beaufisant. En tout cas, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, de la Jeunesse et des Sports, présente au stade de Saint-Denis, n’a rien trouvé à redire… Voilà, voilà. Fin de la parenthèse. Passons le Channel, maintenant, direction London !
Une jolie tête bien faite
Eva Carneiro… Le prénom, déjà. Eva, comme Eva Mendès, signe que c’est un prénom d’époque. Eva Carneiro est citoyenne de Gibraltar. En gros, elle a la double nationalité anglaise et espagnole. Un peu comme John Galliano, autre personnalité marquante du Rocher
méditerranéen. On ne sait pas grand-chose de sa date de naissance, sinon qu’elle serait née le 15 septembre 1973 (faites le compte, bande de goujats !). En tout cas, sur le site officiel de Chelsea, sa présentation tient en deux lignes, sans élément de bio. Elle était plutôt supportrice du Real Madrid. En 2009, pour le Gibraltar Magazine, elle raconte qu’elle s’est vraiment prise d’amour pour le foot au Mexique, durant un match de Coupe du monde où le Brésil jouait. C’était dans un bar rempli de supporters de la Seleção qui dansaient, criaient et chantaient… Pour ce qui est de sa vocation de médecin du sport, elle a récemment déclaré, début 2014, lors d’une conférence à la Fédération suédoise de football à Stockholm : « J’avais 16 ans, je regardais la Ligue des champions et je voulais être celui qui déboulait sur le terrain pour soigner les joueurs. » Drôle de révélation… À ce propos, Eva parle un très bon anglais avec le débit mitraillette d’un joli petit moulin à paroles. Voilà qui contraste justement avec sa discrétion dans les médias et sur sa vie privée.
Comment ?… Est-ce que sa voix est sensuelle ? Oui, un peu. En tout cas, le regard est droit et clair, signe qu’elle a plutôt bien survécu jusque-là dans cet univers ultra machiste, à côtoyer quotidiennement des joueurs surchargés de testostérone. Et puis surtout, Eva a de réelles compétences médicales, reconnues dans le milieu. En Angleterre, on appelle « physio » le médecin de l’équipe première. C’est son cas. Elle est arrivée au Chelsea FC en 2009, pour prendre en charge l’équipe réserve. Auparavant, elle a eu un parcours en médecine classique, mais bien chargé d’expériences dans et hors du sport. Elle a étudié la médecine à l’université de Nottingham, puis a travaillé aux A&E (Accidents & Emergency, aux urgences) en Écosse et en Australie. Le genre d’expériences marquantes où, confrontée à la mort, on se blinde le mental… Eva est restée pas mal d’années en Australie, un pays très en pointe dans la médecine du sport. Elle a poursuivi ensuite en se spécialisant justement en médecine du sport à l’université Queen Mary de Londres. Elle a enfin bouclé sa formation en préparant sa thèse… au club de West Ham United ! Comme les deux Blues Joe Cole et Frank Lampard, on peut donc dire qu’elle est elle aussi une transfuge des Hammers… Mais avant d’arriver au Chelsea FC, elle a aussi bossé pour le Public Health Department d’Islington PCT dans le Nord de Londres, au Sports & Orthopaedic Clinics au Whittington Hospital et à l’Olympic Medical Institute. Elle a ainsi participé aux programmes d’entraînement des athlètes anglais pour les JO 2008 de Pékin. Enfin, elle a travaillé pour l’équipe nationale féminine de football. Ouf !
L’autre star des Blues…
En place à Chelsea dès 2009, donc, elle a été promue « physio » de l’équipe première en début de saison 2011-20012 par André Villas-Boas (juin 2011-mars 2012). À Stamford Bridge, les mauvaises langues répètent que c’est la seule chose positive que « Andrew » a réalisé pour le club… Après le départ de Villas-Boas, elle aurait pu craindre que n’importe quel nouveau manager arrive à Chelsea avec son staff médical et qu’elle doive quitter le club. Mais, non ! Roberto Di Matteo (mars à novembre 2012) l’a conservée. Deux arguments plaidaient en faveur d’Eva. D’abord, elle est très appréciée des joueurs et du staff technique. Elle suit les joueurs au quotidien, leur prescrit leur médication et élabore les protocoles de remise en forme des blessés (son avis compte). Elle est toujours présente aux entraînements et échange constamment avec le reste du staff technique. Et puis Eva a fait partie de l’incroyable conquête de la C1 2012, une première pour les Blues ! On lui attribue indirectement le mérite d’avoir requinqué un groupe plombé tout au long de la première partie de saison avec Villas-Boas… Eva est restée avec Rafael Benítez (novembre 2012- mai 2013) et a pu célébrer également l’Europa League remportée face au Benfica (2-1). Les images où elle saute dans les bras du héros Ivanović après le match continuent de faire le buzz sur Youtube… Enfin, José Mourinho l’a lui aussi reconduite à son poste de First team doctor quand il a débarqué à nouveau à Stamford Bridge à l’été 2013.
En Angleterre, la petite brune mystérieuse (1m60) enflamme la toile et les forums débordent de commentaires aussi salaces qu’énamourés. Voyez le clip assez fendard d’un petit hit qui marche bien sur le Net, « I’m in love with Eva Carneiro » … Au sein même du club de Chelsea une plaisanterie bien connue continue de circuler : « Depuis qu’elle est là, le nombre de blessures a été multiplié par dix ! » Très populaire dans le milieu du foot en Angleterre, Eva Carneiro compte plus de 23 000 fans sur son compte Facebook. Elle a beaucoup de fans femmes : 80 % des mails qu’elle reçoit proviennent de jeunes filles qui souhaiteraient faire le même boulot qu’elle. Précurseur en la matière, elle milite pour que d’autres femmes puissent intégrer la filière de la médecine du sport au plus haut niveau ( « It is possible ! » , déclare-t-elle)… À chaque retransmission TV de Chelsea, les caméras la fixent souvent, assise dans son gros coupe-vent siglé EC. Elle vit intensément, mais très intérieurement les matchs de « ses » gars. Tout le monde attend qu’un joueur de Chelsea se fasse mal pour la voir bondir hors du banc. La physio en crampons déboule, oreillette et kit mains libres, avec sa trousse et ses fameux gants en latex violet. En général, les joueurs à terre se relèvent toujours quand Eva leur prodigue un « tlc » (tender loving care, expression courante qui se passe de commentaires et souvent utilisée quand Eva est aux soins avec le joueur touché). Voilà. Ce soir, vous serez tous pour Chelsea, non ?
Par Chérif Ghemmour
PS : voici une vidéo non authentifiée d'Eva tirant un magnifique coup franc à l'entraînement des Blues. Des internautes affirment que ce serait plutôt une joueuse de l'équipe féminine de Chelsea. En tout cas, la ressemblance avec la physio des Blues laisse planer un doute…