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  • 700 buts en carrière de Cristiano Ronaldo

Eux aussi, ils ont marqué plus de 700 buts (a priori)

Par Éric Maggiori et Steven Oliveira, avec Florian Lefèvre
Eux aussi, ils ont marqué plus de 700 buts (a priori)

CR7 a inscrit ce lundi soir son 700e but en carrière, le 95e avec la sélection portugaise. Le quintuple Ballon d’or rejoint ainsi un groupe très fermé, certains n'ayant pas hésité à légèrement maquiller la réalité pour obtenir leur carte de membre.


Arthur Friedenreich

Bien avant Pelé, il aurait marqué en tout 1329 buts en 1239 matchs. Impossible aujourd’hui de confirmer le calcul fait par son père, mais une chose est sûre : à l’aube du XXe siècle, Arthur Friedenreich a marqué le football. À une époque où la société brésilienne réservait la pratique du foot aux blancs, son teint basané, hérité de sa mère – une lavandière brésilienne noire – aurait pu l’empêcher de jouer si son père – un commerçant allemand blanc – n’avait pas forcé les portes du Sport Club Germânia, le club des émigrés allemands de São Paulo. Le 27 juillet 1914, celui qui s’est rendu célèbre par ses feintes de corps et ses frappes enroulées avant-gardistes débute dans la première Seleção, qui bat Exeter City, un club anglais, 2-0. Ce jour-là, le poids plume laisse deux dents sur le pré. Surnommé El Tigre, puis Roi des rois lors d’une tournée en Europe en 1925, Friedenreich aurait pu participer au premier Mondial si, selon certaines sources, le foot brésilien n’avait pas restreint la sélection qu’aux seuls joueurs de Rio, quand d’autres sources indiquent qu’il s’était alors fracturé le tibia. Autant dire qu’avec autant d’infos bancales, difficile de confirmer le total de buts…

Pelé

Pelé a beau être le seul footballeur à avoir été champion du monde à trois reprises, avoir reçu le prix d’athlète du siècle par le CIO et avoir été élu joueur du XXe siècle par la FIFA, il n’empêche que le Brésilien n’est finalement « que » le troisième meilleur buteur de l’histoire avec 767 buts officiels inscrits. Dont 643 avec Santos. Et tant pis si le Roi en compte, lui, au moins 1284 en additionnant ceux inscrits durant les nombreuses tournées amicales avec son club de quasiment toujours. Ce comptage aura au moins permis au Maracanã de vivre un moment de folie en 1969 lorsque Pelé inscrit son soi-disant 1000e but en carrière. Il faut dire que cela va plus vite lorsque l’on marque six fois au moins cinq buts dans un match et même un octuplé face à Botafogo en 1964. Et dire qu’il aurait pu inscrire officiellement 768 buts si Gordon Banks n’avait pas arrêté son fameux but lors du Mondial 1970…


Gerd Müller

Si pour Claude François, l’année de référence est en 62, pour Gerd Müller c’est l’année 72 qui marque le climax de sa carrière. Avec pas moins de 85 buts inscrits en 60 rencontres et un titre de Champion d’Allemagne avec le Bayern et de Champion d’Europe avec la RFA remporté. Alors oui, Lionel Messi va dépasser ce chiffre fou en 2012 en poussant la marque à 91 unités, mais l’Argentin aura eu besoin de plus de matchs et compte un ratio légèrement inférieur à celui de l’Allemand (1,35 contre 1,4 but par match). Comme la Pulga, Gerd Müller a longtemps été l’homme d’un seul club : le Bayern Munich, avec qui il a inscrit pas moins de 565 buts, dont 365 en Bundesliga. Record du championnat d’Allemagne. Même si c’est grâce à sa première saison au TSV 1861 Nördlingen et à sa dernière à Fort Lauderdale que le Bomber est entré dans le top 5 des meilleurs buteurs de l’histoire avec 735 pions. Dont le plus important est probablement le millième de sa carrière (en comptant les non-officiels). Celui qui permet à la RFA de remporter la Coupe du monde 1974. Un but qui sera le dernier de Gerd Müller avec l’Allemagne de l’ouest puisqu’il prendra sa retraite internationale après la compétition avec 68 buts en… 62 rencontres. Kolossal.


Ferenc Deak

Officiellement, Ferenc Deak a inscrit 576 buts dans sa carrière. Ça, c’est ce que disent les statistiques. Mais le buteur hongrois des années 1940-1950, lui, détient une tout autre version. Lui a toujours affirmé à qui voulait l’entendre avoir inscrit plus de 700 buts dans sa carrière. Plus de 120 buts oubliés, donc ? Oui, l’ancien canonnier du grand Ferencváros aurait notamment inscrit de nombreux buts pendant la période 1940-1944, qui n’ont jamais été comptabilisés à cause de la guerre. Ses statistiques officielles débutent en effet en 1944, alors qu’il a toujours prétendu avoir commencé sa carrière en 1940, au Szentlőrinci AC. Et effectivement, en quatre ans, il est possible d’inscrire 120 buts, accordons-lui le bénéfice du doute. Et puis, après tout, le fait que Ferenc soit le prénom le plus représenté de ce classement a quelque chose de romantique.


Romário

Romário a beau avoir 41 ans, il continue de gambader sur le rectangle vert avec Vasco da Gama, pour son troisième come-back dans son club formateur. Et si l’attaquant brésilien refuse de prendre sa retraite, c’est qu’il court après un objectif : les 1000 buts. Un chiffre que le compère de Bebeto atteindra le 20 mai 2007 en inscrivant un penalty face à Sport Recife. Sauf que, selon les statistiques officielles, le champion du monde 1994 n’a jamais dépassé cette barre mythique des 1000 pions, s’arrêtant à un chiffre plus que correct de 772 buts. La différence se situant dans le fait que Romário a, lui, pris en compte les buts inscrits lors des amicaux et en amateur. Peu importe, l’ancien buteur du Barça et du PSV reste second du classement, loin devant Cristiano Ronaldo et Lionel Messi : « Modestement, je peux dire que dans la surface, j’étais meilleur que Messi et Ronaldo. Aucun des deux n’atteindra mon nombre de buts marqués. » On en reparle d’ici 2-3 ans ?


Túlio Maravilha

Les Brésiliens adorent la légende des 1000 buts. Après Friedenreich, Pelé et Romário, un autre joueur a pu prétendre inscrire 1000 buts dans sa carrière. Il s’appelle Túlio Maravilha, et aurait, selon ses propres calculs, planté dix centaines de buts entre 1987 et 2012. Oui oui, 25 ans de carrière. Le bonhomme a débuté à Goias à l’âge de 18 ans, et a terminé son parcours en 2012 à Botafogo, à 43 ans. Il a même poussé jusqu’en 2014 dans des divisions inférieures pour arrondir son score. Trois fois meilleur buteur du championnat brésilien (1989, 1994, 1995), Túlio la Merveille vante même un joli total de 13 pions en 15 sélections avec le Brésil, entre 1990 et 1995. Jamais vraiment reconnu par le grand public car toujours dans l’ombre de Romário, Bebeto et Ronaldo, il finira par faire de la barre des 1000 buts son cheval de bataille pour rester dans les mémoires. Reste que les fameux 1000 buts de Túlio comportent leurs zones d’ombre. Comme ces mystérieux six mois passés à Ujpest en Hongrie (2002-2003), lors desquels il prétend avoir marqué quarante fois quand les statistiques officielles ne lui accordent que six pions. « Nous, on en a compté 200 de moins, explique Sergio Xavier, ancien rédacteur en chef de Placar. Mais ce sont ses stats qui comptent, pas les nôtres. Romário s’en est rajouté quelques-uns aussi. Nous, on ne compte ni les matchs amicaux, ni les matchs de charité. Mais 700 buts dans une carrière, c’est déjà génial. Túlio est un grand joueur rien que pour ça. » Ce n’est pas CR7 qui dira le contraire.


Ferenc Puskás

Si le plus beau but de l’année décernée par la FIFA porte son nom, c’est parce qu’en plus d’être un joueur élégant – d’où son surnom de Major galopant -, Ferenc Puskás était un buteur en série. Un vrai. Du genre à claquer 746 buts en 754 rencontres. Une grosse moitié inscrite avec le Budapest Honvéd. Et l’autre moitié avec le Real Madrid. Un club qu’il a rejoint à 31 ans après deux ans sans toucher le ballon du fait d’une suspension infligée par la FIFA pour s’être exilé en Espagne et avoir fui la Hongrie, alors dans une mauvaise passe politique. Cela ne l’a pas empêché de marquer 242 buts avec le Real Madrid avec qui il remporte pas moins de trois C1. Et ainsi devenir le meilleur buteur européen – hors Espagnols – de la Maison-Blanche. Un record qui tiendra pendant plus de 50 ans avant qu’un certain Cristiano Ronaldo ne le dépasse. Sauf que CR7, qui a remporté le premier prix Puskás en 2009, ne s’arrête pas là puisqu’il va aussi prendre la place du Hongrois sur le trône de meilleur buteur de l’histoire pour une nation européenne. Avant de dépasser d’ici quelques mois sa marque de 746 buts et de renommer le trophée du plus beau but de la saison en Prix Cristiano Ronaldo ?


Josef Bican

D’après la Rec Sport Soccer Statistics Foundation (RSSSF), Josef Bican est le meilleur buteur de l’histoire du football avec 805 pions inscrits. Et pourtant, le chiffre pourrait, en réalité, être légèrement supérieur puisque les statistiques de sa saison en deuxième division avec FC Hradec Králové en 1952 sont partiellement effacés. Voire même largement supérieur si l’on prend en compte certains historiens qui parlent d’un chiffre fou de 1468 buts. Il faut dire que Pepi a eu le temps d’enquiller les pions en commençant sa carrière à 15 ans au club autrichien de Schustek, avant de la terminer à 42 ans en Tchéquie au Dinamo Prague. Entre-temps, il y a eu ces 534 buts inscrits avec le Slavia Prague entre 1937 et 1954 avec notamment deux saisons à plus de 50 tremblements de filets en championnat. Autant dire que Josef Bican est une légende en Tchéquie, au point d’être adopté par la patrie qui le naturalise et le fait jouer pour sa sélection. Et ce, malgré quelques capes avec l’Autriche auparavant. Problème, la Seconde Guerre mondiale passe par là et empêche celui qui courait le 100 mètres en 10,8 secondes de briller en sélection.


Ernst Wilimowski

Ernst Wilimowski ne s’y est jamais fait. De son vivant, il n’a jamais pu digérer cette 11e place au classement des buteurs de tous les temps, avec 554 buts. Que dirait-il aujourd’hui, en se voyant à la 14e position (depuis sa mort, Romário, Messi et Cristiano Ronaldo l’ont dépassé) ? De fait, Wilimowski (certaines versions l’écrivent Willimowski, avec deux « L »), premier joueur à avoir inscrit un quadruplé en Coupe du monde (face au Brésil, en 1938), est convaincu d’avoir planté, lui aussi, quelque 700 buts en carrière. À la fois belle et triste histoire que la sienne : né en Pologne en 1916, dans une région appartenant à l’Empire allemand, il grandit dans une famille germanophone, avant d’être adopté à l’âge de 13 ans par son beau-père, polonais. Exceptionnel buteur du Ruch Chorzów, il plante aussi à chaque fois avec la Pologne et inscrit, en 1939, un triplé face à la Hongrie, vice-championne du monde. Quatre jours plus tard, la Pologne est envahie par l’Allemagne nazie, et lui n’a d’autre choix que de devenir citoyen allemand. Il joue alors pour l’équipe d’Allemagne entre 1941 et 1942, et c’est justement à cette période que le compte de ses buts aurait été perdu. À la fin de la guerre, il poursuit sa carrière de footballeur en Allemagne, étant considéré comme un traître en Pologne. Lui rêvait de rentrer dans son pays natal, notamment après la chute du régime communiste en 1989-1990, mais il finira ses jours en Allemagne, en 1997. Avec cette conviction bien ancrée d’avoir largement dépassé la barre de 700 buts.

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